Libertarianisme.fr » Lumière sur … https://libertarianisme.fr Sun, 29 Mar 2015 11:04:08 +0000 fr hourly 1 http://wordpress.com/ http://0.gravatar.com/blavatar/c94cd88249c012ad714331d1f2aa9538?s=96&d=http://s2.wp.com/i/buttonw-com.png » Lumière sur … https://libertarianisme.fr Comment marche la loi de l’offre et de la demande ? https://libertarianisme.fr/2015/01/25/comment-marche-la-loi-de-loffre-et-de-la-demande/ https://libertarianisme.fr/2015/01/25/comment-marche-la-loi-de-loffre-et-de-la-demande/#comments Sun, 25 Jan 2015 21:47:34 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=677 ]]> Nous avons décidé pour la première fois sur notre site de créer une vidéo.

Dans cette vidéo, nous vous expliquons de manière simple et en images comment fonctionne la loi de l’offre et de la demande.


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Élections européennes https://libertarianisme.fr/2014/04/02/elections-europeennes/ https://libertarianisme.fr/2014/04/02/elections-europeennes/#comments Tue, 01 Apr 2014 22:36:43 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=598 Continuer la lecture ]]> ALDEÀ l’approche des élections européennes, je vous propose de découvrir le parti libéral européen « Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe » (ALDE). J’en profite également pour rappeler le fonctionnement des partis politiques européens et des groupes parlementaires.

Élections européennes : comment ça marche ?

Lors des élections européennes, tous les Européens sont appelés à voter pour une liste de candidats destinés à être députés au parlement européen. Les sièges sont ensuite répartis proportionnellement au nombre de voix.

Partis européens et groupes parlementaires

Dans chaque pays, ce sont souvent les partis politiques nationaux qui présentent des candidats. Ces partis nationaux sont parfois regroupés dans des partis politiques européens, qui regroupent les partis ayant des idées proches. Par ailleurs, les députés se regroupent en groupes parlementaires, dont la répartition correspond plus ou moins aux partis politiques européens. Exemple : le parti français MoDeM (Mouvement démocrate) est rattaché au parti européen « Parti Démocrate Européen », qui lui-même fait partie du groupe parlementaire ADLE.

Voici la répartition des sièges du parlement européen de la dernière élection entre les différents groupes parlementaires :

groupes au parlement

L’ALDE et l’ADLE

Le groupe qui nous intéresse dans cette liste est « l’Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l’Europe » (ADLE). En fait, il s’agit d’un groupe constitué de deux partis politiques européens : le Parti Démocrate Européen (centriste mais pas tellement libéral) et  l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE). Il s’agit pour tout simplifier du même nom avec le L et D inversés (libéral avant !). C’est ce parti qui est réellement libéral et donc nous allons parler.

Dans la suite, je vais présenter leurs idées qui me semblent intéressantes. Il s’agit d’un article totalement biaisé, car je ne parlerai que des choses positives ! Si j’avais voulu parler de mauvaises idées, j’aurais pu prendre le programme du Parti Socialiste pour les européennes (qui n’est pas un poisson d’avril malheureusement).

Leur idées intéressantes pour l’économie

Le détail de leurs idées peut être consulté sur leur site http://www.aldeparty.eu/fr. En ce qui concerne les libertés économiques, l’ALDE affirme clairement sa confiance en l’économie de marché et la liberté économique (voir ce document). Ils ont soutenu les mesures qui ont permis la liberté de travailler dans un autre pays européen, la suppression des mesures protectionnistes des différents pays (taxes et quotas) et l’instauration du marché commun.

En particulier, ils ont soutenu la libéralisation de la production d’énergie, des services postaux, des chemins de fer et de l’assurance maladie. En ce qui concerne les chemins de fer, la liberté d’entrer en concurrence est effective pour les transports internationaux mais pas forcément nationaux (il est toujours interdit de concurrencer la SNCF en France). Il reste encore des choses à faire même si c’est déjà un début. Pour l’assurance maladie, rappelons que c’est grâce à ces mesures que certains ont réussi à se libérer de la sécurité sociale (voir notre article), même si le gouvernement français fait tout pour ignorer la loi européenne et nous refuser cette liberté.

Les libéraux européens défendent aussi une politique stricte pour empêcher les États d’avoir un trop grand déficit budgétaire (3%), que la France a toujours voulu dépasser afin de voler plus ses propres citoyens et ceux du reste de l’Europe. Enfin, les libéraux de l’ALDE veulent réduire le budget de la Politique Agricole Commune, qui consiste en des subventions massives données aux agriculteurs, car celles-ci sont incompatibles avec les idées de marché libre.

Et pour les libertés civiles

L’ALDE précise sont attachement à la liberté d’expression et à l’égalité en droits (mais à peu près tout le monde tient ce discours donc ce n’est pas vraiment spécifique). Ils défendent aussi le droit pour les homosexuels de se marier, ce qui les démarque clairement de la droite traditionnelle (voir notre article sur le sujet).

Et qui les représente alors ?

L’ALDE a un parti national qui en est membre dans la plupart des pays européens. En Estonie par exemple, les deux partis majoritaires y sont rattachés. Au total 58 partis nationaux en sont membres. Et en France alors ? Il n’y en a aucun !

Il y a tout de même la liste commune MoDem/UDI qui se propose de soutenir le candidat de l’ALDE, Guy Verhofstadt, à la présidence de la commission européenne, et de se regrouper au sein du même groupe parlementaire (ALDE + PDE). Mais quand on voit certaines propositions du MoDem, on passerait pour des communistes aux yeux d’autres européens !

Conclusion

Pour qui voter aux élections européennes en France alors ? Pour la liste MoDem/UDI parce qu’elle rejoindra le groupe de l’ALDE et soutiendra son candidat ? Voter blanc pour protester ? Voter UMP comme moindre mal ? À vous de voir quel choix faire quand personne ne défend vraiment les idées libérales…


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Comment je suis devenu libertarien https://libertarianisme.fr/2014/01/02/comment-je-suis-devenu-libertarien/ https://libertarianisme.fr/2014/01/02/comment-je-suis-devenu-libertarien/#comments Wed, 01 Jan 2014 23:09:54 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=542 Continuer la lecture ]]> Gadsden flag franciséJe n’ai pas toujours été libertarien, ni même libéral. Mes toutes premières idées politiques ont même été complètement opposées, puisque je suis passé de communiste à socialiste, puis de libéral modéré à libertarien. J’ai pensé que (ou plutôt on m’a convaincu que) raconter comment j’ai adopté ensuite les idées libertariennes pourrait être intéressant pour les lecteurs.

Les raisons de mon changement peuvent être regroupées en trois catégories : la découverte de la philosophie libérale, la découverte de la science économique et enfin mon expérience en tant que conseiller municipal dans une petite commune. Cet article raconte une réflexion qui a en réalité duré plusieurs années, que j’ai simplifiée ici pour vous donner les grandes lignes.

Quand je n’étais (pas du tout) libéral

Avant de découvrir la philosophie libérale, j’étais convaincu que le monde était partagé entre des idéalistes, les communistes, qui proposent un monde moral, mais dont on n’est pas sûr s’il peut fonctionner, et les libéraux ou capitalistes, qui proposent un monde qui marche avec des hommes égoïstes, mais dénué de toute morale. Le socialisme était alors un compromis entre immoral-qui-marche et moral-qui-marche-pas.

Bien sûr, un certain nombre de questions étaient sans réponse : Si chacun doit recevoir un salaire « juste », qui va décider combien cela représente ? Si ce sont des gens élus par une majorité, ne seront-ils pas tentés d’utiliser la démagogie en prônant des salaires injustes ? Les gens qui auront des métiers mieux payés dans une société capitaliste auraient intérêt à quitter le pays communiste pour avoir un meilleur salaire, un pays communiste ne va-t-il pas se retrouver avec uniquement des ouvriers non qualifiés et aucun ingénieur, médecin, etc. ? Si tous les salaires sont égaux, personne ne voudra faire les métiers pénibles, il faut donc des différences de salaires. Mais si un trop grand nombre de gens veulent faire un métier plutôt qu’un autre, qui va décider qui fait quoi et selon quels critères ?

Je n’avais aucune réponse à toutes ces questions, à part supposer qu’une immense machinerie administrative allait s’occuper de toute ça, et en toute honnêteté, car dirigée par des élus choisis par le peuple. Pas sûr que ça marche vraiment… mais si c’est la seule société morale possible ?

À la découverte de l’économie

marchéÀ cette époque, je n’avais aucune connaissance en économie, discipline qui ne m’intéressait pas car je pensais que tous les économistes était libéraux (je dirais aujourd’hui l’inverse). Mais comme je ne voulais pas qu’on puisse me reprocher d’avoir un point de vue sans savoir, j’ai quand même décidé d’apprendre l’économie. J’ai alors commencé par lire la Richesse des Nations, d’Adam Smith, puis beaucoup d’autres. J’ai alors compris à quel point tout ce que nous avons, nous le devons à une économie de marché libre. Un grand nombre de choses se « règlent » sans qu’un chef ait besoin d’imposer une planification, simplement par les interactions libres entre individus (ce qu’on appelle communément la main invisible).

Une autre révélation a été pour moi de lire Capitalisme et Liberté, de Milton Friedman. Je croyais à l’époque que la société idéale serait une économie socialiste (gérée par l’Etat) mais dans un pays garantissant la liberté individuelle (liberté d’expression, de voyager, etc.). Remarquez que cette combinaison ne s’est jamais produite. On connait bien sûr des dictatures communistes (URSS, Corée du Nord, Cuba…), des pays libres capitalistes (USA, Suisse, etc.) et des dictatures capitalistes (Arabie saoudite, Kazakhstan…) mais aucun pays libre communiste. Dès la première page du premier chapitre, Milton Friedman explique qu’un régime communiste libre est tout simplement impossible. Voir mon article « le marché libre » pour plus d’explications.

Enfin, une raison importante qui m’a amené à considérer l’économie de marché comme meilleure est qu’elle permet bien mieux l’innovation qu’une économie planifiée par l’État. Pensez à toutes les grandes innovations que nous avons aujourd’hui (l’électricité, le téléphone, l’automobile, l’avion…). Qui aurait pu prédire au début qu’elles marcheraient ? La plupart des inventions ne sont pas reconnues comme intéressantes instantanément par une majorité. Elles sont d’abord adoptées par quelques personnes intéressées, puis quelques riches peuvent se les procurer. Ensuite seulement, les investissements sont rentabilisés et l’invention peut être disponible pour tous. Mais dans le cas d’une économie planifiée, il aurait fallu convaincre des élus choisis par une majorité, autrement dit il aurait fallu convaincre beaucoup de monde dès le début. Peu d’innovations auraient pu avoir lieu avec un tel système.

La philosophie libérale

Statue de la LibertéAvant de découvrir la philosophie libérale, j’avais toujours cru que la liberté ne pouvait pas vraiment exister, car si tout le monde était libre tout le monde pourrait aussi s’emparer des biens des autres, tuer, etc. et que donc la liberté devait être limitée. Je pensais également que la propriété était une notion vague et n’était donc justifiée que dans la mesure où elle servait « l’intérêt général », mais n’était pas un droit fondamental. Ce sont là deux grandes erreurs des socialistes (voir notre article sur le socialisme). J’ai alors découvert la philosophie libérale :

  • qui donne une définition cohérente et claire de la véritable liberté, qui n’implique pas des absurdités comme « la liberté de tuer », « la liberté de voler », etc.
  • qui donne une définition claire de la propriété : je suis propriétaire de ce que je créé et de ce que j’échange avec des personnes consentantes.

La philosophie libérale donne donc une définition claire des droits de l’homme qui sont la vie, la liberté et la propriété (voir les droits naturels). J’ai découvert cette philosophie énoncée clairement, comme beaucoup, dans l’Éthique de la liberté, de Murray Rothbard.

La philosophie d’Ayn Rand

Ayn RandAprès avoir découvert que le libéralisme était à la fois meilleur pour l’homme et le seul système moral, j’étais devenu entièrement libertarien. Contrairement à beaucoup de libertariens qui le sont devenus en lisant La Grève, d’Ayn Rand, je suis devenu libertarien avant de connaître ses idées. Mais je vais quand même parler de sa philosophie, car elle a pour moi une place centrale dans la défense des idées libertariennes.

On peut bien sûr défendre le libéralisme avec les arguments que j’ai expliqué plus haut, mais on vous répondra peut-être : « Certes on ne peut nier que le capitalisme libéral a été la source de grands progrès pour l’homme, et qu’aucun autre système n’a pu l’égaler. Mais dans un certain nombre de cas, le plus grand bonheur pour le plus grand nombre peut être atteint en donnant des aides sociales et en limitant la liberté. Je suis bien d’accord que des impôts trop élevés sont injustes car ils vous privent du fruit de votre travail, mais un peu de redistribution permet un plus grand bonheur pour tous. »

La réponse d’Ayn Rand est que ce n’est pas votre devoir de vous sacrifier pour le bonheur des autres. Le sens de votre vie n’est pas le sacrifice pour les autres car votre vie est sa propre justification. Sa philosophie est que vous avez le droit d’être égoïste, à condition d’être honnête et de respecter les droits des autres. Dans le cas présent, cela signifie que vous n’avez pas le devoir de donner votre argent aux autres mêmes si cela leur serait utile, même s’ils en ont besoin, et même si cela leur apporterait un plus grand bonheur que ce dont cela vous priverait.

Vous pensez qu’une telle philosophie est horrible ? Mais soyons honnêtes : Pensez au dernier gadget que vous avez acheté… Au prix qu’il a coûté, combien de personnes aurait-on pu nourrir si vous aviez donné votre argent pour lutter contre la faim ? Pensez-vous que le dernier jeu vidéo/film/etc. que vous avez acheté vous a apporté plus de bonheur que les familles qui auraient pu avoir accès à l’eau potable si vous aviez été plus généreux ? On peut bien sûr répéter ce raisonnement à l’infini, tant qu’il y aura de la misère sur Terre (et il y en a beaucoup !), à tel point que vous seriez obligé de renoncer à tout à part la nourriture et le logement de base. Bien sûr, vous ne faites pas cela, vous vous dites « j’ai acheté ça avec mon argent pour lequel j’ai travaillé dur » et c’est normal, car vous êtes un Homme. Pour en savoir plus, voir la Vertu d’égoïsme et la Grève.

La conclusion n’est pas que vous ne devriez jamais aider les autres, mais qu’on ne peut pas l’exiger de vous. Si vous êtes un Picsou qui veut garder tout son argent, c’est votre droit, mais bien sûr, si vous aidez les autres c’est tout à votre honneur. L’idée à retenir est que le gouvernement n’a pas à s’emparer de votre argent au nom d’un quelconque devoir moral.

Conclusion

Voilà pour résumer, les raisons qui m’ont convaincu de la justesse des idées libertariennes. Le capitalisme libéral conduit au plus grand bonheur pour tous, il est le seul système basé sur les droits légitimes, et, enfin, il est conforme à la nature humaine.


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Le libertarianisme pour les nuls https://libertarianisme.fr/2013/03/07/le-libertarianisme-pour-les-nuls/ https://libertarianisme.fr/2013/03/07/le-libertarianisme-pour-les-nuls/#comments Thu, 07 Mar 2013 21:47:04 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=414 Continuer la lecture ]]> Gadsden flag francisé

Vous êtes âgé de quinze ans et plus ? Vous ne connaissez rien en économie, en philosophie ou en politique ? Ce court article est fait pour vous.

Que vous ayez des idées politiques définies ou non, les idées libertariennes devraient vous intéresser. Que vous soyez pour ou contre nos idées, la vision offerte par les libertariens bouleverse suffisamment de notions communes et admises par tous pour être une des philosophies qu’il faut connaître. Beaucoup de leurs idées vous choqueront et elles vont amèneront à vous poser des questions, bonnes ou mauvaises.

Ce mouvement, loin d’être arriviste, trouve ses idées dans la philosophie lockéenne au XVII siècle (philosophie créée par John Locke).
Aujourd’hui encore il est le troisième parti politique le plus important aux États-Unis.
Le libertarianisme prône deux notions inaliénables : Le droit à la liberté individuelle et le droit de propriété. Ce sont sur ces deux principes que sont fondés les règles, droits et devoirs d’un système libertarien.
On pourrait se dire que seules des personnes armées jusqu’aux dents, bourrées de fric et avares au possible seraient capable de penser d’une manière si horriblement libérale. Et pourtant des personnes libertariennes vous en connaissez forcément : Le fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, les créateurs de South Park, Trey Parker et Matt Stone, ou encore Peter Thiel, fondateur de Paypal.

I. Qu’est-ce que le libertarianisme ?

Les libertariens prônent les idées qu’avaient les révolutionnaires français en 1789 : Le droit inaliénable de propriété et la liberté individuelle. Elles pourraient se résumer en cette phrase : « Pouvoir faire ce qu’on veut de ce qu’on a avec les personnes qui sont d’accord ».

A. Qu’est-ce que cela signifie, concrètement ?

-Que vous pouvez faire TOUT ce que vous voulez du moment que cela ne gêne personne. Vous pouvez avoir la religion, l’orientation sexuelle, les pensées, les idées, les armes, les biens, les mœurs que vous voulez du moment que vous n’embêtez personne. Être homophobe ou raciste est donc autorisé du moment que vous n’envoyez pas des cailloux aux personnes correspondantes ou que vous ne les insultez pas copieusement lorsqu’elles passent dans la rue, bien que les particuliers peuvent trouver cela hautement immorale et inadmissible.

-Que vous avez tous les droits sur votre propriété.
Un cambrioleur décide que votre télé écran plasma 3D serait du plus bel effet chez lui ? Vous avez alors tout à fait le droit de sortir votre belle Winchester, récemment achetée et flambant neuf sur E-Bay, pour tenter de récupérer votre bien, et lui percer les fesses impunément. Entre autres, votre propriété est VOTRE propriété, et pas celle partiellement de quelqu’un d’autre. Si vous êtes propriétaire et que vous louez un appartement à quelqu’un, la trêve hivernale importe peu. Si le couple Durant à décidé que la musique à fond à deux heures du matin au mois de décembre était un réveil plutôt agréable pour les habitants de l’immeuble, vous pouvez en décider autrement, et les virer sans plus de cérémonie.

B. Ces notions sont-elles applicables ?

Ces notions peuvent sembler très abstraites, et pourtant elles sont milles fois plus simples qu’elles ne le paraissent, pour la bonne raison que ce sont les seules notions qui nous paraîtraient naturelles d’appliquer si la société recommençait de zéro :
Dans un monde composé de trois habitants qui récoltent des bananes, il sera alors normal que chacun soit propriétaire de son corps et des récoltes qu’il entreprend. Si jamais un autre habitant venait lui prendre ses bananes (changer de fruit selon vos envies), sous prétexte qu’il en a moins et sans lui demander, il se verrait en droit de lui interdire. Car ces fruits représentent, justement, le fruit de son travail et du temps passé à les ramasser. En revanche si le possesseur des bananes décide qu’il pourrait très bien vivre avec deux bananes de moins, il peut les offrir à la personne pauvre sans soucis. C’est ainsi que le droit de propriété est appliqué (le fruit de votre travail ne peut pas vous être dérobé sans votre accord) ainsi que votre liberté individuelle (vous pouvez offrir des bananes à quelqu’un sans intervention de quiconque vous en empêchant ou vous y forçant). Il est donc facile de s’imaginer un monde basé sur ces principes.

C. Et juridiquement, comment ça se passerait ?

A l’heure actuelle, les pensées libertariennes n’autorisent pas la restriction de liberté dans les textes de loi : subventions, taxes, lois basées sur le principe de précaution. En bref, toutes les lois qui n’ont pas pour but de défendre le droit de propriété ou les droits de l’individu.
Ainsi, un meurtre, un vol ou un viol seront punis, contrairement à la vente d’OGM ou à la consommation de cannabis. Encore une fois ces idées peuvent choquer, car beaucoup de personnes pensent (à tort ou non) que ces deux éléments sont dangereux et qu’ils sont donc à proscrire, et que pour cela les lois doivent absolument les interdire.
Pour vous convaincre que cette pensée n’est en réalité pas aussi justifiée que l’on ne le pense, prenons encore une fois un exemple simple :
Mettez vous dans la peau de quelqu’un pour la création d’un centre de désintoxication. L’État est dirigé par des personnes aimant Bob Marley et ses enseignements, et qui donc pensent que le cannabis est bon pour la santé. Il interdit donc à quiconque d’utiliser et de créer des centres de désintoxication en instaurant une loi, par mesure de précaution. Ne trouveriez vous pas ça stupide ? Après tout, si une personne veut se faire désintoxiquer, en sachant que cela est mauvais pour sa santé selon les idées reçues, ne peut-elle pas faire ce qu’elle veut ? Si cela est réellement mauvais pour la santé, la personne n’ira pas utiliser ce centre d’elle-même. Il ne sera donc pas rentabilisé et fermera. Et si au final beaucoup de personnes l’utilisent et sont en meilleure santé, cela prouvera qu’un centre de désintoxication était, au final, nécessaire.
Les libertariens pensent qu’en laissant les personnes décider de ce qui est bon ou non pour elles, elles finissent toujours par adopter la bonne solution. Et, en général, on préfère toujours pouvoir choisir sa façon de vivre.

II. La position du libertarianisme vis à vis de l’État

La pensée libertarienne pense à l’État comme à une entreprise : Si elle vend à pertes alors elle coulera. C’est pourquoi ce qu’on connaît à l’heure actuelle comme étant « le trou de la sécu » ou comme la « dette publique » n’est pas quelque chose de possible dans un État libertarien. La privatisation du plus grand nombre de services possibles serait une très bonne solution à tout, et cela a déjà été prouvé dans de nombreux domaines ! La privatisation mène à la concurrence, qui mène à la baisse des prix et à l’amélioration des services. C’est pourquoi aujourd’hui on peut pour 15€ chez certaines vendeurs en téléphonie mobile avoir SMS et appels illimités, alors qu’à l’époque de la téléphonie centralisée, une minute de téléphone coûtait les yeux de la tête. Loin d’être le seul cas remarquable, l’électricité, le gaz, le pétrole, air France etc sont eux aussi désormais privatisés.

Le rôle de l’État dans la philosophie libertarienne n’est pas défini, il y a plusieurs versions quant à l’utilisation ou à l’existence de celui-ci. En voici quelques exemples :
-Un État restreint qui s’occuperait de la justice, mais également d’autres tâches, comme donner une une allocation pour l’éducation des enfants (mais dans le cadre d’un système d’écoles privées), une allocation pour ceux qui n’ont aucun revenu, une obligation d’avoir certaines assurances, par exemple assurance maladie (mais assurances non gérées par l’État contrairement à la sécurité sociale actuelle), la gestion de la monnaie ou encore la gestion des infrastructures comme les routes.
-L’État minimal, qui ne devrait et ne pourrait s’occuper que de la justice et pas d’autre chose (Justice dans le sens libertarien du terme, voir I] C) ).
-La disparition totale de l’État pour laisser place à des sociétés privées s’occupant des services que celui-ci rendait auparavant, ce schéma de pensée étant adopté par ceux qu’on appelle les libertariens anarcho-capitalistes.

Alors les différentes questions que vous vous posez certainement, suite à cela :
-Et les routes, les écoles et les hôpitaux, la sécurité sociale ? On fait comment sans impôts ?
-Si des sociétés privées rendent la justice, ce ne sera pas la même partout et ça fera un gros chantier pas possible, et ce sera pas équitable.
Bon, bon, bon. Alors déjà vous imaginez bien qu’une philosophie existante depuis plusieurs siècles a déjà dû se pencher sur ce problème, non ?
Il est, évidement, compliqué de penser qu’il est possible que les infrastructures soient gérées autrement que par l’État, étant donné que cela fait longtemps qu’il s’occupe de le faire. Cependant des solutions existent. Expliquer chaque cas serait très long, nécessiterait beaucoup de temps et au moins un article chacun. C’est pourquoi je ne m’épancherais pas plus le sujet.

A. Le libertarianisme économiquement :

La question ne se pose pas trop quand on a compris le système de pensée des libertariens. Économiquement vous pouvez tout faire, du moment qu’aucune liberté ou droit de propriété n’est mis en danger. Vous pouvez vendre ce que vous voulez, au prix que vous voulez, avec la monnaie que vous voulez, ou vous voulez.
Ça commence à rentrer là ? Ce n’est pas si difficile quand on retient juste les grands principes et qu’on les applique partout.

B. Le libertarianisme, socialement :

La encore, c’est une question presque rhétorique. Tout est autorisé dans la limite des droits de propriété, de vie et de liberté. Vous ne pouvez donc pas faire un trafic de prostituées, sauf si elles sont d’accord et ont signé un contrat avec vous, vous autorisant à posséder leurs corps et à les vendre. Mais un contrat peut se rompre, heureusement, et quelqu’un ayant signé un contrat donnant sa vie, son âme ou son testicule, peut le rompre à tout instant.

Voilà, vous connaissez les grandes idées libertariennes, félicitations !
Alors évidement cet article ne fait pas de vous un expert, pour cela il vous faudrait subir la lecture de livres redoutables, long et bien épais d’économie et de philosophie qui servent d’habitude à caler la table ou les portes.
Si ces idées vous intéresse vous pouvez vous renseigner en lisant des livres accessibles sur le libéralisme ou le libertarianisme en général, comme « L’éthique de la liberté » de Rothbard, « Libres ! » ou encore « Pulp Libéralisme » très ludique et accessible à tous, en format BD.


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https://libertarianisme.fr/2013/03/07/le-libertarianisme-pour-les-nuls/feed/ 2 mitsukipink Gadsden flag francisé
La liberté dans le monde https://libertarianisme.fr/2013/01/02/la-liberte-dans-le-monde/ https://libertarianisme.fr/2013/01/02/la-liberte-dans-le-monde/#comments Wed, 02 Jan 2013 18:32:35 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=271 Continuer la lecture ]]> Différents classements du niveau de liberté des pays ont été produits par différentes organisations. Nous examinons ici ces différents classements.

Les libertés politiques

Une des mesures les plus classiques de la liberté politique est le classement créé en 1973 par Freedom House, une organisation américaine (financée en partie par le gouvernement). Le classement prend en compte les libertés civiles et le caractère démocratique du pays.

2010_Freedom_House_world_map.svg

Classification 2012 par Freedom House : pays libres (vert), partiellement libres (jaune) et non libres (bleu).

La liberté de la presse

Pour mesurer la liberté de la presse, Reporters sans frontières a calculé un score pour chaque pays :

Press Freedom Index 2010. Source : http://en.wikipedia.org/wiki/File:PFI_2010.png

Press Freedom Index 2010. Les pays sont colorés du plus clair (plus libre) au plus foncé (moins libre). Source : http://en.wikipedia.org/wiki/File:PFI_2010.png

Les 5 pays où la liberté de la presse est la plus grande sont, d’après ce classement, la Finlande, la Norvège, l’Estonie, les Pays-Bas et l’Autriche. Les 5 pays les moins libres sont l’Iran, la Syrie, le Turkménistan, la Corée du Nord et l’Érythrée.

Les libertés économiques

Plusieurs classements existent pour les libertés économiques. Le plus ancien, « Economic Freedom of the Word », a été créé dans les années 80 par le Fraser Institute (une organisation canadienne libertarienne). Plus récemment, l’Index of Economic Freedom a été créé en 1995 par la Heritage Foundation et le Wall Street Journal. Les deux indices donnent les mêmes 5 pays les plus libres : Hong Kong, Singapour, Nouvelle Zélande, Suisse et Australie.

Liberté économique mesurée par le Fraser Institue en 2008. Source : http://en.wikipedia.org/wiki/File:GM_-_Countries_by_Economic_Freedom_Index.png

Liberté économique mesurée par le Fraser Institue en 2008. Source : http://en.wikipedia.org/wiki/File:GM_-_Countries_by_Economic_Freedom_Index.png

Comparaisons

libertés dans le monde

Comparaison des rangs pour quelques pays

Il est intéressant de comparer ces différents classements pour quelques pays. Comme on peut le voir, la Suisse fait partie des pays les plus libres à la fois pour la presse et pour l’économie. D’autres pays comme la France et les USA sont moins bien classés pour la liberté de la Presse. En revanche, les USA gardent un plus haut niveau de liberté économique que la France.

Si on regarde les pays les moins libres, on peut remarquer que la Chine, qui fait partie des pires pour la liberté de la presse, est autour des 3/4 dans le classement pour les libertés économiques. Inversement, le Venezuela laisse plus de liberté à la presse, mais très peu de libertés économiques. Enfin, certains pays comme la Corée du Nord sont catastrophiques selon les deux critères.


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https://libertarianisme.fr/2013/01/02/la-liberte-dans-le-monde/feed/ 2 almacha 2010_Freedom_House_world_map.svg Press Freedom Index 2010. Source : http://en.wikipedia.org/wiki/File:PFI_2010.png Liberté économique mesurée par le Fraser Institue en 2008. Source : http://en.wikipedia.org/wiki/File:GM_-_Countries_by_Economic_Freedom_Index.png libertés dans le monde
Le Gadsden Flag https://libertarianisme.fr/2012/12/19/le-gadsden-flag/ https://libertarianisme.fr/2012/12/19/le-gadsden-flag/#comments Wed, 19 Dec 2012 20:19:48 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=258 Continuer la lecture ]]> Gadsden flagLe Gadsden Flag est un drapeau représentant un serpent à sonnette avec le slogan « Don’t tread on me » qui signifie « Ne me marche pas dessus ». Il a été inventé par Christopher Gadsden, colonel lors de la guerre d’indépendance des États Unis. Le symbole du serpent à sonnette est une idée de Benjamin Franklin qui a choisi cet animal car il n’attaque jamais mais se défendra en injectant un venin mortel si on lui marche sur la queue.

Les libertariens utilisent ce symbole car il représente leur idée que tout utilisation de la violence est illégitime sauf quand il s’agit de se défendre. Pour les libertariens partisans de l’État minimal, l’État a le monopole de la violence (par la police et la justice), et a comme seul rôle légitime d’empêcher la violence entre individus, protégeant ainsi la vie, la liberté et la propriété. Pour les libertariens anarchistes (voir l’État minimal et les anarchistes), même cette fonction de l’État est illégitime, et les individus ont directement le droit de se défendre par eux-mêmes.

Anecdotes :

  • Le drapeau est aussi utilisé par les partisans du mouvement « Tea Party » aux USA, qui est un mouvement pour une réduction drastique des taxes. Il compte parmi lui des libertariens mais aussi des conservateurs (qui diffèrent par leur point de vue sur les libertés dans les autres domaines que l’économie).
  • Le serpent apparaît sur un album de Metallica, The Black Album, qui contient une chanson nommée Don’t Tread On Me.
  • Le serpent est utilisé par le Parti Libertarien Belge
  • Et enfin, il est bien sûr utilisé par ce site (libertarianisme.fr).

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Les droits naturels https://libertarianisme.fr/2012/12/07/les-droits-naturels/ https://libertarianisme.fr/2012/12/07/les-droits-naturels/#comments Fri, 07 Dec 2012 22:06:53 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=229 Continuer la lecture ]]> islandLa base de la philosophie libertarienne est de considérer que les individus ont des droits inaliénables et universels. Ces droits sont la vie, la liberté et la propriété. Inaliénables signifie que personne n’a le droit de les violer, que ce soit un autre individu ou un État. Universels signifie qu’ils s’appliquent à tous les hommes, quelque soit leur pays d’origine, leur sexe, leur religion ou leur culture.

La naissance des droits

Imaginons Robinson Crusoé sur son île déserte. Il chasse et cueille des fruits, et construit une cabane pour s’abriter. Ensuite, quand il a plus de temps, il plante des graines pour récolter des céréales par la suite. Pour le moment, comme Robinson est seul, il a une liberté illimitée, car personne ne peut limiter ce qu’il décide de faire, et il peut décider de ce qu’il veut faire parce qu’il est doué de raison. Évidemment cela ne veut pas dire que tout est techniquement possible, car Robinson est contraint par les lois de la nature.

Maintenant supposons qu’une autre personne arrive sur l’île, Vendredi. Supposons qu’il chercher à tuer Robinson, il apparaîtrait alors clairement que cela est immoral et constitue une violation des droits de Robinson. De même s’il cherche à enfermer Robinson on conviendrait qu’il s’agit là d’une action  immorale, pour laquelle Robinson serait bien en droit de se défendre. Ces constatations ne nécessitent pas de connaitre une culture spécifique, et ne reposent pas sur des conventions, mais sont simplement la conséquence de la nature de l’homme, qui est de chercher à rester en vie, et à rester libre de ses mouvements et choisir ce qu’il veut faire.

Et la propriété alors ? Si Vendredi, pour construire une cabane, commence à démonter celle de Robinson pour récupérer le bois, on voit clairement que c’est une violation de sa propriété et qu’il n’a pas le droit de faire une telle chose. Par contre, s’il va cueillir des bananes, Robinson ne pourra pas lui dire « N’y touche pas, ce bananier est à moi ». Vendredi aurait le droit bien le droit de répondre « Tu n’y es pour rien, cet arbre est tel que la nature l’a fait pousser ». Quelle est la différence entre les deux situations ? C’est le travail qu’a fourni Robinson, qui fait que sa cabane en est le produit, alors que les arbres ne le sont pas.

Les faux droits

Si par contre Vendredi prétend avoir un « droit de manger », et part là entend forcer Robinson à lui ramasser des bananes, ce droit n’a rien de naturel. D’ailleurs, si Robinson n’était pas là, de qui pourrait-il exiger cela ? De même il n’y a pas de « droit au travail », « droit au logement », etc. Il y a seulement les droits naturels de pouvoir disposer de son corps, de sa volonté et du produit de son travail.

L’utilitarisme

Certains libertariens ne sont néanmoins pas convaincus par cette argumentation, et considèrent que la justification morale ultime d’une politique est le bonheur humain. C’est ce qu’on appelle l’utilitarisme. Pourtant, ils peuvent justifier les droits à la vie, la liberté et la propriété en considérant que garantir ces droits est le meilleur moyen de permettre à chacun d’accéder à un maximum de bonheur. En effet, chacun est le mieux placé pour savoir ce qu’il veut faire de sa vie, et quels objectifs il souhaite poursuivre.

Références


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https://libertarianisme.fr/2012/12/07/les-droits-naturels/feed/ 6 almacha island
L’État minimal et les anarchistes https://libertarianisme.fr/2012/11/18/letat-minimal-et-les-anarchistes/ https://libertarianisme.fr/2012/11/18/letat-minimal-et-les-anarchistes/#comments Sun, 18 Nov 2012 09:51:53 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=140 Continuer la lecture ]]> Le point de vue adopté sur ce site est celui d’un libertarianisme prônant un État limité s’occupant de la justice de façon à protéger les droits des individus. Mais les libéraux et libertariens ont parfois un point de vue différent sur le rôle de l’État. Nous présentons ici les variantes, et expliquons aussi en quoi cela diffère des anarchistes de gauche.

L’État minimal

L’État minimal est l’État dont le rôle est de rendre la justice. C’est-à-dire que lorsque deux individus ont un conflit, un tribunal géré par l’État tranche la question. On peut imaginer une vision plus libre où plusieurs tribunaux privés existeraient, mais se référeraient en définitive, en cas de désaccord, à un arbitre : la justice de l’État.

Les partisans de l’État minimal pensent que l’on ne peut pas supprimer ce rôle de l’État, et qu’il définit le cadre dans lequel toutes les activités libres peuvent avoir lieu. Ils voient l’État comme la décision de renoncer à rendre la justice soi-même, parce que l’absence d’organisation rendant la justice conduirait à des vengeances sans fin. Frédéric Bastiat résume cela par la phrase « La Loi, c’est la force commune organisée pour faire obstacle à l’Injustice. »

Ce point de vue est présenté par exemple par Frédéric Bastiat dans La loi, et par Robert Nozick dans Anarchie, État et utopie.

Les libertariens anarchistes

Certains libertariens pensent que même cet État réduit est déjà trop important et viole les droits des individus. Ils prônent l’absence totale d’État et sont par conséquent anarchistes. Pour eux, les individus ont le droit de rendre la justice par eux-mêmes, mais ont intérêt à déléguer ces droits à des associations protectrices. Ces associations protectrices seraient des entreprises ou des associations chargées de rendre la justice, avec lesquelles les individus s’inscriraient comme à une assurance.

Lorsque deux individus ont un différent qui doit se régler devant la justice, deux possibilités se présentent. Soit ils sont inscrits à la même association protectrice, qui s’occupe alors du procès, soit ils font partie d’associations protectrices différentes, dont on imagine qu’elles négocieront alors la procédure à suivre (une des deux gère le procès, ou on le délègue à un tiers, etc.).

Il faut bien voir que comme il n’y a pas d’État, il n’y a pas de système de lois centralisé, chaque association protectrice a donc son propre droit, ou plutôt sa propre interprétation du droit naturel (c’est à dire des droits universels de vie, liberté et propriété). A priori une association protectrice pourrait défendre un « mauvais » système de lois (si elle est esclavagiste par exemple), mais les libertariens anarchistes imaginent alors que les gens refuseraient de contracter avec elle, car ils refuseraient une association ne respectant pas le droit naturel.

Les partisans de ce système l’appellent parfois anarcho-capitalisme pour le différencier des anarchistes de gauche (voir plus bas). Ce point de vue est présenté par exemple par Murray Rothbard dans l’Éthique de la liberté ou par David Friedman dans Vers une société sans État.

Les libéraux modérés

Inversement, certains libéraux ou libertariens sont partisans d’un État s’occupant d’un peu plus que la justice. Leur point commun est d’être néanmoins en faveur d’un État beaucoup plus restreint que les États existants, et leur État serait donc bien plus proche de l’État minimal que de l’État actuel.

Les fonctions supplémentaires accordées à l’État peuvent être par exemple :

  • une allocation pour l’éducation des enfants (mais dans le cadre d’un système d’écoles privées)
  • une allocation pour ceux qui n’ont aucun revenu (ie. comme le RMI)
  • une obligation d’avoir certaines assurances, par exemple assurance maladie (mais assurances non gérées par l’État contrairement à la sécurité sociale actuelle)
  • la gestion de la monnaie
  • la gestion des infrastructures comme les routes

Les anarchistes non libertariens

Ceux qu’on appelle les « anarchistes » tout court ne sont souvent pas des libertariens mais par exemple des anarcho-syndicalistes.  Ils imaginent une collectivisation des entreprises qui seraient gérées par les travailleurs. La grande différence avec les libertariens et qu’ils ne reconnaissent pas le droit de propriété (du moins en ce qui concerne les moyens de production), et les actions qu’ils proposent sont donc interdites dans le droit libertarien pour lequel elles consistent à s’emparer violemment de la propriété d’autrui et sont donc un vol.

En fait, le libertarianisme en tant que tel n’est pas incompatible avec l’idée d’entreprises autogérées par les travailleurs, du moment que ces derniers ne s’emparent pas violemment des entreprises existantes. Mais on peut imaginer qu’ils créent leurs propres entreprises autogérées ou les achètent aux propriétaires existants (ie. achètent toutes les actions). Dans un monde libertarien, on peut donc très bien avoir à la fois des entreprises fonctionnant selon le modèle capitaliste (actionnaires / patron / salariés) ou selon le modèle autogéré (les salariés sont eux-mêmes les propriétaires de l’entreprise).


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Le diagramme de Nolan https://libertarianisme.fr/2012/11/08/le-diagramme-de-nolan/ https://libertarianisme.fr/2012/11/08/le-diagramme-de-nolan/#comments Thu, 08 Nov 2012 21:19:24 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=72 Continuer la lecture ]]>

Diagramme de Nolan

Le diagramme de Nolan est un dessin que font souvent les libertariens pour expliquer où se trouvent leurs idées par rapport à la gauche et à la droite.

On peut classer les libertés en deux catégories :

  • les libertés personnelles, plutôt défendues par la gauche, comme la liberté de choisir son orientation sexuelle, la liberté d’expression, la légalisation du cannabis, la liberté d’immigrer, la liberté de culte
  • les libertés économiques, plutôt défendues par la droite : taxes faibles, pas de réglementation sur les salaires, absence de monopole légal

Le centre est alors à mi-chemin entre la gauche et la droite pour les deux types de libertés.

Les libertariens quant à eux sont à la fois pour un maximum de libertés économiques et de libertés personnelles, car ils considèrent que la liberté doit être défendue en tant que droit fondamental, et est de même nature quel que soit le domaine où elle s’applique.

Le site « Le Choix de la Liberté » propose un quiz avec 10 questions qui vous dira où vous vous trouvez sur le diagramme de Nolan.


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