La base de la philosophie libertarienne est de considérer que les individus ont des droits inaliénables et universels. Ces droits sont la vie, la liberté et la propriété. Inaliénables signifie que personne n’a le droit de les violer, que ce soit un autre individu ou un État. Universels signifie qu’ils s’appliquent à tous les hommes, quelque soit leur pays d’origine, leur sexe, leur religion ou leur culture.
La naissance des droits
Imaginons Robinson Crusoé sur son île déserte. Il chasse et cueille des fruits, et construit une cabane pour s’abriter. Ensuite, quand il a plus de temps, il plante des graines pour récolter des céréales par la suite. Pour le moment, comme Robinson est seul, il a une liberté illimitée, car personne ne peut limiter ce qu’il décide de faire, et il peut décider de ce qu’il veut faire parce qu’il est doué de raison. Évidemment cela ne veut pas dire que tout est techniquement possible, car Robinson est contraint par les lois de la nature.
Maintenant supposons qu’une autre personne arrive sur l’île, Vendredi. Supposons qu’il chercher à tuer Robinson, il apparaîtrait alors clairement que cela est immoral et constitue une violation des droits de Robinson. De même s’il cherche à enfermer Robinson on conviendrait qu’il s’agit là d’une action immorale, pour laquelle Robinson serait bien en droit de se défendre. Ces constatations ne nécessitent pas de connaitre une culture spécifique, et ne reposent pas sur des conventions, mais sont simplement la conséquence de la nature de l’homme, qui est de chercher à rester en vie, et à rester libre de ses mouvements et choisir ce qu’il veut faire.
Et la propriété alors ? Si Vendredi, pour construire une cabane, commence à démonter celle de Robinson pour récupérer le bois, on voit clairement que c’est une violation de sa propriété et qu’il n’a pas le droit de faire une telle chose. Par contre, s’il va cueillir des bananes, Robinson ne pourra pas lui dire « N’y touche pas, ce bananier est à moi ». Vendredi aurait le droit bien le droit de répondre « Tu n’y es pour rien, cet arbre est tel que la nature l’a fait pousser ». Quelle est la différence entre les deux situations ? C’est le travail qu’a fourni Robinson, qui fait que sa cabane en est le produit, alors que les arbres ne le sont pas.
Les faux droits
Si par contre Vendredi prétend avoir un « droit de manger », et part là entend forcer Robinson à lui ramasser des bananes, ce droit n’a rien de naturel. D’ailleurs, si Robinson n’était pas là, de qui pourrait-il exiger cela ? De même il n’y a pas de « droit au travail », « droit au logement », etc. Il y a seulement les droits naturels de pouvoir disposer de son corps, de sa volonté et du produit de son travail.
L’utilitarisme
Certains libertariens ne sont néanmoins pas convaincus par cette argumentation, et considèrent que la justification morale ultime d’une politique est le bonheur humain. C’est ce qu’on appelle l’utilitarisme. Pourtant, ils peuvent justifier les droits à la vie, la liberté et la propriété en considérant que garantir ces droits est le meilleur moyen de permettre à chacun d’accéder à un maximum de bonheur. En effet, chacun est le mieux placé pour savoir ce qu’il veut faire de sa vie, et quels objectifs il souhaite poursuivre.
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