Libertarianisme.fr » Société https://libertarianisme.fr Sun, 29 Mar 2015 13:42:02 +0000 fr hourly 1 http://wordpress.com/ http://0.gravatar.com/blavatar/c94cd88249c012ad714331d1f2aa9538?s=96&d=http://s2.wp.com/i/buttonw-com.png » Société https://libertarianisme.fr Privatisons les universités https://libertarianisme.fr/2014/08/31/privatisons-les-universites/ https://libertarianisme.fr/2014/08/31/privatisons-les-universites/#comments Sun, 31 Aug 2014 10:36:05 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=653 Continuer la lecture ]]> egore911_university_hatVous avez peut-être entendu les syndicats étudiants ou les partis politiques dénoncer la possible « privatisation des universités ». Mais rassurez-vous (ou inquiétez-vous), nos politiques antilibéraux n’ont aucune intention de faire cela, même la droite. En revanche, je vais vous expliquer pourquoi il faut privatiser les universités et les grandes écoles.

Situation actuelle

En France, il est habituellement admis par tous les partis politiques, et réclamé par les étudiants, que les études universitaires soit gratuites, ou presque. Avec des frais d’inscription autour de 500 €, les universités ne financent qu’une infime partie du budget nécessaire à un étudiant, qui représente plusieurs milliers d’euros. Il en va de même pour un certain nombre de grandes écoles publiques, pour lesquelles les dépenses de l’Etat sont encore plus grandes, mais les frais pas d’avantage élevés. Pourtant, je vais ici tenter de vous démontrer qu’un système d’études supérieures non financées par l’Etat serait à la fois plus juste et plus efficace.

Plus de justice

L’alternative la plus répandue à un financement par l’Etat est le financement direct par les étudiants, qui sont alors les clients de l’université ou de l’école. C’est le système « à l’américaine » où les universités font payer le coût réel des études (ou plus – pour financer leurs éventuelles recherches) aux étudiants. Cela représentant plusieurs milliers d’euros, les étudiants sont souvent obligés de souscrire à un prêt qu’ils remboursement lorsqu’ils travailleront. Vous pensez peut-être que c’est horrible pour ces pauvres étudiants de devoir rembourser un crédit. Mais dans le système français, où les universités françaises sont payées par l’Etat, croyez-vous qu’il n’y a personne qui paye les professeurs ? Ils sont bien évidemment financés par les impôts. Donc en France, quand les étudiants auront un travail, ils n’auront pas de crédits à rembourser mais auront des impôts bien plus élevés à payer.

Mais me direz-vous, ça revient au même finalement ? Non pas tout à fait. En effet, le système actuel est injuste pour un certain nombre de personnes. En effet, ceux qui ne font pas de longues études supérieures ne coûteront pas cher à l’Etat mais devront payer leurs impôts comme les autres. C’est aussi le cas de ceux qui choisissent de travailler rapidement et apprennent dans le cadre de leur entreprise, et de ceux qui apprendront par eux-mêmes. Enfin, tous les étudiants qui vont dans les écoles privées payantes auront eux aussi à payer des impôts pour financer les études presque gratuites d’autres étudiants, alors qu’ils auront eux-mêmes eu à payer leurs propres études. Au final, le système actuel consiste à faire payer les études longues dans les universités et les grandes écoles publiques par ceux qui font peu d’études supérieures, et ceux qui financent leurs études eux-mêmes. Il s’agit donc au final d’un système de vol des uns au profit des autres, qui n’est pas plus juste que ça. Si vous pensez naïvement que ceux qui font des études courtes auront un métier mal payé et donc paient peu d’impôts, vous vous trompez. D’une part, une grande partie des impôts touche les emplois modestes (TVA, taxes sur l’essence…), et d’autre part, beaucoup de gens arrivent à avoir au final en bon salaire même s’ils n’ont pas fait d’études supérieures.

Des étudiants plus motivés

Si, comme moi, vous avez déjà enseigné à l’université à des étudiants de première année, ou si vous êtes vous-même étudiant, vous aurez sans doute remarqué qu’un grand nombre d’étudiants ne sont pas motivés par leurs études. Beaucoup d’entre eux sont à la fac par défaut, parce qu’il n’y a pas de sélection à l’entrée, et parce que les frais d’inscription sont faibles (rien à voir avec les écoles privées). Le résultat est qu’environ un étudiant sur deux ne passe pas en deuxième année. Pourtant, occuper des étudiants qui s’ennuient coûte très cher, et ne leur rend pas forcément service. Au final, des étudiants qui vont perdre leur temps à rater des études supérieures « parce qu’il faut en faire » ne vont pas s’en sortir mieux que s’ils avaient commencé à travailler. Il y a aussi une certaine idée généralement partagée qu’il est impossible d’apprendre quoi que ce soit après avoir commencé à travailler, alors qu’il est tout à fait possible de continuer à se former par la suite. L’avantage de cette solution est d’ailleurs est que l’étudiant pourra avoir une expérience dans le métier (ou un métier proche) avant de continuer dans cette voie.

Des économies

Aux Etats-Unis, le coût des études a poussé les universités à innover pour proposer des études moins chères. Une innovation technologie très à la mode est les « MOOC » (Massively Open Online Courses). Il s’agit de cours par Internet, où le cours est enregistré sous forme de vidéo, et où ensuite les étudiants travaillent ensemble pour progresser. Des devoirs sont néanmoins corrigés par des professeurs. Ces MOOC sont proposés soient par des universités classiques, soit par des sociétés privées qui en ont fait leur activité principale. Cette nouvelle façon d’étudier a un coût extrêmement réduit par rapport aux études traditionnelles. Cela marche bien aux Etats-Unis car les étudiants y voient un moyen de ne pas avoir de crédit à rembourser. C’est l’étudiant qui choisit entre les MOOC ou les études traditionnelles, et c’est lui qui paye au final, ce qui fait qu’il va pouvoir choisir entre les deux en assumant son choix, comme tout client qui choisit entre deux produits.

En France, les MOOC sont très peu développés, ce qui est assez logique quand on y réfléchit. En effet, leur avantage réside dans une réduction des coûts. Mais qui a intérêt à réduire les coûts ? Certainement pas les étudiants en fac, qui ne payent pas le coût des études. Les dirigeants des universités alors ? Rappelons-nous qu’en France, les universités sont gérées par des professeurs élus eux-mêmes par l’ensemble professeurs, chercheurs et personnels de l’université. A votre avis ceux-ci ont-ils intérêt à favoriser une forme d’enseignement qui permet de se passer d’un grand nombre d’entre eux ? C’est un peu comme si une entreprise était gérée par ses salariées, mais qu’on se rendait compte qu’il fallait en licencier un certain nombre. Les salariés ont alors le choix de faire un licenciement de masse tout en gardant l’entreprise en vie, ou alors de continuer ainsi mais de faire faillite. Cela explique sans doute pourquoi si peu d’entreprise fonctionnent selon ce mode.

Mais une université publique ne peut pas faire faillite ! Pourquoi ? Parce que s’il y a des pertes et une mauvaise gestion, on trouvera toujours quelqu’un pour payer (vous qui payez des impôts !). Donc au final, tous les ingrédients sont là pour que rien ne change.

Plus de concurrence

Ce que je vais énoncer ici est une banalité quand on parle d’entreprises, mais on n’y pense pas quand il s’agit d’universités ou de grandes écoles. Le fait que les universités soient payantes va favoriser la concurrence. Chacun va essayer de faire soit mieux que son concurrent pour le même prix, ou proposer la même chose pour moins cher.

Au passage, profitons-en pour tordre le coup à une autre idée reçue. On entend souvent les syndicats étudiants avoir peur d’une plus grande concurrence entre universités. Leur cheval de bataille est la défense des diplômes nationaux, identiques sur tout le territoire. Ils défendent cela, car ils veulent qu’une diplôme de licence (par exemple) soit reconnu par les entreprises comme aussi bon, qu’on vienne d’une grande université de Paris ou d’une petite université perdure à la campagne.

Dans la réalité, c’est très largement une illusion. L’étudiant écrit clairement sur son CV dans quelle université il a fait ses études, donc si une université a une mauvaise réputation, cela le desservira de toute façon.

Par contre, le système actuel a un véritable effet pervers. Une université n’a aucun intérêt à garantir la qualité de ses diplômes, c’est à dire à rendre le niveau suffisamment difficile pour que le diplôme certifie de vraies compétences. Si une université augmente le niveau de difficulté, elle ne décernera qu’une licence comme une autre, et ne pourra pas « vendre » l’image de marque de son diplôme (c’est censé être un diplôme normalisé par l’Etat). Par contre une université laxiste décernera aussi des licences, ce qui contribuera à décrédibiliser non seulement l’université en question (bien fait pour elle !) mais aussi les autres qui décernent un diplôme officiellement équivalent.

Il est d’ailleurs particulièrement intéressant de voir certains syndicats étudiants réclamer un assouplissement des règles pour obtenir le diplôme de licence (par exemple le droit de compenser un mauvais semestre par un bon semestre) alors que d’autres défendent le maintien de la qualité des diplômes, comme quoi certains ont compris le revers de la médaille.

Conclusion

La privatisation des universités et des grandes écoles, loin d’être un complot au service des riches, serait à la fois une solution plus efficace et plus juste qui entraînerait une meilleure gestion des universités. Cela montre que même dans le domaine de l’éducation supérieure, les principes économiques qui font du marché libre le meilleur système s’appliquent également. Espérons que les contribuables comprendront un jour que les universités et écoles sont la non pas pour garantir un poste aux professeurs, mais bien pour former les étudiants et leur permettre d’avoir un travail grâce à leurs compétences.


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L’assurance maladie privée https://libertarianisme.fr/2014/02/21/assurance-maladie-privee/ https://libertarianisme.fr/2014/02/21/assurance-maladie-privee/#comments Fri, 21 Feb 2014 15:05:38 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=575 Continuer la lecture ]]> medecinJusqu’à maintenant en France, les frontaliers avaient le choix entre adhérer à la sécurité sociale française, l’équivalent Suisse ou choisir une assurance privée. Et bien, devinez quoi, 90% choisissaient de prendre une assurance privée ! Et ils n’ont pas tort, car une assurance privée a de nombreux avantages.

Aujourd’hui, seuls les frontaliers peuvent en bénéficier [1] (et le gouvernement veut supprimer cette liberté), ainsi que quelques indépendants courageux qui ont réussi à résilier la sécurité sociale [2], car la loi européenne nous donne théoriquement ce droit, que l’administration française fait tout pour ignorer [3].

L’assurance privée ne vous laissera pas tomber en cas de besoin

AmbulanceLorsqu’on aborde le sujet des assurances maladies privées, on entend souvent « Si les assurances étaient privées, elles feraient [insérer ici une chose horrible] ». Tout n’est pas forcément faux mais beaucoup de peurs sont des fantasmes. Prenons un exemple concret : la société Amariz propose différents contrats d’assurance maladie privée. Dans le contrat qu’ils proposent, le prix des cotisations dépend de l’état de santé et de l’âge à l’adhésion. Par contre, il n’augmente pas si votre état de santé se dégrade par la suite (ce n’est pas comme une assurance auto !), et n’augmente pas non plus avec votre âge. La peur de l’assurance qui « vous laisse tomber » en cas de grosse maladie est donc infondée.

Une stratégie de remboursement plus intelligente

lumiere

La sécurité sociale française rembourse quand vous pourriez vous en passer, mais pas quand vous en avez besoin. Réfléchissons et rappelons-nous pourquoi les assurances existent. Pourquoi assurez-vous votre voiture et votre maison mais pas votre pantalon ni votre vaisselle ? Si vous cassez votre vaisselle, vous auriez à débourser une dizaine d’euros, ce à quoi vous pouvez faire face, même de manière imprévue. En revanche si vous cassez votre voiture, cela peut représenter une très grosse somme de manière imprévue. Mais en fait dans une assurance, les clients sont toujours perdants « en moyenne », puisque l’assurance doit au moins couvrir ses frais de fonctionnement, donc si vous étiez milliardaire, vous n’auriez pas intérêt à assurer votre voiture tout risques (à moins d’être un conducteur plus imprudent que la moyenne).

La conclusion est qu’une assurance n’est utile que pour des grosses dépenses imprévues. Que fait la sécurité sociale ? Si vous allez chez le médecin généraliste et que vous en avez pour 23 €, la sécu vous rembourse 15 €. Mais vous auriez certainement pu payer les 23 € vous-mêmes. Inversement, considérez le témoignage de cet ouvrier [4], qui en a pour 100 000 € d’hôpital, qui n’est remboursé qu’à environ 60%, soit 40 000 € à payer de sa poche ! Avec la sécu, pour éviter de vous retrouver dans la situation de cet ouvrier, il faut absolument avoir une mutuelle, au moins minimaliste pour les hospitalisations  (comme celle-ci [5] par exemple). Maintenant réfléchissons, il serait bien plus malin d’avoir une assurance qui vous laisse éventuellement payer les 23 € du généraliste, mais vous paye les 100 000 € d’hôpital ! Et bien c’est exactement ce qu’Amariz propose. Comme le fait remarquer Laurent C. [4], Amariz aurait remboursé cet ouvrier à 100% ! En effet, le remboursement des 23 € du généraliste est au choix (contrat « or » vs « argent »), mais les hospitalisations sont 100% remboursées. Par honnêteté, précisons quand même que cette assurance a un plafond de remboursement, mais celui-ci s’élève à 700 000 € par an ! [6] [7] [8]

Faisons les comptes

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En réalité, Amariz propose plusieurs contrats. Prenons l’exemple du salarié avec un revenu moyen de notre article précédent, avec un revenu net d’environ 1700 € par mois, le coût total de la sécu est 430 €. Pour être remboursé à 100% du tarif conventionné, il faut ajouter une mutuelle qui coûte autour de 30 €.

Comparons au contrat Amariz équivalent, le contrat « or » [6], qui prend en charge 100 % du tarif de la sécu (donc qui rembourse comme la sécu + une « mutuelle 100% » [9] et même un peu plus en fait).

Solutions équivalentes pour un remboursement à 100% du tarif conventionné (j’ai arrondi toutes les sommes à 10 € près) :
– Sécu + mutuelle pour couverture à 100 % : 430 + 30 = 460 €
– Contrat Amariz Premier Euro OR pour un client de 25 ans : 240 €
– Contrat Amariz Premier Euro OR pour un client de 45 ans [10] : 350 €

Solutions moins chères (pour le client de 25 ans, sommes arrondies) :
– Sécu seule (choix dangereux, voir plus haut) : 430 €
– Amariz Premier Euro Argent (hospitalisation, consultations lors d’une hospitalisation, mais pas consultations autres) : 180 €
– Amariz Hospitalisation (hospitalisation seule) : 160 €

On voit clairement l’avantage de l’assurance privée. Dans les solutions moins chères, l’ouvrier dont nous parlions avait la solution « sécu seule », alors qu’il aurait été remboursé à 100% même avec la solution « argent » à 180€. Finalement, qui est-ce qui vous laisse tomber en cas de besoin ?

documentsMais c’est quoi l’arnaque ?

Comment les tarifs peuvent-ils être aussi avantageux par rapport à la sécurité sociale ? C’est simple, une grande partie des cotisations de la sécu servent à payer… son administration ! Elle ne cherche pas à être spécialement économe de ce point de vue là, alors qu’une assurance privée fait tout pour être la moins chère possible pour attirer ses clients (car eux, ils l’ont choisie !).

La fin de disputes insolubles

Faut-il rembourser les médicaments non génériques ? Faut-il rembourser les avortements ? La médecine douce ? L’homéopathie ? Beaucoup de ces questions suscitent des désaccords, car les différents individus ont un avis différent. On entend « l’homéopathie est inefficace, il ne faut pas la rembourser ! », « l’avortement est immoral, on me force à payer pour les filles qui se font avorter ! », « je ne crois pas à la médecine allopathique mais seule celle-ci est remboursée ! ». Avec une sécurité sociale obligatoire, les choix d’une majorité sont forcément imposés à une minorité (quand ce n’est pas l’inverse !), alors qu’avec un système d’assurances privés, chacun peut adhérer à une assurance conforme à ses valeurs (ou choisir un contrat parmi plusieurs choix proposés par une assurance).

Ils ruinent leur santé, et après c’est nous qui payons !

cigaretteOn entend souvent les gens dire, à propos de la cigarette, l’alcool, la ceinture de sécurité, les sodas, que le gens doivent faire attention à leur propre santé car après ce sont les autres qui payent ! Autrement dit, votre santé ne regarde pas que vous, car c’est aux frais des autres ! Avec une assurance privée, fini ces raisonnements malsains, qui servent à justifier toutes les privations de liberté (taxes, interdictions, etc.). Je fume ? Ce sont les autres qui payent, s’ils le veulent. En effet, on peut très bien imaginer une assurance privée qui ne prenne pas en charge les conséquences du tabac, et qui sera moins chère. Personne ne vous oblige donc à payer pour les autres, et chacun est libre de ses choix.

La solidarité

Une question que vous vous posez peut-être aussi est : que se passe-t-il si quelqu’un naît avec une maladie génétique ? Il ne peut pas adhérer à l’assurance avant de tomber malade lui. C’est peut-être un défaut des contrats dont j’ai parlés. À vous de voir. Si la liberté de choisir son assurance maladie était vraiment garantie, beaucoup d’assurances apparaîtraient et certaines proposeraient de prendre en compte ces cas là. La solidarité est volontaire donc véritable. Quand on voit l’aventure de Laurent C. pour quitter la sécu, on voit le vrai visage de la « solidarité » de la sécurité sociale : tribunal administratif et huissier [11].

Plus simple

Avec le système actuel, si vous êtes salarié et que vous arrêtez de travailler, vous êtes soit rattachés à la sécu par vos allocations chômage, soit vous bénéficiez encore de la sécu, soit vous pouvez prétendre à la CMU, et peut-être à la CMU-C. Si vous reprenez le travail, et que votre nouvelle entreprise a une mutuelle obligatoire, vous devez résilier votre mutuelle, etc. Bref, tout ça est compliqué. Quand vous changez de travail ou arrêtez temporairement de travailler, personne ne vient vous embêter avec votre assurance auto ou habitation. Cela peut être aussi simple avec une assurance maladie privée.

Qui proposerait des contrats d’assurance maladie ?

Probablement la plupart des mutuelles actuelles. Les assurances et les banques se mettent toutes à proposer des mutuelles. Proposer une assurance maladie complète est le même genre de métier, et cela attirerait sans doute toutes ces entreprises de proposer une assurance maladie complète. Vous avez peut-être remarqué qu’Amariz est une entreprise anglaise, la raison est que pour des raisons légales, il n’est pas possible pour une entreprise française de proposer la même chose aujourd’hui. Mais si la liberté d’assurance maladie était garantie, des entreprises françaises pourraient vous proposer des contrats d’assurance maladie.

La fin du travail au noir

Avec la fin de l’obligation d’adhérer à la sécurité sociale, il n’y aurait plus de problème de travail au noir. Aujourd’hui il est très tentant de ne pas déclarer certains revenus, quand on voit ce qui est prélevé en cotisations. Bien sûr, cela nécessite de supprimer cette autre grande arnaque qui est l’obligation d’adhérer au système de retraite par répartition. Mais si on retire les deux obligations, alors le travail au noir n’a plus aucun intérêt (la sécu et la retraite représentent la quasi-totalité des prélèvements avant versement du salaire).

Statue_of_LibertyCe que nous demandons :

  • La fin de l’obligation d’adhérer à la sécurité sociale. Les travailleurs indépendants doivent avoir simplement le choix de ne plus cotiser et ne plus bénéficier de la sécurité sociale, ou bien sûr d’y rester s’ils le souhaitent.
  • Pour les salariés qui choisissent de résilier la sécurité sociale, leur employeur doit leur verser la totalité les coûts associés à la sécurité sociale (cela ne change rien financièrement pour l’employeur : au lieu de les verser à la sécu il les verse au salarié).
  • La fin de l’obligation d’adhérer à la mutuelle proposée par un employeur. Le salarié doit rester libre de choisir sa mutuelle dans tous les cas.
  • La suppression de la loi du 14 juin 2013 qui oblige les employeurs à proposer une mutuelle à leurs salariés.

Références

[1] http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-la-securite-sociale-appelle-les-francais-travaillant-en-suisse-a-la-solidarite-11310.asp?1=1
[2] http://jequittelasecu.blogspot.fr/
[3] http://www.contrepoints.org/2013/11/03/144231-le-monopole-de-la-securite-sociale-a-t-il-vraiment-saute
[4] http://www.contrepoints.org/2014/01/19/153735-je-quitte-la-secu-episode-24-jai-fait-le-job
[5] http://www.axa.fr/mutuelle-sante/modulango-hospi
[6] Contrat Amariz Premier Euro Or : http://www.amariz.fr/wp-content/uploads/2013/12/ASSURANCE-PREMIER-EURO-OR-GARANTIES-2014.pdf
[7] Contrat Amariz Premier Euro Argent : http://www.amariz.fr/wp-content/uploads/2013/12/ASSURANCE-PREMIER-EURO-ARGENT-GARANTIES-2014.pdf
[8] Contrat Amariz Premier Euro Hospitalisation : http://www.amariz.fr/wp-content/uploads/2013/12/ASSURANCE-HOSPITALISATION-GARANTIES-2014.pdf
[9] Exemple de « mutuelle 100% » : http://www.axa.fr/mutuelle-sante/complementaire-sante-modulango100
[10] http://www.contrepoints.org/2013/02/02/113399-exclusif-je-quitte-la-secu-episode-1
[11] http://www.contrepoints.org/2013/10/19/143208-je-quitte-la-secu-episode-19-huissier-round-4


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https://libertarianisme.fr/2014/02/21/assurance-maladie-privee/feed/ 16 almacha medecin Ambulance lumiere banknotes_and_coin documents cigarette Statue_of_Liberty
Le socialisme c’est le vol https://libertarianisme.fr/2013/11/28/le-socialisme/ https://libertarianisme.fr/2013/11/28/le-socialisme/#comments Thu, 28 Nov 2013 22:30:41 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=511 Continuer la lecture ]]> pickpocketLe socialisme est l’idée selon laquelle il est souhaitable d’utiliser les impôts pour redistribuer les richesses ou pour créer des services à prix réduit pour les personnes les moins aisées. D’un point de vue libertarien, le socialisme est l’idée selon laquelle il est légitime de voler si l’argent volé est utilisé pour une bonne cause.

Quand nous parlons de socialistes, nous faisons référence à ceux désignent comme tel mais aussi aux communistes, aux centristes, et de manière générale à tous ceux qui adhèrent à l’idée que l »État doit « redistribuer » les richesses.

Nier la liberté

Une stratégie particulièrement classique pour les socialistes consiste à nier la liberté des individus pour la supprimer. On vous dit, « regardez vous n’êtes pas vraiment libre » pour vous expliquer que finalement on peut donc bien vous retirer votre liberté puisque ce n’est qu’une illusion. C’est le principe du fameux slogan « la liberté c’est l’esclavage » dans le roman 1984 de George Orwell, où l’État totalitaire nie la réalité de la liberté (« c’est l’esclavage ») pour en fait éradiquer toute liberté.

Mais regardons quelques cas concrets :

  • Le salaire minimum : Il consiste à vous interdire de travailler pour quelqu’un pour un salaire inférieur à une certaine valeur fixée par l’État. On parle donc bien de supprimer votre liberté. Les socialistes vous expliquent, qu’en fait, vous n’avez pas le choix de refuser un travail (vous devez manger), d’aller chez un concurrent (ces salauds de patrons se sont tous mis d’accord !) si votre salaire n’est pas assez élevé. Le salaire est entièrement décidé par le patron qui peut imposer n’importe quoi (on se demande d’ailleurs pourquoi les patrons ne paient pas tout le monde au salaire minimum, cela leur ferait faire des économies). En réalité, le salaire minimum augmente le chômage ou augmente les prix [1], et ne permet donc pas d’enrichir les travailleurs à long terme. Certains métiers auparavant très sollicités (balayeur, femme de ménage, etc.) ont aujourd’hui quasiment disparu ou sont devenus des services que seules les personnes aisées peuvent s’offrir. Paradoxe du socialisme donc, le salaire minimum empêche aux personnes de la classe moyenne d’accéder à des services qui désormais sont réservés à la classe « bourgeoise ».
  • Empêcher le travail le dimanche : L’État part du principe que vous êtes trop stupide pour vous rendre compte que travailler le dimanche c’est mal, alors que vous cherchez à le faire pour gagner 50% de plus, ou parce que ces horaires vous arrangent ou encore pour renflouer vos fins de mois. Vous n’êtes pas des fonctionnaires über formatés compétents sortis tout droit de l’ENA, et donc vous n’avez aucune idée, pauvre mortel, de ce qui est votre bien. Mais rassurez vous, les socialistes sont là (et les syndicats !) pour vous imposer le choix qui est, évidemment, le meilleur !

Nier la propriété

Une stratégie particulièrement pernicieuse des socialistes consiste à nier l’existence de la propriété. Précisons d’abord que habituellement les socialistes ne se posent pas la question de la propriété, et préfèrent vous parler uniquement de solidarité, de justice sociale, de droit à un revenu/travail/logement, etc. Car la propriété est la question qui fâche. En effet quand on parle de donner des aides de toutes sortes, cela sous-entend qu’il faut commencer par prendre l’argent à quelqu’un, et donc commencer par violer sa propriété.

On essaye parfois de vous faire croire qu’après tout la propriété n’est qu’une convention arbitraire décidée par la société capitaliste, alors qu’il s’agit en fait d’un véritable droit fondamental de l’homme. Voir notre article sur les droits naturels.

On vous dit aussi parfois que ce que vous avez créé ou acheté grâce à votre travail ne vous appartient pas entièrement car vous avez certainement été aidé par « la société », « les autres » et bien sûr l’État. Vous avez reçu une éducation dans une école d’État donc tout ce que vous obtenez, vous le devez à l’État, car il vous a fourni une éducation gratuitement, des allocations familiales à vos parents, des routes, etc… Et comme il est impossible de faire les comptes pour savoir combien cela représente, et qu’il ne vous est pas possible de « rembourser l’État » une bonne fois pour toutes non plus, on considère que vous êtes créancier à vie envers l’État. Cette notion floue de la propriété leur permet de justifier le vol permanent des individus par l’État.

Après on peut dire qu’on n’est pas d’accord avec le système et qu’on ne veut pas bénéficier des aides de l’État. Mais vous ne pensiez tout de même pas vous en sortir à si bon compte ? La générosité de l’État, on ne la refuse pas. Et les 50% de vol sur votre salaire non plus (c’est un pack tout en 1). Non mais.

La solidarité au bout du fusil

Bien sûr, l’argument classique pour justifier la « redistribution » (le vol) de l’argent des individus est la solidarité. Remarquez quand même que les gens qui vous parlent de redistribution des richesses parlent de partager le revenu des Français plus riches avec eux, mais certainement pas de partager le leur avec les 80% de Terriens plus pauvres qu’eux !

Il n’y a par ailleurs rien de vertueux à obéir à la menace de l’État pour partager son revenu (la victime d’un vol n’est pas solidaire), ni à utiliser la menace de l’État pour forcer les autres à partager leur revenu (un voleur n’est pas solidaire non plus).

Si les impôts étaient volontaires, on les appelleraient des dons, et toutes les personnes qui prônent ce système de solidarité devraient être les seules à les payer et à bénéficier des aides de l’État. Cependant, le socialisme est un système de vol perpétuel où seul le vol par la force a un sens, car si les impôts étaient volontaires, les classes moyennes et les riches ne les paieraient certainement pas, car ils pourraient bénéficier de ce qu’offre l’État mais en bien mieux (et sans avoir à voler personne, et ça c’est pas citoyen et solidaire du tout).

Pourquoi les socialistes énervent les libertariens

Les socialistes de toutes sortes se présentent souvent comme des gens généreux qui veulent donner à tous un logement, un travail, de la nourriture, une assurance santé, une retraite, des transports, de l’énergie… Les libertariens sont accusés d’être contre toutes ces choses. Pourtant, les libertariens ne s’opposent pas à ce que vous donniez votre argent pour aider à ce que les autres puissent avoir toutes ces choses. Par contre, ils s’opposent au fait que vous l’imposiez par la force en utilisant l’État, par exemple en votant pour un politicien qui promet de telles mesures. Un impôt cautionné par la majorité peut être le vol de 49% de la population au profit des 51 autres pour-cents.

Conclusion

  • Le vol, même perpétré par l’État, et même cautionné par une majorité d’individus (vote démocratique), reste le vol et est donc immoral. La redistribution des richesses organisée par l’État n’a aucune légitimité.
  • Vous avez bien sûr le droit d’être généreux et de donner votre argent pour aider les pauvres à avoir un logement, une assurance santé, etc. mais vous n’avez pas le droit de forcer les autres à faire de même.

Références

[1] Sur le salaire minimum, quelques références à titre d’exemple (beaucoup existent) :
http://www.contrepoints.org/2013/09/15/139075-comment-salaire-minimum-rend-ees-emplois-loi
http://www.contrepoints.org/2011/06/02/27751-que-penser-du-salaire-minimum
http://www.contrepoints.org/2013/05/04/123439-salaire-minimum-pour-le-bien-des-travailleurs-en-finir-avec-le-smic
http://www.contrepoints.org/2013/12/23/150869-smic-etat-des-lieux-sur-ses-effets-indesirables


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https://libertarianisme.fr/2013/11/28/le-socialisme/feed/ 2 almacha pickpocket
Ce salaire que vous ne recevez pas https://libertarianisme.fr/2013/10/26/salaire/ https://libertarianisme.fr/2013/10/26/salaire/#comments Sat, 26 Oct 2013 14:02:58 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=490 Continuer la lecture ]]> analyseIl est parfois intéressant de voir ce que vous gagnez vraiment, et ce que votre patron vous verse après avoir retiré les cotisations obligatoires. Dans une société libre, vous recevriez votre salaire complet, et vous pourriez ensuite adhérer à des assurances maladie, retraite et chômage.

Charges salariales et patronales

Tout d’abord, il faut bien comprendre que économiquement, il n’y a aucune différence entre les charges salariales et patronales [1,2]. Ce qui détermine le prix auquel est payé un certain travail sur le marché libre est conditionné par deux choses :

  • D’un côté, l’employeur considère le coût total employeur (salaire net + charges salariales + charges patronales) et se demande si cela vaut le coup d’employer quelqu’un, en comparant cela à ce que rapportera le salarié à l’entreprise. Evidemment il cherche à payer le moins cher possible.
  • De l’autre côté, le salarié accepte le travail en considérant ce qu’il gagne au final, donc le salaire net. Qu’une charge soit « salariale » ou « patronale » ne change rien à ce niveau là.

Ce sont ces deux données qui jouent un rôle lors de la formation des prix. La seule différence entre les deux concerne les contrats de travail déjà existants : si on augmente les charges patronales, les salariés déjà embauchés n’auront pas une diminution de salaire (mais ne sont pas prêts d’avoir une augmentation…). Par contre, à long terme les patrons reverront les salaires à la baisse pour les futurs employés, ou embaucheront moins.

Autre exemple, si vous vous assuriez à une assurance privée au lieu de la sécurité sociale, votre patron vous verserait les charges salariales et patronales qui servent à financer la sécurité sociale. Pour lui, le coût resterait identique.

Exigeons notre salaire complet

Pour nous libertariens, rien de tout cela ne devrait exister, le salaire complet, c’est à dire le « coût employeur », devrait être versé directement au salarié. Libre à lui ensuite d’adhérer (ou non !) à une assurance maladie, qui peut d’ailleurs être la sécurité sociale existante ou une assurance privée. Pour la retraite, il peut choisir d’adhérer à une caisse de retraite par répartition (gérée par l’Etat ou privée), par capitalisation, ou encore placer son argent dans des actions, acheter de l’or… ou encore décider d’attendre plus tard dans sa vie pour mettre de l’argent de côté (on n’a pas forcément envie, ni intérêt, à mettre une partie de son salaire de côté quand on est en début de carrière, loin de la retraite, et avec un salaire faible !).

Pour les allocations familiales, il pourrait choisir de donner son argent à une association qui aide les parents, ou pourrait choisir de ne rien financer du tout car il pense que c’est à chacun de s’occuper de ses enfants. Pour les handicapés, chacun peut donner à une association la somme qu’il désire. Enfin, pour l’assurance chômage, il peut choisir de souscrire à une telle assurance, ou simplement mettre de l’argent de côté au cas où.

Analysons une feuille de paye

Les feuilles de paye contiennent souvent une liste de termes compliqués et pas forcément regroupés par thème. Ici, nous avons analysé une feuille de paye réelle, en partant du coût employeur (ce qui sort du compte de l’entreprise), puis en soustrayant chaque charge (patronale ou salariale) jusqu’à arriver au salaire net (ce que reçoit le salarié sur son compte). Le salaire net dans cet exemple est de 1672 € et le salaire brut de 2000 €.

Nous avons coloré de la même couleur les taxes selon ce qu’elles servent à financer, afin de voir clairement ce que coûte la sécurité sociale, l’assurance retraire, etc. Dans une deuxième tableau nous avons regroupé chaque type de dépense. Notons bien ici que tout cela est imposé au salarié, il n’a adhéré volontairement à aucun de ces services.

analyse

Comme on le voit, les prélèvement pour la retraite sont ici très élevés pour une cotisation par mois de 465 €, la sécurité sociale revient à 433 €, et les allocations familiales coûtent 119 €.

Dans une société libre, ce salarié aurait à la place reçu les 465 € de cotisation retraite (il aurait attendu plus tard dans sa carrière pour mettre de l’argent de côté), aurait adhéré à une assurance privée pour environ 350 € par mois [4] et aurait gardé ses 120 € d’allocations pour le jour où il a des enfants.

Références

  1. http://www.contrepoints.org/2012/01/20/65618-quel-est-votre-vrai-salaire-le-grand-malentendu
  2. http://www.contrepoints.org/2013/09/09/138411-charges-patronales-salariales-cest-toujours-payez
  3. Quitter La Sécurité Sociale : http://qlss.fr/
  4. http://www.contrepoints.org/2013/02/02/113399-exclusif-je-quitte-la-secu-episode-1

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https://libertarianisme.fr/2013/10/26/salaire/feed/ 6 analyse almacha analyse analyse
La justice sociale https://libertarianisme.fr/2013/06/24/la-justice-sociale/ https://libertarianisme.fr/2013/06/24/la-justice-sociale/#comments Mon, 24 Jun 2013 20:28:23 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=473 Continuer la lecture ]]> scales_of_justiceLa justice sociale est l’idée selon laquelle une société juste est atteinte par la redistribution des richesses par l’Etat et les collectivités. Mais comment un tel objectif peut-il être compatible avec la justice qui interdit le vol ?

Justice sociale ou justice ?

Une société « juste » du point de vue de la justice sociale est une société dans laquelle les inégalités sont limitées, ou alors sont « méritées » selon un standard décidé par l’Etat. Les partisans de la justice sociale considèrent alors qu’il est légitime d’utiliser l’Etat pour s’emparer de la propriété de certains individus pour la donner à d’autres afin de « redistribuer les richesses« .

La justice (tout court) à l’inverse consiste à protéger la vie, la liberté et la propriété des individus. Lorsque qu’un vol a été commis, la justice veut que l’on restitue son bien à son propriétaire. Et qui est donc est le propriétaire légitime ? C’est celui qui a soit créé le bien en question, ou celui qui l’a acheté à un propriétaire lui-même légitime.

Qu’est-ce que la redistribution des richesses du point de vue de la justice ? Ce n’est ni plus ni moins que le vol de certains individus par d’autres par l’intermédiaire de l’Etat. Que les lois soient votés par une majorité ne change rien à l’affaire, une mafia même composée d’une majorité d’habitants d’une ville n’est pas plus légitime pour voler. Comme le dit l’adage : « La démocratie, c’est deux loups et un agneau votant ce qu’il y aura au dîner. La liberté, c’est un agneau bien armé qui conteste le scrutin. »

Si certains ont envie de partager leur revenu avec les autres ils en ont bien sûr totalement le droit, mais cela est entièrement différent d’utiliser l’Etat pour s’emparer par la force des biens des autres. Cela reviendrait aussi à supposer qu’ils ont l’obligation d’aider les autres, alors que chacun a le droit de vivre pour lui-même.

Ainsi toutes les différentes opérations de redistribution des richesses organisées par l’Etat sont illégitimes : allocations familiales, obligation d’adhésion à la sécurité sociale, RMI… L’Etat ne devrait s’occuper d’aucune redistribution et laisser les individus partager leur revenu s’ils le souhaitent.

Pour en savoir plus


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https://libertarianisme.fr/2013/06/24/la-justice-sociale/feed/ 0 almacha scales_of_justice
Les OGM https://libertarianisme.fr/2013/03/26/les-ogm/ https://libertarianisme.fr/2013/03/26/les-ogm/#comments Tue, 26 Mar 2013 22:52:28 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=434 Continuer la lecture ]]>
GloFish

GloFish, un poisson génétiquement modifié pour être fluorescent [7]

Les OGM sont-ils compatibles avec une société libre ? Peuvent-ils être utilisés dans le respect de la liberté et la propriété de chacun ?

Mais d’abord, que ce sont les OGM ? Pourquoi les utilise-t-on ? Quels sont les arguments des partisans d’une interdiction et en quoi ne sont-ils pas valables ?

Avant les OGM

Depuis des millénaires, l’homme a compris qu’il pouvait améliorer les espèces animales et végétales. En observant par exemple qu’un chiot hérite des caractéristiques de ses parents, l’homme a compris qu’il pouvait choisir quels animaux il voulait faire se reproduire en fonction des caractéristiques recherchés chez les enfants. C’est grâce à ce processus que nous avons obtenu les chiens de races, et de manière générale tous les animaux de la ferme sont le résultat d’une longue sélection (vaches, chevaux, poules, etc.).

Le choux sauvage

Le choux sauvage [1]

Ce qui est moins connu, c’est que l’ampleur du phénomène est tout aussi importante chez les plantes. Par exemple, le choux, le brocoli, le choux-fleur et le choux de Bruxelles sont à l’origine une seule et même plante, le choux sauvage (ci-contre), et c’est la sélection opérée par l’homme qui a permis d’obtenir toutes ces variétés cultivées. Les différences sont tout aussi importantes pour la plupart des plantes cultivées, que vous ne reconnaîtriez pas si vous voyiez la forme originale.

L’avènement de la génétique

l'ADN (représentation schématique)

l’ADN (représentation schématique) [2]

Bien qu’il ait pratiqué l’amélioration des espèces par la sélection depuis longtemps, cela fait moins d’un siècle que l’homme a compris pourquoi cette amélioration marchait. On a en effet découvert que les caractéristiques des plantes et animaux sont déterminées par les gènes. Lors de la reproduction, certains gènes viennent de la mère et d’autres du père, expliquant la ressemblance des parents et de leurs enfants.

Un OGM (organisme génétiquement modifié) est un animal ou une plante dans lequel on a rajouté (ou enlevé) un gène de manière dirigée. C’est-à-dire qu’au lieu de laisser faire le hasard de la reproduction et de choisir les descendants qui nous plaisent, on met directement le gène qui nous intéresse. Cette méthode a aussi une propriété exclusive qui est de permettre d’insérer un gène venant d’une autre espèce. Par exemple le gène rajouté dans le maïs Bt vient d’une bactérie.

Les OGM sont régulièrement utilisés dans la recherche. Par exemple on utilise des souris génétiquement modifiées pour développer certaines maladies, afin ensuite de tester des traitements. Une modification génétique très courante consiste aussi, chez les plantes par exemple, à « effacer » un gène et voir ce qui arrive à la plante.

Les OGM agricoles

Intéressons-nous maintenant au sujet dont tout le monde parle : les OGM en agriculture. La modification génétique est une technique, l’effet dépend du gène précis que l’on rajoute ou qu’on enlève. Les plantes génétiquement modifiées peuvent par exemple être :

Riz doré

Riz classique et riz doré (génétiquement modifié) [5]

  • Tolérante à un herbicide : la plante génétiquement modifiée est résistante à un herbicide qui par ailleurs tue toutes les autres plantes. L’agriculteur peut alors désherber facilement son champ avec cet herbicide qui tuera toutes les mauvaises herbes mais pas la plante qu’il cultive. C’est ce type de modification génétique qui est le plus utilisé dans le monde aujourd’hui [3]. Exemple : le soja Roundup Ready® de Monsanto.
  • Résistante à un insecte : la plante produit un insecticide qui tue un insecte qui lui serait nuisible. Cette méthode est une alternative à l’épandage direct de l’insecticide. C’est l’autre grand type d’OGM utilisé aujourd’hui en agriculture. Exemple : le maïs Bt.
  • Composition chimique différente : la pomme de terre Amflora de BASF est modifiée pour être plus facile à utiliser en industrie car elle contient un amidon plus adapté.
  • Couleur : des œillets génétiquement modifiés pour être violets.
  • Vitamines : le riz doré est enrichi en vitamine A (et a aussi une couleur dorée).

Les OGM dans une société libre

L’utilisation des OGM est possible dans le cadre du respect des droits de propriété et de la liberté de chacun, et leur utilisation est laissée au choix du consommateur qui choisit d’acheter les produits avec ou sans OGM. À l’inverse, leurs opposants ne se contentent pas de les boycotter et de faire de la propagande, mais souhaitent bien souvent imposer leurs convictions en en interdisant l’utilisation à tous. De nombreux mauvais arguments sont avancés, que nous allons discuter ici. Notons que je ne discuterai absolument pas de l’intérêt ou non des OGM, cela étant le choix de chacun d’acheter ce qui lui semble utile, mais simplement du bien-fondé d’utiliser la réglementation pour empêcher l’utilisation de cette technologie.

L’argument du danger pour la santé

Si j’achète un produit quelconque en supermarché, et que quelques jours plus tard je suis malade à cause de l’inclusion d’un ingrédient poison, je suis en droit d’attaquer en justice le producteurs pour empoisonnement. Implicitement, lorsqu’on achète quelque chose vendu comme comestible, le contrat garantit qu’il ne s’agit pas d’un poison. Le contraire est une violation de la vie du consommateur.

À l’inverse, si je ne mange que des frites pour seul repas pendant des semaines et que je tombe malade suite à cela, je ne peux pas accuser le producteur de m’avoir empoisonné, car le danger vient de mon utilisation « inattendue ». De même, si je fume toute ma vie, je ne peux pas accuser le fabriquant de cigarettes de m’avoir empoisonné, car les effets du tabac étant connus, j’ai fais mon choix en sachant ce qui m’attendait.

Pour considérer qu’il y a violation de la vie de l’individu, il faut que le producteur ait soit sciemment vendu un produit toxique sans l’indiquer comme tel, soit que le producteur ignore la toxicité mais qu’elle est très facilement testable et on peut alors considérer qu’il a empoisonné son client par négligence. Par contre, il est impossible de demander à un producteur une garantie de non-toxicité à long terme. Les effets à long terme de n’importe quel produit ne peuvent pas être connus d’avance.

Dans le cas des OGM :

  • Des tests sur des rats sont pratiqués à court terme pour vérifier qu’il n’y a pas d’effet flagrant (auquel cas le producteur serait en train de délibérément empoisonner son client).
  • Il est impossible, comme pour tout autre produit, de garantir une absence d’effet à long terme. Le choix du risque à prendre ou non doit alors être laissé au consommateur, qui peut considérer que les bénéfices dépassent ou non les risques.

La contamination des champs

Un argument avancé pour l’interdiction des OGM est que les plantes OGM contaminent les champs voisins. Cette contamination a bien lieu, de la même manière qu’avec n’importe quelle plante, génétiquement modifiée ou non. Le problème avec cet argument est que si on doit considérer comme une violation de propriété la présence de « quelques » plants de la culture du champ voisin, alors tout agriculteur, qu’il produise des OGM ou non, viole la propriété de son voisin et « contamine » son champ. Ce phénomène n’est en rien spécifique aux OGM. Typiquement on considère alors qu’une contamination faible est tolérée (de l’ordre de 1% [6]). Demander une étanchéité parfaite de tous les champs serait impossible, et la demander seulement pour les OGM serait un biais purement arbitraire.

Le non-intérêt des agriculteurs

C’est probablement l’argument le plus stupide, qui consiste à dire « il faut interdire aux agriculteurs d’utiliser les OGM car cela va contre leurs intérêts ». Les agriculteurs, dans la chaîne de production, sont directement ceux qui font le choix. C’est donc bien eux qui déterminent si ce choix est leur intérêt ou non.

Le non-intérêt des consommateurs

Un argument fréquemment utilisé est « les consommateurs ne veulent pas en manger majoritairement », mais en quoi le souhait d’une partie des consommateurs, même majoritaire, doit s’imposer à ceux qui souhaitent en manger ? De plus, les consommateurs ont parfaitement le droit de choisir les produits, et en ont bien la possibilité en pratique, les producteurs insistant bien sur le « garanti sans OGM » dès lors que le consommateur pourrait avoir un doute. Certains commerçants vont même jusqu’à garantir pour la viande qu’elle provient d’animaux qui n’ont eux-même pas mangé de plantes OGM. Pourtant, la viande d’un animal mangeant des OGM ne contient aucune trace de l’OGM, mais le consommateur peut par ce choix d’achat refuser les OGM, y compris pour l’alimentation animale. Le marché libre permet alors au consommateur d’exprimer son choix. Ces initiatives d’étiquetages n’ayant rien d’imposé par l’État, elles montrent clairement que l’action libre des producteurs permet de répondre aux attentes du consommateur.

L’étiquetage obligatoire : qui paye l’information ?

On serait tenter de justifier un étiquetage obligatoire pour garantir la liberté de choix du consommateur. Mais ce n’est pas si simple. En effet qui décide de quelle information est pertinente pour le consommateur ? Le militant anti-OGM qui refuse la technologie par principe sera satisfait de l’information « OGM / pas OGM », mais un consommateur plus informé pourrait décider qu’il accepte les OGM type maïs Bt (par exemple pour limiter l’usage des insecticides) mais pas les OGM de type tolérance aux herbicides. Un autre pourrait n’accepter que les OGM ayant un intérêt pour sa santé, etc. Mais si on suit cette logique, on peut très bien être intéressé par la manière dont on été abattus les animaux, s’ils ont été élevés en plein air ou non, si les poules avaient des cages assez grandes. Pour les plantes on pourrait vouloir connaitre la quantité d’herbicides, la quantité de CO2 produite, etc.

Le nombre d’informations que au moins quelqu’un pourrait souhaiter est immense. Imposer par la loi l’ajout d’une information est une violation de la liberté de tous les consommateurs qui se fichent de l’information. En effet toute information a un coût, car le producteur doit être sûr de la validité de l’information.

La bonne solution, compatible avec la liberté de chacun, est de laisser faire le marché pour décider quelle information est pertinente ou non pour le consommateur. Ainsi, on observe par exemple que, sans obligation d’affichage, les informations suivantes sont volontairement fournies au consommateur sur certains produits (exemples parmi tant d’autres) :

  • absence d’OGM
  • viande d’animaux nourris sans OGM
  • élevage en plein air ou en basse-cour pour les poules
  • sans huile de palme
  • agriculture biologique

La liberté d’étiquetage des producteurs, couplée à la liberté de choix des consommateurs, permet donc à chacun de faire ses choix en fonction de ses préférences.

Sources et notes

[1] Image sous licence CC-BY-SA provenant de http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Brassica_oleracea0.jpg et mise en ligne par « MPF »
[2] Double-hélice d’ADN. Source : PDB (identifiant 1JDJ)
[3] Rapport 2012 de l’ISAAA (voir diapos)
[4] Round-up Ready System
[5] Image sous licence CC-BY-SA. Auteur : International Rice Research Institute (IRRI). Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Golden_Rice.jpg
[6] Dans l’Union Européenne : Plus précisément si on a un champ OGM et un champ non OGM, le producteur du champ non OGM pourra vendre sa production comme non OGM malgré une contamination par les OGM du voisin à condition qu’elle ne dépasse pas 0,9%.
[7] Source : http://www.glofish.com/


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https://libertarianisme.fr/2013/03/26/les-ogm/feed/ 0 almacha GloFish Le choux sauvage l'ADN (représentation schématique) Riz doré
L’énergie https://libertarianisme.fr/2013/03/06/energie/ https://libertarianisme.fr/2013/03/06/energie/#comments Wed, 06 Mar 2013 22:46:03 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=400 Continuer la lecture ]]> L’écologie est devenu le prétexte de toutes les restrictions de libertés. Principe de précaution, transition énergétique, taxes pétrolières, obligation d’achat d’électricité, interdiction des ampoules à incandescence… On ne compte plus les taxes, interdictions, subventions et autres violations de la liberté des individus.

Beaucoup d’écologistes n’envisagent leur action que par l’imposition par la force des mesures qu’ils prônent et leur argumentation consiste à convaincre les autres – non pas d’agir en tant qu’individu libres – mais de voter des lois pour imposer à tout le monde le comportement en question. Les domaines où les écolo-étatistes cherchent à étendre leur influence étant nombreux, nous nous contenterons de parler de l’énergie dans cet article, mais d’autre articles suivront sur les sujets liés à l’écologie.

L’énergie

Évidemment les taxes occupent une place de premier plan. Taxe sur les produits pétroliers, taxe carbone, taxes sur l’électricité… Dans chacun de ces cas, l’État se mêle de décider à votre place quel type d’énergie vous devriez utiliser. Pour les libertariens, c’est chaque individu qui devrait choisir quelles sources d’énergie utiliser. Les prix non biaisés par des taxes ou des subventions représentent un accord libre entre vendeurs et acheteurs. Chaque taxe sur un type d’énergie est un vol des utilisateurs et des producteurs de cette énergie. Caque subvention à une énergie est un vol des autres individus en faveur des utilisateurs de cette énergie.

Dans une société libre, si un individu pense par exemple qu’il vaut mieux utiliser l’énergie solaire que le charbon, c’est à lui de supporter les coûts de son choix. S’ils pense que les autres devraient adopter son choix, c’est à lui de les convaincre que cela en vaut la peine.

Ainsi dans le domaine de l’énergie, nous devrions :

  • supprimer les taxes spécifiques à certaines sources d’énergies comme la TIPP
  • mettre fin à l’obligation d’achat des énergies renouvelables par EDF
  • supprimer les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité
  • vendre les actions possédées par l’État des entreprises énergétiques
  • supprimer les subventions aux différentes filières

Des progrès ont malgré tout déjà été faits, avec la libéralisation du secteur de l’électricité et du gaz. Notons d’ailleurs que si aujourd’hui on peut choisir entre une électricité nucléaire, produite à partir du gaz ou encore 100% renouvelable, c’est bien grâce au marché libre.

L’intervention de l’État peut malgré tout être légitime, lorsqu’elle consiste à protéger des victimes avérés d’une pollution par exemple. Il s’agit alors en fait de rendre la justice. Par ailleurs, certaines questions restent ouvertes sur le nucléaire : Est-il vendu au coût réel, sachant qu’il n’y a pas d’assurance qui indemniserait les victimes d’un accident ? Cela serait probablement pris en charge par l’État, ce qui revient à faire payer l’assurance par tous (y compris ceux qui refusent l’achat de cette énergie).

Le réchauffement climatique

Viennent ensuite les arguments sur la taxation des émissions de gaz à effet de serre. Il y a évidemment la controverse sur la cause humaine ou non du réchauffement climatique. Mais admettons que cette théorie soit avérée, cela justifie-t-il l’intervention de l’État ? À cela on peut faire deux réponses :

  • C’est aux individus d’agir pour limiter leurs émissions de CO2 s’ils pensent que c’est utile, et c’est à eux de convaincre leur concitoyens de l’utilité d’imiter leur comportement.
  • Pour justifier l’intervention de l’État en tant que justicier, il faudrait pouvoir estimer l’impact sur les victimes. Or les conséquences sont très incertaines, et il n’est pas clair du tout que les sacrifices nécessaires pour éviter le réchauffement climatique ne soient pas pires que les conséquences… Dans ces conditions, sur quelle base justifier une violation hypothétique des droits d’individus, qui de surcroît ne sont pas encore nés, et dont les intérêts ne peuvent pas être connus ? Peut-être que finalement nos descendants souhaiterait qu’on continue à se développer en utilisant les énergies fossiles de manière la plus efficace possible, quitte à vivre dans un climat un peu différent ?

La dépendance énergétique

Dans la série « l’État agit contre votre volonté pour votre intérêt » vient l’argument de la dépendance énergétique : il faut taxer les sources d’énergies importées pour éviter que les gens ne deviennent trop dépendants (typiquement pour la TIPP par exemple). D’un point de vue libertarien, c’est à chaque individu de décider de quoi il est dépendant. Notons d’ailleurs ironiquement que c’est finalement l’État qui finit par être dépendant des recettes de la taxe, et donc de l’utilisation par les habitants de la source d’énergie !

Conclusion

Chacun devrait être libre d’agir pour l’amélioration de l’environnement, de la biodiversité, pour sa santé, etc. dans le respect des droits d’autrui. Le seul rôle de l’État devrait être de limiter les violations de la propriété avérées.

Livres

Au passage j’en profite pour signaler deux livres intéressants, traitant de manière générale d’écologie :

  • « C‘est trop tard pour la Terre » – Idées fausses – Vraies réponses, de Cécile Philippe. Cécile Philippe est la directrice de l’Institut Economique Molinari, un organisme qui analyse les politiques économiques sous un angle libéral. Dans son livre elle réfute différentes idées : principe de précaution, interdiction des OGM, fin du pétrole, développement durable, etc. À lire absolument pour avoir une autre vision du développement durable que celle habituellement véhiculées dans les média.
  • Les prêcheurs de l’Apocalypse : Pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires, de Jean de Kervasdoué. Il démystifie un certain nombre d’idées trop répandues en matière d’écologie, sur les OGM, la radioactivité, les pesticides, le cancer…

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https://libertarianisme.fr/2013/03/06/energie/feed/ 0 almacha
Matérialisme et croissance https://libertarianisme.fr/2013/01/24/materialisme-et-croissance/ https://libertarianisme.fr/2013/01/24/materialisme-et-croissance/#comments Thu, 24 Jan 2013 18:31:30 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=371 Continuer la lecture ]]> FabricaOn reproche souvent aux libéraux d’être matérialistes ou d’être des partisans de la croissance à tout prix. Quel est donc le rapport entre libéralisme et croissance économique ?

Les libéraux sont-ils matérialistes ?

Précisons que l’on parle ici de « matérialiste » au sens commun (quelqu’un qui aime les biens matériels) et non au sens philosophique (tout n’est que matière, y compris l’âme).

Le libéralisme n’est pas une apologie d’un mode de vie matérialiste mais l’idée que chacun doit pouvoir vivre sa vie comme il le souhaite. Ainsi, qu’un individu décide de vivre avec un minimum de biens matériels ou au contraire qu’il soit un matérialiste rêvant de remplir sa baignoire de pièces d’or, cela est indifférent au libéralisme.

Pourtant, il existe tout de même un rapport entre richesse et libéralisme. En effet, une économie libérale est la manière la plus efficace d’augmenter la richesse. De fait, beaucoup de gens sont matérialistes et souhaitent donc augmenter la quantité ou la qualité des biens auxquels ils ont accès. C’est pourquoi certains prônent le libéralisme comme un moyen d’augmenter le niveau de vie général, ce qui est loin d’être un avantage négligeable.

La décroissance dans une économie libérale

Imaginons maintenant que tout le monde renonce aux plaisirs matériels et ne consomme que le strict minimum. Le besoin de main d’oeuvre serait alors réduit, mais cela ne serait pas un problème car chacun accepterait de travailler pour un salaire inférieur puisqu’il n’aurait plus besoin d’argent supplémentaire (il n’y aurait donc pas de chômage de masse, mais une baisse généralisée des salaires). Chacun travaillerait donc moins et aurait accès à moins de biens matériels. Cela serait une situation de décroissance, mais qui ne serait en rien incompatible avec le libéralisme car elle peut être atteinte par le libre choix des individus.

Remarquez que dans la phrase précédente nous avons dit « chacun accepterait de travailler pour un salaire inférieur », mais que dans la réalité, cela est interdit par la loi à cause du salaire minimum. Choisir de travailler moins pour gagner moins (de l’heure) est donc interdit, non pas par le libéralisme, mais au contraire par la réglementation (les libéraux sont contre le salaire minimum).

Peut-on être décroissant est libéral ?

Un individu qui décide de vivre avec moins de biens, et en travaillant moins, ne viole absolument pas les droits des autres. Les partisans de la décroissance peuvent encourager les autres individus à adopter leur mode de vie. Cela est parfaitement compatible avec le libéralisme.

Mais dans la réalité, les partisans de la décroissance sous-entendent l’intervention de l’État pour provoquer la décroissance, et ainsi veulent forcer tout le monde à adopter leur mode de vie. Ainsi ils prônent taxes, réglementations, expropriations et autres atteintes à la liberté. Leur attitude est donc fondamentalement incompatible avec le respect des droits des individus.

Conclusion

Le libéralisme est le meilleur moyen pour permettre à chacun d’atteindre ses objectifs en respectant les droits d’autrui. L’augmentation de la consommation traduit alors la volonté d’un grand nombre d’individus d’augmenter leur bien-être matériel. Pourtant, le libéralisme n’oblige personne à adopter ce mode de vie, et respecte la liberté de choix de chacun, à condition que cela ne viole ni la liberté ni la propriété d’autrui.


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https://libertarianisme.fr/2013/01/24/materialisme-et-croissance/feed/ 1 almacha Fabrica
Les armes https://libertarianisme.fr/2013/01/16/les-armes/ https://libertarianisme.fr/2013/01/16/les-armes/#comments Wed, 16 Jan 2013 19:23:08 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=334 Continuer la lecture ]]> Colt_SAA_LadeklappePour les libertariens, chacun devrait avoir le droit de posséder des armes à feu pour se défendre. Le fait de détenir une arme n’est en soi pas une violation des droits des autres individus, son utilisation ne devient illégitime que si on s’en sert pour attenter à la vie d’autrui, ou pour menacer afin de forcer quelqu’un à agir contre sa volonté.

Histoire du droit des armes en France

En France, avant la Révolution, le droit de posséder des armes était un privilège des nobles. Avec la Révolution, le droit de posséder des armes est étendu à tous, et devient le moyen de protéger la nouvelle république. Les rédacteurs de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ont considéré la possibilité de mettre un article pour indiquer que chaque citoyen a le droit de posséder des armes, comme dans le second amendement de la constitution des USA (1791). Mais ils ont considéré que c’était tellement évident que ça ne valait pas la peine de l’inscrire ! Et ajoutent qu’il s’agit de « l’un des principaux garants de la liberté politique et civile » [1]. C’est également ce droit qui est sous-entendu par le droit « de résistance à l’oppression » de l’article II de la DDHC.

Le port d’armes sera libre jusqu’en 1939, où le gouvernement décide de limiter le droit de posséder des armes, par peur d’une révolte future à cause de la guerre. Mais c’est l’occupant nazi et le régime de Vichy qui interdiront complètement les armes, et appliqueront cette interdiction en demandant que toutes les armes soient remises dans les mairies. Le but était bien évidemment d’empêcher la résistance.

Avec la libération, la loi appliquée par le régime de Vichy est abrogée. Le droit de détenir des armes est donc rétabli. Mais ce droit va peu à peu disparaître. En 1973, ce droit est supprimé pour toutes les armes à feu sauf les armes de chasse. À partir de 1995, les armes de chasse doivent faire l’objet d’une déclaration. Et enfin, à partir de 1998, même l’achat des armes de chasse n’est plus libre pour le citoyen ordinaire (et devient réservée aux tireurs sportifs et chasseurs).

Point de vue libertarien

Chaque individu a le droit de se défendre contre des agresseurs (légitime défense) ou contre un dictateur cherchant à s’emparer de leur liberté (résistance à l’oppression). Ainsi le droit de posséder des armes est fondamental, car il constitue le droit pratique d’un individu de défendre sa vie, sa liberté et sa propriété. Les libertariens diffèrent par contre sur leur point de vue vis-à-vis du droit de rendre la justice soi-même.

Plusieurs arguments sont également à considérer en faveur du droit d’acheter et posséder des armes :

  • Celui qui planifie un meurtre ou un vol peut en pratique se procurer des armes sur le marché noir. Ainsi, ce sont les honnêtes gens qui sont désarmés, mais pas les criminels organisés.
  • La possession d’armes dissuade les criminels. En effet, il a été observé dans plusieurs États des USA une augmentation du crime après la mise en vigueur de lois interdisant la possession d’armes, et des observations similaires existent dans d’autres pays.
  • Dans le cas d’un tueur tirant dans la foule, peu de gens ont la possibilité de l’arrêter, la plupart des citoyens étant désarmés.
  • Posséder des armes est un moyen de se protéger contre la prise de pouvoir d’un dictateur ayant une milice (même si en pratique cela est peu probable dans les pays occidentaux).

Enfin, notons que ce sont souvent les pays les plus libres où le droit de porter des armes est le plus respecté, les dictatures ayant au contraire plus à craindre des citoyens armés pouvant se révolter. Par exemple, la Suisse, pas spécialement connue pour ses meurtres de masse ou son régimes autoritaire, a un taux très élevé de citoyens armés, car ceux-ci gardent leurs armes après leur service militaire (et peuvent être appelés à les utiliser pour défendre leur pays).

Et les armes de destruction massive ?

On entend parfois comme réponse aux arguments des libertariens, « mais alors, a-t-on le droit d’avoir des missiles nucléaires chez soi ? ». La réponse est alors qu’il s’agit dans ce cas d’armes de destruction massives, qui si elles étaient utilisées, feraient nécessairement des victimes innocentes. On ne peut donc pas les utiliser d’une manière qui respecte le droit à la vie des individus. Il faut donc établir une limite entre les armes qui peuvent raisonnablement être utilisés pour se défendre, et celle qui ne sont utilisables que pour des meurtres de masse.

Plus difficile de manière générale est la question de la légitimité des guerres, du fait des victimes innocentes, mais cela est un autre débat à part entière, qui fera l’objet d’un article futur.

Liens et références


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https://libertarianisme.fr/2013/01/16/les-armes/feed/ 6 almacha Colt_SAA_Ladeklappe
Les retraites https://libertarianisme.fr/2012/12/15/les-retraites/ https://libertarianisme.fr/2012/12/15/les-retraites/#comments Fri, 14 Dec 2012 23:21:25 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=240 Continuer la lecture ]]> banknotes_and_coinLes deux systèmes existants sont le système de retraites par répartition et le système par capitalisation. Dans le système par répartition, ce sont ceux qui travaillent aujourd’hui qui payent pour ceux qui sont à la retraite. Dans le système par capitalisation, chacun met de l’argent de côté pendant qu’il gagne sa vie, et vit lorsqu’il prend se retraite avec le capital qu’il a accumulé.

Le système actuel

En France aujourd’hui, c’est le système par répartition qui est utilisé, et par là on veut dire que lorsque vous travaillez, on vous oblige à cotiser pour le système par répartition organisé par l’État. Les partisans de ce système disent que c’est un système basé sur la solidarité. D’un point de vue libertarien, c’est un système basé sur le vol, car les cotisants n’ont pas le choix (ni de ne cotiser ou pas, ni de la société qui va s’en occuper, ni du niveau de retraite qu’ils souhaitent avoir, ni de l’âge de leur retraite).

D’habitude, quand on avance cela, les partisans de la « solidarité » forcée par l’Etat, invoquent l’argument selon lequel « vous êtes d’accord car vous votez ». Par là il faut comprendre que vous avez eu à un moment entre les mains une voix parmi des millions qui vous a permis de choisir un paquet de décisions dans laquelle se trouvait celle-là. Pourtant, même si le système par répartition était décidé par référendum, cela ne le rendrait pas légitime, car un groupe de personnes (même si c’est la majorité des habitants d’un pays) n’a pas le droit de commettre un vol (et même si elle demande à l’Etat de le faire pour elle à sa place).

Mais en fait, dans le cas présent, cet argument est encore moins valable. Examinons les deux présupposés du système. Lorsque participez à un système par répartition et que vous travaillez, vous payez pour les retraités actuels. Mais vous espérez aussi que d’autres payeront pour votre retraite quand vous serez vieux. Mais ceux-là sont-ils électeurs ? Absolument pas, ils ne sont pas encore nés. Le système par répartition suppose donc que des individus qui ne sont pas encore nés payeront votre retraire. En espérant qu’ils soient solidaires ? Non, en ayant prévu de les voler le moment venu, en les obligeant à payer les cotisations du système officiel.

L’alternative

Le système actuel est fondamentalement immoral d’un point de vue libertarien, puisqu’il est basé sur des transferts forcés (donc du vol). D’un point de vue libertarien, chaque individu est libre de choisir :

  • comment il met de l’argent de côté : en fait il vaut mieux ne pas mettre des euros de côté (à cause de l’inflation – l’État vous vole là aussi !), mais des sociétés vous permettent de gérer cet argent en le plaçant. On peut aussi se débrouiller soi-même et acheter des actions (mais des risques existent), ou de l’or (pour éviter l’inflation), etc.
  • combien il met de côté : on peut choisir de vivre plus ou moins bien à se retraite
  • quand il met de l’argent de côté : à certains moments dans la vie il est plus difficile de faire des économies (quand on est trop jeune et qu’on a pas encore un salaire élevé, quand on a des enfants, etc.)
  • si on met de l’argent de côté : ultimement c’est à chacun de choisir s’il veut même mettre de l’argent de côté ; on peut très bien imaginer des familles dans lesquelles les enfants aident leurs parents quand ils sont vieux (mais il n’ont aucune obligation), ou même de manière générale des groupes de personnes comptant sur la solidarité (volontaire !) des autres
  • l’âge de son départ à la retraite

Notons enfin que la restauration de la liberté sur ces questions mettrait un terme aux débats sur l’âge de départ à la retraite, le niveau des cotisations, des pensions, etc. qui aujourd’hui s’imposent à tous les individus sans leur laisser de liberté.

Peut-on y arriver ?

La transition vers un système par capitalisation à partir d’un système par répartition a été réalisée avec succès au Chili, puis dans de nombreux pays. Plus d’information sur Wikibéral.

À lire aussi :

[1] http://www.contrepoints.org/2013/06/12/127564-retraites-pourquoi-la-jeunesse-devrait-se-revolter


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https://libertarianisme.fr/2012/12/15/les-retraites/feed/ 4 almacha banknotes_and_coin