Dans son dernier livre, La Tyrannie fiscale, l’économiste Pascal Salin nous présente son diagnostic de la fiscalité française : quels sont ses défauts ? Dans quelle mesure peut-on y remédier et comment procéder ?
Tout d’abord, Pascal Salin nous rappelle que tout impôt a pour effet de décourager le travail. En effet, lorsqu’un individu choisit de travailler, il le fait la plupart du temps pour gagner de l’argent. Or, plus les impôts sont élevés, moins le gain qu’il en retire est important, et donc moins il est motivant pour lui de travailler. Notons qu’il ne s’agit pas forcément de choisir entre travailler ou ne pas travailler, mais également de travailler plus, ou de faire un travail plus qualifié. L’impôt détruit donc toujours les incitations productives. En particulier, l’auteur montre comment la progressivité de l’impôt aggrave encore cet effet.
Il montre ensuite, contrairement à ce qu’on pourrait penser à première vue, que baisser les impôts ne résultera pas nécessairement en une baisse des revenus pour l’État. En effet, à partir d’un certain niveau, quand on augmente les impôts, la perte causée par le découragement du travail dépasse le gain causé par l’augmentation d’impôts. C’est la fameuse courbe de Laffer.
Pascal Salin montre ensuite qu’il est vain d’espérer une transparence de l’impôt. Si vous croyez que les charges patronales sont payées par les patrons, la TVA payée par les consommateurs et l’impôt sur les sociétés par les entreprises (mais c’est qui d’abord les entreprises ?) vous avez tout faux ! Les mécanismes d’ajustement de l’économie font que, rapidement, une augmentation d’un impôt est répercutée sur d’autres personnes que celles qui sont censées « officiellement » le payer. Résultat : On ne peut pas savoir qui paye quoi. Il ne s’agit pas la d’un défaut du système français, mais d’un problème inhérent à tout impôt. Cela devrait donc nous inciter à rendre les impôts aussi faibles que possible.
L’auteur s’attaque ensuite à un tabou sacré de la social-démocratie française : l’impôt progressif sur le revenu. Comme il l’explique, la progressivité ne repose sur aucun fondement logique ou moral, est discriminatoire, décourage les entrepreneurs, et n’est finalement qu’un moyen astucieux trouvé par les politiciens pour se faire élire par leur « catégorie d’électeurs » favorite, en leur permettant ainsi de voler (légalement) l’argent des autres.
Une grande partie de l’ouvrage est consacré au thème de l’impôt sur le capital. Dans la logique antilibérale partagée par la gauche et la droite traditionnelle (qui a dit que la droite française était libérale ?), l’impôt sur le capital est « moral » car il fait payer les méchants capitalistes au lieu des gentils travailleurs. En plus il ne décourage pas les gens de travailler contrairement à l’impôt sur le capital, et en plus en France le travail est surtaxé par rapport au capital…. Faux et archi-faux répond Pascal Salin ! Le capital est surtaxé par rapport au travail et c’est un problème grave, mettant en danger toute notre économie.
Pascal Salin aborde ensuite une réflexion plus philosophique qui ne surprendra pas les lecteurs libertariens. Il nous rappelle que l’impôt est un échange forcé, contrairement aux échanges du marché qui eux sont volontaires. Chaque fois qu’un individu achète ou vend des biens ou des services, il effectue un échange volontaire, qu’il choisit selon son intérêt, ses envies, ses valeurs, etc. Le financement des services de l’État par l’impôt est – comme son nom l’indique – imposé aux citoyens. Chaque fois qu’une activité est effectuée par l’État et financée par l’impôt, à la place d’un échange libre sur le marché, il y a donc une diminution de notre liberté. Le monopôle exercé par l’État dans les domaines de l’assurance maladie, l’assurance retraite et l’assurance chômage sont donc autant de restrictions de notre liberté.
Pour améliorer notre système fiscal, l’auteur propose de supprimer tous les impôts, pour les remplacer par un impôt unique : l’impôt sur la dépense globale. Il en discute les avantages et inconvénients, en le comparant à une proposition alternative souvent faite par les libertariens (par exemple le Parti Libertarien belge) : la TVA comme impôt unique.
Enfin, Pascal Salin nous livre ses réflexions sur les réformes à effectuer sur notre système politique afin d’éviter la dérive que l’on constate vers une augmentation toujours plus grande des impôts, alors même que celle-ci n’est pas voulue par les citoyens. Il s’agit là d’un effet pervers inévitable du à notre système politique, qu’il propose de corriger de différentes manières.
Vive pascal salin vive hayeck