Libertarianisme.fr » ayn rand https://libertarianisme.fr Sat, 25 Apr 2015 21:05:33 +0000 fr hourly 1 http://wordpress.com/ http://0.gravatar.com/blavatar/c94cd88249c012ad714331d1f2aa9538?s=96&d=http://s2.wp.com/i/buttonw-com.png » ayn rand https://libertarianisme.fr Hymne, Ayn Rand https://libertarianisme.fr/2014/07/18/hymne-ayn-rand/ https://libertarianisme.fr/2014/07/18/hymne-ayn-rand/#comments Thu, 17 Jul 2014 22:34:48 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=643 Continuer la lecture ]]> hymneHymne est une nouvelle écrite par Ayn Rand, célèbre auteur libérale que nous avons déjà présentée. Dans un futur hypothétique, toute liberté a disparu. Les hommes mènent une vie triste d’esclavage au service des autres. Ils ont abandonné la technologie et la démarche scientifique et s’éclairent à nouveau à la bougie. Mais tout espoir n’est pas perdu, car un homme va réussir à redécouvrir ce que l’humanité a oublié.

Hymne est une histoire magnifique, un véritable hymne à la liberté et à la nature humaine. Si vous êtes comme moi, vous aurez envie de vous battre pour la liberté après l’avoir lue.

Son monde rappelle celui imaginé par George Orwell dans son roman 1984 (c’est le titre), mais il n’est pas un plagiat car Hymne a été publié en 1938 alors que 1984 a été publié en 1949. Bien sûr, 1984 est une histoire bien plus complète car il s’agit d’un roman entier. En revanche, Hymne a une fin heureuse et termine sur une hypothèse plus optimiste, qui est que l’homme finit toujours par revenir à la liberté, alors que 1984 sembler sceller le destin de l’humanité pour l’éternité.

Citation issue du livre : « Et le jour viendra où je briserai toutes les chaînes du monde, je raserai les cités d’esclaves, et ma maison deviendra la capitale d’un monde où chacun sera libre d’exister pour lui seul. Pour l’avènement de ce jour, je me battrai avec mes enfants et les amis que j’aurai choisis. Pour la liberté de l’homme. Pour ses droits. Pour sa vie. Pour son bonheur. »


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Comment je suis devenu libertarien https://libertarianisme.fr/2014/01/02/comment-je-suis-devenu-libertarien/ https://libertarianisme.fr/2014/01/02/comment-je-suis-devenu-libertarien/#comments Wed, 01 Jan 2014 23:09:54 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=542 Continuer la lecture ]]> Gadsden flag franciséJe n’ai pas toujours été libertarien, ni même libéral. Mes toutes premières idées politiques ont même été complètement opposées, puisque je suis passé de communiste à socialiste, puis de libéral modéré à libertarien. J’ai pensé que (ou plutôt on m’a convaincu que) raconter comment j’ai adopté ensuite les idées libertariennes pourrait être intéressant pour les lecteurs.

Les raisons de mon changement peuvent être regroupées en trois catégories : la découverte de la philosophie libérale, la découverte de la science économique et enfin mon expérience en tant que conseiller municipal dans une petite commune. Cet article raconte une réflexion qui a en réalité duré plusieurs années, que j’ai simplifiée ici pour vous donner les grandes lignes.

Quand je n’étais (pas du tout) libéral

Avant de découvrir la philosophie libérale, j’étais convaincu que le monde était partagé entre des idéalistes, les communistes, qui proposent un monde moral, mais dont on n’est pas sûr s’il peut fonctionner, et les libéraux ou capitalistes, qui proposent un monde qui marche avec des hommes égoïstes, mais dénué de toute morale. Le socialisme était alors un compromis entre immoral-qui-marche et moral-qui-marche-pas.

Bien sûr, un certain nombre de questions étaient sans réponse : Si chacun doit recevoir un salaire « juste », qui va décider combien cela représente ? Si ce sont des gens élus par une majorité, ne seront-ils pas tentés d’utiliser la démagogie en prônant des salaires injustes ? Les gens qui auront des métiers mieux payés dans une société capitaliste auraient intérêt à quitter le pays communiste pour avoir un meilleur salaire, un pays communiste ne va-t-il pas se retrouver avec uniquement des ouvriers non qualifiés et aucun ingénieur, médecin, etc. ? Si tous les salaires sont égaux, personne ne voudra faire les métiers pénibles, il faut donc des différences de salaires. Mais si un trop grand nombre de gens veulent faire un métier plutôt qu’un autre, qui va décider qui fait quoi et selon quels critères ?

Je n’avais aucune réponse à toutes ces questions, à part supposer qu’une immense machinerie administrative allait s’occuper de toute ça, et en toute honnêteté, car dirigée par des élus choisis par le peuple. Pas sûr que ça marche vraiment… mais si c’est la seule société morale possible ?

À la découverte de l’économie

marchéÀ cette époque, je n’avais aucune connaissance en économie, discipline qui ne m’intéressait pas car je pensais que tous les économistes était libéraux (je dirais aujourd’hui l’inverse). Mais comme je ne voulais pas qu’on puisse me reprocher d’avoir un point de vue sans savoir, j’ai quand même décidé d’apprendre l’économie. J’ai alors commencé par lire la Richesse des Nations, d’Adam Smith, puis beaucoup d’autres. J’ai alors compris à quel point tout ce que nous avons, nous le devons à une économie de marché libre. Un grand nombre de choses se « règlent » sans qu’un chef ait besoin d’imposer une planification, simplement par les interactions libres entre individus (ce qu’on appelle communément la main invisible).

Une autre révélation a été pour moi de lire Capitalisme et Liberté, de Milton Friedman. Je croyais à l’époque que la société idéale serait une économie socialiste (gérée par l’Etat) mais dans un pays garantissant la liberté individuelle (liberté d’expression, de voyager, etc.). Remarquez que cette combinaison ne s’est jamais produite. On connait bien sûr des dictatures communistes (URSS, Corée du Nord, Cuba…), des pays libres capitalistes (USA, Suisse, etc.) et des dictatures capitalistes (Arabie saoudite, Kazakhstan…) mais aucun pays libre communiste. Dès la première page du premier chapitre, Milton Friedman explique qu’un régime communiste libre est tout simplement impossible. Voir mon article « le marché libre » pour plus d’explications.

Enfin, une raison importante qui m’a amené à considérer l’économie de marché comme meilleure est qu’elle permet bien mieux l’innovation qu’une économie planifiée par l’État. Pensez à toutes les grandes innovations que nous avons aujourd’hui (l’électricité, le téléphone, l’automobile, l’avion…). Qui aurait pu prédire au début qu’elles marcheraient ? La plupart des inventions ne sont pas reconnues comme intéressantes instantanément par une majorité. Elles sont d’abord adoptées par quelques personnes intéressées, puis quelques riches peuvent se les procurer. Ensuite seulement, les investissements sont rentabilisés et l’invention peut être disponible pour tous. Mais dans le cas d’une économie planifiée, il aurait fallu convaincre des élus choisis par une majorité, autrement dit il aurait fallu convaincre beaucoup de monde dès le début. Peu d’innovations auraient pu avoir lieu avec un tel système.

La philosophie libérale

Statue de la LibertéAvant de découvrir la philosophie libérale, j’avais toujours cru que la liberté ne pouvait pas vraiment exister, car si tout le monde était libre tout le monde pourrait aussi s’emparer des biens des autres, tuer, etc. et que donc la liberté devait être limitée. Je pensais également que la propriété était une notion vague et n’était donc justifiée que dans la mesure où elle servait « l’intérêt général », mais n’était pas un droit fondamental. Ce sont là deux grandes erreurs des socialistes (voir notre article sur le socialisme). J’ai alors découvert la philosophie libérale :

  • qui donne une définition cohérente et claire de la véritable liberté, qui n’implique pas des absurdités comme « la liberté de tuer », « la liberté de voler », etc.
  • qui donne une définition claire de la propriété : je suis propriétaire de ce que je créé et de ce que j’échange avec des personnes consentantes.

La philosophie libérale donne donc une définition claire des droits de l’homme qui sont la vie, la liberté et la propriété (voir les droits naturels). J’ai découvert cette philosophie énoncée clairement, comme beaucoup, dans l’Éthique de la liberté, de Murray Rothbard.

La philosophie d’Ayn Rand

Ayn RandAprès avoir découvert que le libéralisme était à la fois meilleur pour l’homme et le seul système moral, j’étais devenu entièrement libertarien. Contrairement à beaucoup de libertariens qui le sont devenus en lisant La Grève, d’Ayn Rand, je suis devenu libertarien avant de connaître ses idées. Mais je vais quand même parler de sa philosophie, car elle a pour moi une place centrale dans la défense des idées libertariennes.

On peut bien sûr défendre le libéralisme avec les arguments que j’ai expliqué plus haut, mais on vous répondra peut-être : « Certes on ne peut nier que le capitalisme libéral a été la source de grands progrès pour l’homme, et qu’aucun autre système n’a pu l’égaler. Mais dans un certain nombre de cas, le plus grand bonheur pour le plus grand nombre peut être atteint en donnant des aides sociales et en limitant la liberté. Je suis bien d’accord que des impôts trop élevés sont injustes car ils vous privent du fruit de votre travail, mais un peu de redistribution permet un plus grand bonheur pour tous. »

La réponse d’Ayn Rand est que ce n’est pas votre devoir de vous sacrifier pour le bonheur des autres. Le sens de votre vie n’est pas le sacrifice pour les autres car votre vie est sa propre justification. Sa philosophie est que vous avez le droit d’être égoïste, à condition d’être honnête et de respecter les droits des autres. Dans le cas présent, cela signifie que vous n’avez pas le devoir de donner votre argent aux autres mêmes si cela leur serait utile, même s’ils en ont besoin, et même si cela leur apporterait un plus grand bonheur que ce dont cela vous priverait.

Vous pensez qu’une telle philosophie est horrible ? Mais soyons honnêtes : Pensez au dernier gadget que vous avez acheté… Au prix qu’il a coûté, combien de personnes aurait-on pu nourrir si vous aviez donné votre argent pour lutter contre la faim ? Pensez-vous que le dernier jeu vidéo/film/etc. que vous avez acheté vous a apporté plus de bonheur que les familles qui auraient pu avoir accès à l’eau potable si vous aviez été plus généreux ? On peut bien sûr répéter ce raisonnement à l’infini, tant qu’il y aura de la misère sur Terre (et il y en a beaucoup !), à tel point que vous seriez obligé de renoncer à tout à part la nourriture et le logement de base. Bien sûr, vous ne faites pas cela, vous vous dites « j’ai acheté ça avec mon argent pour lequel j’ai travaillé dur » et c’est normal, car vous êtes un Homme. Pour en savoir plus, voir la Vertu d’égoïsme et la Grève.

La conclusion n’est pas que vous ne devriez jamais aider les autres, mais qu’on ne peut pas l’exiger de vous. Si vous êtes un Picsou qui veut garder tout son argent, c’est votre droit, mais bien sûr, si vous aidez les autres c’est tout à votre honneur. L’idée à retenir est que le gouvernement n’a pas à s’emparer de votre argent au nom d’un quelconque devoir moral.

Conclusion

Voilà pour résumer, les raisons qui m’ont convaincu de la justesse des idées libertariennes. Le capitalisme libéral conduit au plus grand bonheur pour tous, il est le seul système basé sur les droits légitimes, et, enfin, il est conforme à la nature humaine.


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La Grève, Ayn Rand https://libertarianisme.fr/2013/11/23/ayn-rand/ https://libertarianisme.fr/2013/11/23/ayn-rand/#comments Fri, 22 Nov 2013 23:07:26 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=498 Continuer la lecture ]]> La GrèveLa Grève est un roman écrit par Ayn Rand, que nous avons déjà présentée. Publié en anglais en 1957 sous le nom de Atlas Shrugged, et récemment traduit en français en 2011. Il est considéré comme le livre le plus influent après la Bible aux États-Unis ! Nous présentons également La Source vive, le roman qui l’a rendu célèbre.

Résumé

[Note : Le résumé qui suit ne va pas vous spoiler.]  L’histoire commence alors que les États-Unis sont en pleine crise économique. Dagny Taggart, vice-présidente d’une grande compagnie de chemin de fer, doit faire face à de multiples problèmes avec son réseau. Pour sauver sa compagnie, elle est prête à tout, sauf à être malhonnête mais doit faire face à son frère, qui l’accuse de ne penser qu’à l’argent, et qui souhaite utiliser l’aide du gouvernement. Elle va alors rencontrer Hank Rearden, l’inventeur d’un métal révolutionnaire qui pourrait bien lui permettre de remplacer les rails défaillants.

Elle va retrouver également son ami d’enfance, Francisco d’Anconia, un riche capitaliste qui a sombré dans la décadence, et dont le comportement fait de lui la risée du monde des affaires. On entend également parler d’un certain John Galt, dont tout le monde prononce le nom dans l’expression « Qui est John Galt ? » sans que l’on sache s’il s’agit même vraiment d’un homme. Je ne vous en dis pas plus pour ne pas gâcher le suspense si vous avez l’intention de le lire.

Mon avis

La Grève est à la fois une histoire passionnante, pleine de suspense, mais également une véritable simulation politique et économique, qui montre les ravages de l’intervention de l’État dans l’économie au nom de la solidarité. Ayn Rand a dit que son roman ne se voulait pas prophétique, mais était justement un avertissement pour éviter qu’il ne le devienne.

Les films

Atlas Shrugged - The movie

La livre a été adapté au cinéma en une trilogie, dont le 3ème film n’est pas encore sorti (prévu en 2014). Comme tous les lecteurs d’une oeuvre adaptée au cinéma, je pourrais vous dire qu’évidemment le livre est mieux, que le film ne représente pas bien les idées, etc. Mais si vous ne voulez pas faire l’effort de lire le livre, le film vous permet de découvrir cette fiction passionnante.

À lire aussi : La Source vive

La Source viveLa Source vive est un autre roman écrit par Ayn Rand, qui raconte l’histoire d’un architecte passionné nommé Howard Roark, qui va tout faire pour réaliser son rêve, malgré l’absence de conviction de ses contemporains dans son art. Son ami, Peter Keating, au contraire, cherche à plaire pour réussir. D’autres personnages originaux sont présents comme Ellsworth Toohey, un philanthrope socialiste, Gail Wynand, un riche éditeur, et Dominique Francon, une jeune journaliste.

Ce livre est un véritable message philosophique sur la vie, où le héros incarne les principes de l’égoïsme rationnel, c’est-à-dire l’idée qu’un homme a le droit de vivre pour lui-même, et n’a pas le devoir de sacrifier son bonheur pour celui des autres. On découvre pourtant que le héros est un personnage bien plus sympathique et honorable que ceux qui n’ont que le bien commun à la bouche.

Quelques citations choisies par nos soins

« Vous recevrez tout ce que la société peut donner à l’homme. Vous garderez l’argent, la gloire, les honneurs qu’il plaira aux gens de vous accorder. Vous recevrez les sentiments de gratitude que les locataires seront capables d’éprouver envers vous. Mais moi j’aurais ce que personne ne peut donner à un autre homme, excepté cet homme lui-même… moi, j’aurai bâti Cortland. » [Howard Roark, dans la Source Vive, Ayn Rand]

« Je suis Gail Wynand, l’homme qui a commis tous les crimes excepté un : celui de ne voir que futilité dans le fait merveilleux d’exister et de chercher une justification à ma vie en dehors de moi-même. » [La Source Vive, Ayn Rand]


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https://libertarianisme.fr/2013/11/23/ayn-rand/feed/ 2 almacha La Grève Atlas Shrugged - The movie La Source vive
La Vertu d’égoïsme https://libertarianisme.fr/2013/05/25/la-vertu-degoisme/ https://libertarianisme.fr/2013/05/25/la-vertu-degoisme/#comments Sat, 25 May 2013 09:03:21 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=463 Continuer la lecture ]]> Ayn RandAyn Rand (1905-1982) est une des figures américaines les plus influentes du libéralisme. Elle est célèbre entre autres pour son roman Atlas Shrugged (La Grève), mettant en scènes des héros libéraux dans un monde où la liberté disparaît. La Vertu d’égoïsme est une courte collection d’essais présentant la philosophie morale proposée par Ayn Rand, dont nous donnons les grandes lignes ici.

Sa morale se place dans le cadre plus large de sa philosophie, l’objectivisme, dont les principes sont expliqués dans le premier chapitre (qui est aussi présent à la fin de La Grève). Si on voulait résumer sa philosophie morale en une phrase familière, on pourrait dire « Vous pouvez être égoïste du moment que vous n’utilisez pas la violence envers les autres ». Voici certains des principes :

  • Vous pouvez agir pour votre propre bonheur et n’avez pas le devoir de le sacrifier pour celui des autres. Inversement, vous ne pouvez pas exiger de sacrifices des autres pour votre propre bonheur.
  • Les droits de l’homme sont la vie, la liberté, la propriété et la recherche du bonheur.
  • La propriété inclut toutes les créations de l’homme, matérielles et intellectuelles.
  • Prendre l’initiative d’utiliser la violence est illégitime.
  • Le seul rôle légitime du gouvernement est de protéger les droits fondamentaux. Le seul système moral est donc le libéralisme.

Une des idées les plus importantes de cette philosophie est l’absence de devoir de sacrifice. Cela s’oppose à la philosophie altruiste (ou utilitariste*) qui dirait : « si une action nécessite une perte de bonheur pour vous mais procure un bonheur plus élevé à quelqu’un d’autre en échange, vous devez effectuer cette action ». Autrement dit il faut « se sacrifier pour le bien commun ». Ayn Rand conteste précisément cette morale et affirme au contraire que vous avez parfaitement le droit moral d’agir dans le sens de votre propre bonheur, même si le sacrifier pourrait procurer un bonheur plus grand aux autres.

L’altruisme à l’épreuve

La philosophie objectiviste pourrait paraître immorale et contre-intuitive, mais examinons quelques exemples concerts. Suivant l’exemple donné par Ayn Rand, imaginons un homme, dont la femme serait atteinte d’une grave maladie, et qui dépenserait toute sa fortune pour la sauver. Si on lui demandait pourquoi il fait cela, il dirait « je ne pourrais pas vivre sans elle ». Cet homme est en fait égoïste, car il ne veut pas vivre sans sa femme et agit donc pour son propre bonheur. S’il agissait « pour le plus grand bonheur pour tous », que devrait-il faire ? Il y a certainement plusieurs personnes mourant de faim que cet homme pourrait sauver, s’il laissait mourir sa femme, et à la place donnait son argent pour apporter du riz à des affamés. Voilà la vraie action altruiste où il sacrifie son intérêt (vivre avec sa femme) pour le plus grand bien (plus de vies sauvées). Que feriez-vous à sa place ? Quel comportement vous parait le plus vertueux ?

Examinons un autre cas de philosophie altruiste qui nous concerne tous (du moins tous ceux qui ont les moyens d’avoir un ordinateur pour lire ce texte). Avec vos revenus, en dehors du strict minimum pour survivre, vous auriez les moyens de sauver beaucoup d’enfants de la famine dans le monde. Pourtant vous dépensez votre argent pour bien d’autres choses qui ne sont pas strictement nécessaires. Renoncer à ces choses vous apporterait une souffrance plus faible que celle que vous pourriez éviter à ces enfants. Vous devriez alors donner la quasi-totalité de vos revenus, jusqu’au point où donner plus vous ferait vous aussi mourir de faim. Pourtant, donnez-vous tous vos revenus en dehors du strict minimum pour survivre ?

On peut imaginer une situation encore pire. Vous êtes dans un hôpital où 5 personnes sont en danger de mort chacune à cause d’un organe défaillant différent. Si vous mourriez accidentellement, vos organes permettraient de sauver ces 5 personnes. Selon la morale utilitariste, vous auriez donc l’obligation morale de vous suicider pour les sauver. Le feriez-vous ?

Et si je veux aider les autres ?

La philosophie objectiviste ne vous interdit pas d’aider les autres gratuitement si c’est ce que vous souhaitez. Simplement, elle affirme que vous n’avez pas l’obligation morale de vous occuper du bonheur de tous les autres hommes de la Terre.

Et les libertariens ?

Il serait faux de penser que la philosophie d’Ayn Rand est identique à la philosophie libertarienne. Il s’agit en fait de deux questions reliées mais différentes. Le libertarianisme affirme que l’État n’a pas à vous obliger à donner votre propriété aux autres, car ce serait du vol. Par contre un libertarien peut penser que c’est votre devoir moral, tout en pensant que cela ne justifie pas l’intervention de l’État. La philosophie objectiviste va plus loin, affirmant que vous n’en avez pas l’obligation morale. L’État a donc évidemment encore moins le droit de vous y forcer.

Notons par ailleurs que Ayn Rand n’utilisait pas le terme « libertarien » pour se décrire, car elle ne voulait pas qu’on pense qu’elle était anarcho-capitaliste. En effet, Ayn Rand était minarchiste (en faveur d’un État minimal).

* utilitarisme : la morale utilitariste consiste à dire qu’une action est morale si elle produit le plus grand bonheur pour le plus grand nombre


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