Hier, vendredi 20 mars 2015, la pollution à Paris atteignait un pic exceptionnel, avec un indice de pollution européen supérieur à 100 à cause des particules fines. Un tel niveau n’a été atteint que 7 jours depuis 2011. Or si on regarde les données disponibles publiquement, on constate que l’air du métro et du RER est plus pollué un jour de travail normal à l’heure de pointe que les routes de Paris, même lors du pic de pollution ! Cette pollution vient principalement du freinage des trains qui émet énormément de particules fines.
Pollution de la route
Regardons le pic de pollution enregistré hier. Précisons tout d’abord que l’air arrivant dans Paris était déjà pollué. À cela s’ajoute les particules fines émises par les moteurs Diesel (principalement les poids lourds et véhicules utilitaires). Par contre il n’y avait pas une quantité élevée de dioxyde d’azote (NO2), qui lui est rejeté par les véhicules essence et qui était en quantité « très faible » lors du pic de pollution. Les particules fines sont classées en deux types selon leur taille, les PM10 et les PM2.5. Regardons les mesures de leur quantité près du périphérique (je choisis exprès l’endroit le pire de Paris) : Le maximum a été atteint à 21 h avec 156 µg/m3 pour les PM10 et 113 µg/m3 pour les PM2.5. Ces données peuvent être consultées sur le site d’AIRPARIF.
Pollution dans le métro et le RER
Regardons maintenant la pollution due aux particules fines dans le métro et le RER un jour de travail à l’heure de pointe. Je vous montre ici les mesures effectuées le lundi 2 février 2015, consultables sur le site de la RATP. Il s’agit d’un lundi quelconque (en dehors des vacances scolaires des Parisiens) où la pollution extérieure aux particules fines était très faible (pour éviter que la mesure ne se cumule avec une pollution extérieure importante). Dans le métro : Seules les PM10 sont ici mesurées, avec une concentration maximale entre 15h et 16h de 518 µg/m3, soit 3 fois plus que sur le périphérique lors du pic de pollution. Regardons maintenant le RER : La pollution maximale est atteinte entre 19h et 20h (retour du travail) avec une concentration de 440 µg/m3 pour les PM10 et 236 µg/m3 pour les PM2.5. Cela fait donc 2 fois plus de PM2.5 et presque 3 fois plus de PM10 que lors du pic de pollution sur la route.
Conclusion
L’air était moins pollué à côté du périphérique lors du dernier pic de pollution que celui que respirent tous les jours les parisiens qui vont en RER et métro à leur travail. Quand on voit les mesures imposées aux parisiens (circulation alternée, limitation de vitesse) dans le but de lutter contre la pollution de Paris, et en face l’apologie des transports en commun comme non polluants, on voit que la réalité n’est pas forcément conforme à l’idéologie.