Libertarianisme.fr » libéralisme https://libertarianisme.fr Sat, 25 Apr 2015 21:18:32 +0000 fr hourly 1 http://wordpress.com/ http://0.gravatar.com/blavatar/c94cd88249c012ad714331d1f2aa9538?s=96&d=http://s2.wp.com/i/buttonw-com.png » libéralisme https://libertarianisme.fr La liberté économique dans le monde en 2015 https://libertarianisme.fr/2015/03/03/la-liberte-economique-dans-le-monde-en-2015/ https://libertarianisme.fr/2015/03/03/la-liberte-economique-dans-le-monde-en-2015/#comments Tue, 03 Mar 2015 16:28:53 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=683 Continuer la lecture ]]> Dans un article précédent, nous avions présenté différents classements de la liberté dans le monde selon différents critères. Un des classements les plus intéressants est celui du degré de libéralisme économique, publié par la fondation Heritage. Voyons comment le classement des pays les plus libres a évolué entre 2014 et 2015.

index 2015 France

Score de la France

L’indice de liberté économique de la fondation Heritage mesure différentes libertés comme la facilité d’investir, la liberté de commerce, la liberté du travail (ex: absence de salaire minimum, facilité de licenciement), la faiblesse du taux d’imposition, le respect des droits de propriété des individus, etc.

Le but est donc de « mesurer » le degré de libéralisme économique de chaque pays. Les pays sont ainsi classés du plus libre (Hong Kong) au moins libre (Corée du Nord).

Comme on pouvait s’en douter, le score de la France a baissé (graphique ci-dessus), la faisant passer de la 70ème place à la 73ème dans le classement des pays du monde (du plus au moins libre).

index 2015 Belgique

Score de la Belgique

La Belgique a aussi baissé, passant de la 35ème place à la 40ème), ce qui la maintient néanmoins largement devant la France.

Mais intéressons-nous maintenant au classement des pays les plus libres du monde (voir classement ci-dessous). Les deux pays les plus libres restent Hong Kong et Singapour en 2015. La troisième place revient maintenant à la Nouvelle-Zélande dont la liberté a progressé, lui permettant de passer devant l’Australie et la Suisse où la liberté a diminué.

freedom index 2014 2015

Les 10 pays les plus libres économiquement

Les 6ème et 7ème places sont toujours occupées par le Canada et le Chili. Ils sont suivis de l’Estonie en 8ème place, qui est maintenant le pays le plus libre de l’Union Européenne (honneur qui revenait avant à l’Irlande), et le 2ème pays le plus libre d’Europe (après la Suisse). Enfin, la 10ème place est occupée par l’île Maurice.

Et le reste du classement ?

Il est intéressant de remarquer, contrairement à ce que l’on pense souvent, que les Etats-Unis ne sont pas l’exemple-type du pays « ultra-libéral », puisqu’ils ne figurent qu’en 12ème position, et sont derrière plusieurs pays européens (Suisse, Estonie, Irlande, Danemark).

Enfin, si on regarde si côté du « pire », on peut constater que le pays le moins libre de l’Union Européenne est la Grèce (même avant l’arrivée au pouvoir de Syriza). Le pays le moins libre d’Europe est l’Ukraine (162ème au niveau mondial). La fin du classement mondial est occupée par la Venezuela, Cuba et la Corée du Nord.


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Comment je suis devenu libertarien https://libertarianisme.fr/2014/01/02/comment-je-suis-devenu-libertarien/ https://libertarianisme.fr/2014/01/02/comment-je-suis-devenu-libertarien/#comments Wed, 01 Jan 2014 23:09:54 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=542 Continuer la lecture ]]> Gadsden flag franciséJe n’ai pas toujours été libertarien, ni même libéral. Mes toutes premières idées politiques ont même été complètement opposées, puisque je suis passé de communiste à socialiste, puis de libéral modéré à libertarien. J’ai pensé que (ou plutôt on m’a convaincu que) raconter comment j’ai adopté ensuite les idées libertariennes pourrait être intéressant pour les lecteurs.

Les raisons de mon changement peuvent être regroupées en trois catégories : la découverte de la philosophie libérale, la découverte de la science économique et enfin mon expérience en tant que conseiller municipal dans une petite commune. Cet article raconte une réflexion qui a en réalité duré plusieurs années, que j’ai simplifiée ici pour vous donner les grandes lignes.

Quand je n’étais (pas du tout) libéral

Avant de découvrir la philosophie libérale, j’étais convaincu que le monde était partagé entre des idéalistes, les communistes, qui proposent un monde moral, mais dont on n’est pas sûr s’il peut fonctionner, et les libéraux ou capitalistes, qui proposent un monde qui marche avec des hommes égoïstes, mais dénué de toute morale. Le socialisme était alors un compromis entre immoral-qui-marche et moral-qui-marche-pas.

Bien sûr, un certain nombre de questions étaient sans réponse : Si chacun doit recevoir un salaire « juste », qui va décider combien cela représente ? Si ce sont des gens élus par une majorité, ne seront-ils pas tentés d’utiliser la démagogie en prônant des salaires injustes ? Les gens qui auront des métiers mieux payés dans une société capitaliste auraient intérêt à quitter le pays communiste pour avoir un meilleur salaire, un pays communiste ne va-t-il pas se retrouver avec uniquement des ouvriers non qualifiés et aucun ingénieur, médecin, etc. ? Si tous les salaires sont égaux, personne ne voudra faire les métiers pénibles, il faut donc des différences de salaires. Mais si un trop grand nombre de gens veulent faire un métier plutôt qu’un autre, qui va décider qui fait quoi et selon quels critères ?

Je n’avais aucune réponse à toutes ces questions, à part supposer qu’une immense machinerie administrative allait s’occuper de toute ça, et en toute honnêteté, car dirigée par des élus choisis par le peuple. Pas sûr que ça marche vraiment… mais si c’est la seule société morale possible ?

À la découverte de l’économie

marchéÀ cette époque, je n’avais aucune connaissance en économie, discipline qui ne m’intéressait pas car je pensais que tous les économistes était libéraux (je dirais aujourd’hui l’inverse). Mais comme je ne voulais pas qu’on puisse me reprocher d’avoir un point de vue sans savoir, j’ai quand même décidé d’apprendre l’économie. J’ai alors commencé par lire la Richesse des Nations, d’Adam Smith, puis beaucoup d’autres. J’ai alors compris à quel point tout ce que nous avons, nous le devons à une économie de marché libre. Un grand nombre de choses se « règlent » sans qu’un chef ait besoin d’imposer une planification, simplement par les interactions libres entre individus (ce qu’on appelle communément la main invisible).

Une autre révélation a été pour moi de lire Capitalisme et Liberté, de Milton Friedman. Je croyais à l’époque que la société idéale serait une économie socialiste (gérée par l’Etat) mais dans un pays garantissant la liberté individuelle (liberté d’expression, de voyager, etc.). Remarquez que cette combinaison ne s’est jamais produite. On connait bien sûr des dictatures communistes (URSS, Corée du Nord, Cuba…), des pays libres capitalistes (USA, Suisse, etc.) et des dictatures capitalistes (Arabie saoudite, Kazakhstan…) mais aucun pays libre communiste. Dès la première page du premier chapitre, Milton Friedman explique qu’un régime communiste libre est tout simplement impossible. Voir mon article « le marché libre » pour plus d’explications.

Enfin, une raison importante qui m’a amené à considérer l’économie de marché comme meilleure est qu’elle permet bien mieux l’innovation qu’une économie planifiée par l’État. Pensez à toutes les grandes innovations que nous avons aujourd’hui (l’électricité, le téléphone, l’automobile, l’avion…). Qui aurait pu prédire au début qu’elles marcheraient ? La plupart des inventions ne sont pas reconnues comme intéressantes instantanément par une majorité. Elles sont d’abord adoptées par quelques personnes intéressées, puis quelques riches peuvent se les procurer. Ensuite seulement, les investissements sont rentabilisés et l’invention peut être disponible pour tous. Mais dans le cas d’une économie planifiée, il aurait fallu convaincre des élus choisis par une majorité, autrement dit il aurait fallu convaincre beaucoup de monde dès le début. Peu d’innovations auraient pu avoir lieu avec un tel système.

La philosophie libérale

Statue de la LibertéAvant de découvrir la philosophie libérale, j’avais toujours cru que la liberté ne pouvait pas vraiment exister, car si tout le monde était libre tout le monde pourrait aussi s’emparer des biens des autres, tuer, etc. et que donc la liberté devait être limitée. Je pensais également que la propriété était une notion vague et n’était donc justifiée que dans la mesure où elle servait « l’intérêt général », mais n’était pas un droit fondamental. Ce sont là deux grandes erreurs des socialistes (voir notre article sur le socialisme). J’ai alors découvert la philosophie libérale :

  • qui donne une définition cohérente et claire de la véritable liberté, qui n’implique pas des absurdités comme « la liberté de tuer », « la liberté de voler », etc.
  • qui donne une définition claire de la propriété : je suis propriétaire de ce que je créé et de ce que j’échange avec des personnes consentantes.

La philosophie libérale donne donc une définition claire des droits de l’homme qui sont la vie, la liberté et la propriété (voir les droits naturels). J’ai découvert cette philosophie énoncée clairement, comme beaucoup, dans l’Éthique de la liberté, de Murray Rothbard.

La philosophie d’Ayn Rand

Ayn RandAprès avoir découvert que le libéralisme était à la fois meilleur pour l’homme et le seul système moral, j’étais devenu entièrement libertarien. Contrairement à beaucoup de libertariens qui le sont devenus en lisant La Grève, d’Ayn Rand, je suis devenu libertarien avant de connaître ses idées. Mais je vais quand même parler de sa philosophie, car elle a pour moi une place centrale dans la défense des idées libertariennes.

On peut bien sûr défendre le libéralisme avec les arguments que j’ai expliqué plus haut, mais on vous répondra peut-être : « Certes on ne peut nier que le capitalisme libéral a été la source de grands progrès pour l’homme, et qu’aucun autre système n’a pu l’égaler. Mais dans un certain nombre de cas, le plus grand bonheur pour le plus grand nombre peut être atteint en donnant des aides sociales et en limitant la liberté. Je suis bien d’accord que des impôts trop élevés sont injustes car ils vous privent du fruit de votre travail, mais un peu de redistribution permet un plus grand bonheur pour tous. »

La réponse d’Ayn Rand est que ce n’est pas votre devoir de vous sacrifier pour le bonheur des autres. Le sens de votre vie n’est pas le sacrifice pour les autres car votre vie est sa propre justification. Sa philosophie est que vous avez le droit d’être égoïste, à condition d’être honnête et de respecter les droits des autres. Dans le cas présent, cela signifie que vous n’avez pas le devoir de donner votre argent aux autres mêmes si cela leur serait utile, même s’ils en ont besoin, et même si cela leur apporterait un plus grand bonheur que ce dont cela vous priverait.

Vous pensez qu’une telle philosophie est horrible ? Mais soyons honnêtes : Pensez au dernier gadget que vous avez acheté… Au prix qu’il a coûté, combien de personnes aurait-on pu nourrir si vous aviez donné votre argent pour lutter contre la faim ? Pensez-vous que le dernier jeu vidéo/film/etc. que vous avez acheté vous a apporté plus de bonheur que les familles qui auraient pu avoir accès à l’eau potable si vous aviez été plus généreux ? On peut bien sûr répéter ce raisonnement à l’infini, tant qu’il y aura de la misère sur Terre (et il y en a beaucoup !), à tel point que vous seriez obligé de renoncer à tout à part la nourriture et le logement de base. Bien sûr, vous ne faites pas cela, vous vous dites « j’ai acheté ça avec mon argent pour lequel j’ai travaillé dur » et c’est normal, car vous êtes un Homme. Pour en savoir plus, voir la Vertu d’égoïsme et la Grève.

La conclusion n’est pas que vous ne devriez jamais aider les autres, mais qu’on ne peut pas l’exiger de vous. Si vous êtes un Picsou qui veut garder tout son argent, c’est votre droit, mais bien sûr, si vous aidez les autres c’est tout à votre honneur. L’idée à retenir est que le gouvernement n’a pas à s’emparer de votre argent au nom d’un quelconque devoir moral.

Conclusion

Voilà pour résumer, les raisons qui m’ont convaincu de la justesse des idées libertariennes. Le capitalisme libéral conduit au plus grand bonheur pour tous, il est le seul système basé sur les droits légitimes, et, enfin, il est conforme à la nature humaine.


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L’État minimal et les anarchistes https://libertarianisme.fr/2012/11/18/letat-minimal-et-les-anarchistes/ https://libertarianisme.fr/2012/11/18/letat-minimal-et-les-anarchistes/#comments Sun, 18 Nov 2012 09:51:53 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=140 Continuer la lecture ]]> Le point de vue adopté sur ce site est celui d’un libertarianisme prônant un État limité s’occupant de la justice de façon à protéger les droits des individus. Mais les libéraux et libertariens ont parfois un point de vue différent sur le rôle de l’État. Nous présentons ici les variantes, et expliquons aussi en quoi cela diffère des anarchistes de gauche.

L’État minimal

L’État minimal est l’État dont le rôle est de rendre la justice. C’est-à-dire que lorsque deux individus ont un conflit, un tribunal géré par l’État tranche la question. On peut imaginer une vision plus libre où plusieurs tribunaux privés existeraient, mais se référeraient en définitive, en cas de désaccord, à un arbitre : la justice de l’État.

Les partisans de l’État minimal pensent que l’on ne peut pas supprimer ce rôle de l’État, et qu’il définit le cadre dans lequel toutes les activités libres peuvent avoir lieu. Ils voient l’État comme la décision de renoncer à rendre la justice soi-même, parce que l’absence d’organisation rendant la justice conduirait à des vengeances sans fin. Frédéric Bastiat résume cela par la phrase « La Loi, c’est la force commune organisée pour faire obstacle à l’Injustice. »

Ce point de vue est présenté par exemple par Frédéric Bastiat dans La loi, et par Robert Nozick dans Anarchie, État et utopie.

Les libertariens anarchistes

Certains libertariens pensent que même cet État réduit est déjà trop important et viole les droits des individus. Ils prônent l’absence totale d’État et sont par conséquent anarchistes. Pour eux, les individus ont le droit de rendre la justice par eux-mêmes, mais ont intérêt à déléguer ces droits à des associations protectrices. Ces associations protectrices seraient des entreprises ou des associations chargées de rendre la justice, avec lesquelles les individus s’inscriraient comme à une assurance.

Lorsque deux individus ont un différent qui doit se régler devant la justice, deux possibilités se présentent. Soit ils sont inscrits à la même association protectrice, qui s’occupe alors du procès, soit ils font partie d’associations protectrices différentes, dont on imagine qu’elles négocieront alors la procédure à suivre (une des deux gère le procès, ou on le délègue à un tiers, etc.).

Il faut bien voir que comme il n’y a pas d’État, il n’y a pas de système de lois centralisé, chaque association protectrice a donc son propre droit, ou plutôt sa propre interprétation du droit naturel (c’est à dire des droits universels de vie, liberté et propriété). A priori une association protectrice pourrait défendre un « mauvais » système de lois (si elle est esclavagiste par exemple), mais les libertariens anarchistes imaginent alors que les gens refuseraient de contracter avec elle, car ils refuseraient une association ne respectant pas le droit naturel.

Les partisans de ce système l’appellent parfois anarcho-capitalisme pour le différencier des anarchistes de gauche (voir plus bas). Ce point de vue est présenté par exemple par Murray Rothbard dans l’Éthique de la liberté ou par David Friedman dans Vers une société sans État.

Les libéraux modérés

Inversement, certains libéraux ou libertariens sont partisans d’un État s’occupant d’un peu plus que la justice. Leur point commun est d’être néanmoins en faveur d’un État beaucoup plus restreint que les États existants, et leur État serait donc bien plus proche de l’État minimal que de l’État actuel.

Les fonctions supplémentaires accordées à l’État peuvent être par exemple :

  • une allocation pour l’éducation des enfants (mais dans le cadre d’un système d’écoles privées)
  • une allocation pour ceux qui n’ont aucun revenu (ie. comme le RMI)
  • une obligation d’avoir certaines assurances, par exemple assurance maladie (mais assurances non gérées par l’État contrairement à la sécurité sociale actuelle)
  • la gestion de la monnaie
  • la gestion des infrastructures comme les routes

Les anarchistes non libertariens

Ceux qu’on appelle les « anarchistes » tout court ne sont souvent pas des libertariens mais par exemple des anarcho-syndicalistes.  Ils imaginent une collectivisation des entreprises qui seraient gérées par les travailleurs. La grande différence avec les libertariens et qu’ils ne reconnaissent pas le droit de propriété (du moins en ce qui concerne les moyens de production), et les actions qu’ils proposent sont donc interdites dans le droit libertarien pour lequel elles consistent à s’emparer violemment de la propriété d’autrui et sont donc un vol.

En fait, le libertarianisme en tant que tel n’est pas incompatible avec l’idée d’entreprises autogérées par les travailleurs, du moment que ces derniers ne s’emparent pas violemment des entreprises existantes. Mais on peut imaginer qu’ils créent leurs propres entreprises autogérées ou les achètent aux propriétaires existants (ie. achètent toutes les actions). Dans un monde libertarien, on peut donc très bien avoir à la fois des entreprises fonctionnant selon le modèle capitaliste (actionnaires / patron / salariés) ou selon le modèle autogéré (les salariés sont eux-mêmes les propriétaires de l’entreprise).


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