Libertarianisme.fr » appropriation https://libertarianisme.fr Sun, 03 May 2015 12:09:14 +0000 fr hourly 1 http://wordpress.com/ http://0.gravatar.com/blavatar/c94cd88249c012ad714331d1f2aa9538?s=96&d=http://s2.wp.com/i/buttonw-com.png » appropriation https://libertarianisme.fr Traité du gouvernement civil, de John Locke https://libertarianisme.fr/2013/01/21/traite-du-gouvernement-civil-de-john-locke/ https://libertarianisme.fr/2013/01/21/traite-du-gouvernement-civil-de-john-locke/#comments Mon, 21 Jan 2013 21:35:51 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=358 Continuer la lecture ]]> John LockeJohn Locke (1632-1704) est en quelque sorte l’inventeur du libertarianisme, ou du moins le premier a en avoir formulé les principes fondateurs clairement. Dans son Traité du gouvernement civil (1690), il explique ce que doit être le rôle de l’État selon lui, et en quoi ce rôle est le seul légitime.

Tout d’abord, avant la création de l’État, l’homme se trouve dans l’état de nature, c’est-à-dire l’absence d’une système de justice pour régler les différents entre individus. L’homme dispose de ses droits naturels, la vie, la liberté et la propriété. Locke explique la légitimité de l’appropriation :

« Bien que la terre et toutes les créatures inférieures appartiennent en commun à tous les hommes, chaque homme est cependant propriétaire de sa propre personne. Aucun autre que lui-même ne possède un droit sur elle, le travail de son corps et l’ouvrage de ses mains lui appartiennent en propre. Il mêle son travail à tout ce qu’il fait sortir de l’état dans lequel la nature la laissée, et y joint quelque chose qui est sien. Par là, il en fait sa propriété. Cette chose étant extraite par lui de l’état commun où la nature l’avait mise, son travail lui ajoute quelque chose, qui exclut le droit commun des autres hommes. » (§27)

Dans l’état de nature, chaque homme a le droit de défendre sa vie, sa liberté et sa propriété directement, et peut rendre lui-même la justice selon ce qui lui parait approprié.

Mais l’état de nature a un certain nombre de défauts. Il manque de lois clairement établies et connues, il manque un juge impartial (les victimes étant trop souvent influencées par un intense désir de vengeance) et enfin il manque d’une force puissante pour faire appliquer les lois (§124). Les individus, explique-t-il, choisissent alors de renoncer à l’état de nature, en remettant l’exercice de la justice à une autorité, afin de protéger au mieux leur vie, leur liberté et leur propriété. C’est ainsi que Locke justifie l’existence d’un État minimal.

Mais cet État n’obtient absolument par un droit illimité sur les individus. En effet « Ce pouvoir doit se réduire à mettre en sûreté et à conserver les propriétés de chacun […] » (§131). En particulier, l’État n’a pas le droit de s’emparer de la propriété des individus :

« En troisième lieu, la suprême puissance n’a point le droit de se saisir d’aucune partie des biens propres d’un particulier, sans son consentement. Car, la conservation de ce qui appartient en propre à chacun étant la fin du gouvernement, et ce qui engage à entrer en société; ceci suppose nécessairement que les biens propres du peuple doivent être sacrés et inviolables : ou il faudrait supposer que des gens entrant dans une société auraient par là perdu leur droit à ces sortes de biens, quoiqu’ils y
fussent entrés dans la vue d’en pouvoir jouir avec plus de sûreté et plus commodément. » (§138)

Une grande partie du traité consiste à réfuter la légitimité de la monarchie absolue, et des autres régimes où le pouvoir absolu et exercé par un groupe d’individus. Locke discute également de la bonne forme de gouvernement (le vote à la majorité, la séparation des pouvoirs) et de la légitimité du renversement des gouvernements en place. Ces parties peuvent paraître moins pertinentes aujourd’hui, la monarchie absolue n’étant plus très à la mode, mais était fondamentale à l’époque de Locke et faisait de lui un précurseur de la révolution.

Pour conclure, Locke a été un pionnier du libertarianisme, en posant les principes de base sur lesquelles est toujours fondée cette philosophie. Ses successeurs, de Bastiat à Rothbard, se sont tous référés à ses idées.

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