Libertarianisme.fr » Économie https://libertarianisme.fr Sun, 29 Mar 2015 13:26:43 +0000 fr hourly 1 http://wordpress.com/ http://0.gravatar.com/blavatar/c94cd88249c012ad714331d1f2aa9538?s=96&d=http://s2.wp.com/i/buttonw-com.png » Économie https://libertarianisme.fr Il faut sauver la France https://libertarianisme.fr/2014/10/31/il-faut-sauver-la-france/ https://libertarianisme.fr/2014/10/31/il-faut-sauver-la-france/#comments Fri, 31 Oct 2014 11:45:09 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=667 Continuer la lecture ]]> coqLes problèmes économiques de la France sont bien connus : une croissance inexistante, un taux de chômage élevé et un nombre de plus en plus important de personnes qui décident de partir pour l’étranger. Mais il y a un moyen de s’en sortir : la solution se trouve dans plus de liberté.

Comment font les autres pays ?

Regardons autour de nous. Dans quels pays vont les Français qui quittent leur pays aujourd’hui ? En tête du classement on trouve la Suisse, suivie des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Qu’est-ce que ces pays ont en commun que n’a pas la France ? La réponse est simple : leur libéralisme. Si on regarde le classement mondial de la liberté économique, on trouve que la Suisse occupe la 4ème place, les Etats-Unis la 12ème place et le Royaume-Unis la 14ème place alors que la France est loin derrière avec la 70ème place (sur 178 pays).

Le résultat de ces politiques plus libérales est clair : 3% de chômage en Suisse, 6% au Royaume-Unis et aux Etats-Unis contre 12% en France (référence).

Le libéralisme a tellement servi de bouc-émissaire aux politiques de tous bords (gauche, FN et même droite traditionnelle) que nous sommes arrivés dans une situation de blocage où la solution à nos problèmes est vue comme le monstre à combattre. Résultat : nos politiques réduisent la liberté économique dans notre pays ce qui ne fait qu’aggraver encore nos problèmes.

Supprimer les charges salariales et patronales

La première chose à faire est de baisser massivement les charges qui pèsent sur les salaires, voire comme nous le proposons de les supprimer complètement. Attention, en ce qui concerne l’économie et le chômage, cela ne fait aucune différence que les charges soit « salariales » ou « patronales ». Dans les deux cas il s’agit d’une somme que l’employeur doit débourser en plus du salaire net du salarié. Par exemple, prenons l’exemple de ce salarié qui gagne un salaire net d’environ 1700 € par mois, ce qui correspond au salaire médian (si on classait les Français par salaire net, le « milieu » correspondrait à ce salaire). Le coût qu’il représente pour l’employeur est d’environ 2800 €, ce qui est beaucoup plus que son salaire brut qui est ici d’environ 2000 €.

Ce qui est important, c’est que l’employeur a du se poser la question « Est-ce que ça vaut le coup d’employer quelqu’un qui va coûter la somme importante de 2800 € pour faire ce travail ? » alors que le salarié a vu la question comme « Est-ce que ça vaut le coût de faire de travail pour gagner seulement 1700 € ? »

La conséquence de ceci est qu’il devient peu intéressant d’employer des salariés. Imaginez que vous vouliez réaliser un travail de plomberie chez vous. Vous pourriez le faire vous-même ou le faire réaliser par un plombier. Imaginons que ce travail prenne un mois (pour simplifier les calculs) et que vous et le plombier gagnez le salaire médian (1700 € net par mois). Faire ce travail vous-même vous fera « perdre » un mois de salaire, soit 1700 €. Si vous payez un plombier, il vous coûtera 2800 € par contre. Cela ne semble pas très intéressant. En fait il est probable qu’un professionnel fera le travail plus rapidement, mais il faut que cette efficacité compense le surcoût lié aux charges.

En fait il y a bien sûr une troisième solution : c’est le travail au noir. Si vous donnez directement l’argent au plombier sans le déclarer, vous pouvez par exemple le payer 2000 € que vous lui donnez en cash (donc aucune charge à payer). C’est mieux pour vous que de payer 2800 €, et c’est mieux pour le plombier qui va gagner 2000 € au lieu de 1600 €. Cela explique pourquoi le travail au noir est si répandu. Un autre phénomène tout aussi répandu est la pratique des petits commerçants qui la plupart du temps ne déclarent pas la totalité de leurs ventes, pour éviter de payer les charges. Cette pratique est extrêmement répandue. Quand on demande aux commerçants pourquoi ils font ça la réponse est simple : c’est ça ou la faillite.

Au final, ceux qui se font avoir dans ce système ce sont ceux qui n’ont pas la possibilité de tricher, c’est-à-dire les salariés. Dans tous les cas, l’illégalité permanente comme fonctionnement normal de l’économie n’est pas une bonne chose, car cela fait perdre toute crédibilité à la loi.

Que faire alors ?

Nous proposons de supprimer l’obligation de payer toutes ces charges. Ces charges servent à financer principalement : la retraite, la sécurité sociale, les allocations familiales et chômage (dans une moindre mesure). Dans le cas de la retraite, cotiser devrait être au choix du salarié, qui s’il ne cotise pas sera privé des pensions correspondantes. C’est ensuite à lui de planifier sa retraite s’il choisit de ne pas cotiser au système proposé par l’État.

Dans le cas de la sécurité sociale, le choix de cotiser devrait être libre également. S’il choisit de ne pas adhérer à la sécurité sociale, le salarié ou travailleur indépendant pourra s’assurer dans une assurance ou mutuelle privée.

Enfin, il est temps de mettre un terme au système d’allocations familiales qui est un archaïsme datant du début du XXème siècle où on souhaitait repeupler la France. Notons néanmoins que les cotisations pour les allocations familiales représentent un coût bien inférieur aux cotisations de retraite et de sécurité sociale.

Supprimons le SMIC

Pour combattre le chômage, il est important d’agir sur d’autres problèmes critiques qui dissuadent les entreprises d’employer. En particulier, le salaire minimum devrait être supprimé, car il empêche d’employer des gens peu qualifiés, qui ne « valent pas » le coût (pour l’employeur) du salaire minimum, soit 1600 € (pour un salaire net de 1100 €).

Même si on aimerait dans un monde idéal que tout le monde gagne au dessus de 1100 € net par mois, ce n’est pas en interdisant à ces gens de travailler qu’on va les aider. Un travail payé en dessous du SMIC peut-être un moyen de gagner une expérience professionnelle qui permettra par la suite de demander un salaire plus élevé (car on devient plus productif). D’autre part, les gens qui devraient être payés en dessous du SMIC se retrouvent à la place chômeurs, ce qui n’est bon ni pour eux, ni pour les autres salariés (les allocations chômage viennent de quelque part…).

Libéralisons le licenciement

Une autre cause importante du chômage est la trop grande difficulté à licencier. Imaginez que vous possédez une petite entreprise avec 2 salariés. Vous vous posez la question d’en employer un 3ème. Seulement voilà, si choisissez un salarié non productif, ou qu’il ne s’entend pas bien avec le reste de l’équipe, vous aurez de grandes difficultés à la licencier. En effet, vous aurez à « prouver » que vous avez une bonne raison de le licencier. En réalité, beaucoup de raisons de licenciement sont difficiles à faire valoir devant un tribunal, alors qu’elles sont un problème bien réel pour l’entreprise. Pour éviter ces risques vous allez préférer faire travailler plus vos 2 salariés que d’en prendre un 3ème. Dommage pour lui qui aurait pu trouver un travail.

Conclusion

La solution au problème du chômage se trouve dans plus de libéralisme et moins de redistribution forcée. C’est seulement en regardant la vérité en face, à savoir que le libéralisme est la solution et non un monstre à combattre, que nous pourrons résoudre cette crise. Il n’est pas surprenant que les politiques qui prétendent nous protéger du libéralisme nous aient amené dans cette impasse, car ils nous ont précisément « protégés » de la solution à nos problèmes.


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Abolissons les brevets https://libertarianisme.fr/2014/10/20/abolissons-les-brevets/ https://libertarianisme.fr/2014/10/20/abolissons-les-brevets/#comments Mon, 20 Oct 2014 10:14:58 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=657 Continuer la lecture ]]> train1L’existence d’un système de brevet, ou « propriété industrielle », est-elle légitime et nécessaire ? Dans cet article, nous montrons que non seulement le système de brevet de repose pas sur des droits légitimes, mais en plus qu’il est globalement néfaste pour le progrès technologique et la concurrence honnête.

Le système de brevets est-il légitime ?

Nous connaissons les droits de l’homme : la vie, la liberté et la propriété. Quand on parle de brevets on utilise aussi le terme de « propriété industrielle » comme s’il s’agissait d’une forme particulière de propriété, comme on serait propriétaire de sa maison, sa voiture… Pourtant, il s’agit d’une chose bien différente de la propriété classique. Si je dépose un brevet sur un moteur de mon invention, j’empêche mon voisin de construire et vendre un moteur utilisant la même idée (qu’il a peut-être eu lui-même indépendamment). Pourtant il ne fait qu’utiliser sa propriété, c’est-à-dire les pièces pour construire le moteur (qu’on suppose légitimement acquises) et sa liberté d’échanger quelque chose qui lui appartient. Le brevet me permet donc d’empêcher mon voisin de faire usage de ses droits fondamentaux.

Les brevets n’ont pas du tout une justification morale basée sur la propriété classique, mais sont au contraire en contradiction avec les droits fondamentaux que sont la liberté et la propriété. Pour plus d’informations sur cet aspect moral, vous pouvez lire le livre de Stephan Kinsella [3].

Peut-être mais n’est-ce pas un mal nécessaire ?

Vous pourriez me répondre qu’il s’agit là d’un argument théorique. Certes la propriété intellectuelle n’est peut-être pas fondée moralement, mais sans brevets nous serions encore au moyen-âge d’un point de vue technologique, non ? Les brevets ne sont-ils pas le prix à payer pour avoir une importante innovation comme aujourd’hui ?

Prenons un exemple historique qui a été un grand pas en avant pour la technologie : la machine à vapeur. Un des noms célèbres pour son avènement est James Watt, qui a inventé un système de régulation pour cette machine. Pendant le temps de validité de son brevet, il empêcha tous les concurrents de produire des machines à vapeur améliorées, prétextant qu’elles étaient basées sur son idée. Ce n’est donc qu’après l’expiration de son brevet qu’on assista à une véritable explosion technologique, avec une progression rapide de l’efficacité des machines à vapeur. Watt lui-même ne produisit que peu de machines pendant la validité de son brevet (il était trop occupé à attaquer en justice ses concurrents) mais commença une grande production après, quand la concurrence pu faire son effet [1, 3]. Cette anecdote montre que l’existence des brevets, loin d’encourager l’innovation, l’a au contraire retardée ici.

Sans brevet à la clé, pourquoi innover ?

Cette question est souvent posée. Selon cet argument, si on ne peut pas déposer de brevet, n’importe qui pourra imiter une invention et faire tous les profits à la place de l’inventeur. Plus personne ne voudra donc innover dans ces conditions.

Pourtant, même sans brevet, il y a encore un grand intérêt à innover. Déjà parce qu’il est très intéressant d’être le premier sur le marché. En attendant que les concurrents imitent l’invention, on peut déjà en vendre un grand nombre à prix élevé, et donner à l’entreprise une grande réputation en faisant connaître le produit.

D’autre part, il faut voir que si les brevets n’existaient pas, on pourrait toujours utiliser le secret industriel pour empêcher les concurrents de copier l’invention. Dans la plupart des industries, le secret est même considéré comme plus efficace que le brevet pour protéger une invention, sauf dans l’industrie pharmaceutique et celle des appareils médicaux où le secret et l’utilisation de brevet jouent tout les deux un rôle aussi important [2a].

Remarquez, au passage, que l’utilisation du secret est bien plus juste. Si deux inventeurs ont la même idée simultanément, ils pourront tous deux tirer profit de leur invention en utilisant le secret. Par contre, avec les brevets, le premier à le déposer gagnera tout et l’autre ne pourra pas vendre son invention sauf s’il paye des royalties à l’autre inventeur, alors même qu’il n’a rien copié.

Les logiciels : une immense innovation sans brevets

Ceux qui pensent qu’il n’y a pas d’innovation sans brevets devraient regarder du côté des logiciels. Le développement des logiciels informatiques est, comme vous l’avez sans doute remarqué, un domaine d’innovation intense qui a fait des progrès spectaculaires durant les 30 dernières années. Pourtant, tout cela s’est fait sans la protection offerte par les brevets. En effet les brevets logiciels n’ont été reconnus aux États-Unis qu’en 1996 et ne sont pas valables en Europe. Cela n’a pas empêché le progrès dans ce domaine. En fait, il faudrait dire l’inverse : grâce à l’absence de brevets, ce domaine a pu connaître un progrès spectaculaire. En réalité, beaucoup de brevets déposés aujourd’hui sur des logiciels ne sont pas déposés par leurs réels inventeurs et sont d’une validité douteuse, mais leur récente apparition permet à ces mêmes imposteurs de faire chanter de façon malhonnête d’autres inventeurs, empêchant ainsi la création de nouvelles technologies et logiciels.

Le mal fait par les brevets

Mais venons-en au pire. Non seulement les brevets ne sont pas nécessaires à l’innovation, mais ils ont un impact néfaste sur elle. En effet, les entreprises qui innovent perdent plus d’argent à cause des brevets (procès, juristes qui examinent et les brevets) et en procédures (dépôt de brevet, conseils juridiques…) que ce que les brevets leur rapportent de profit supplémentaire. Autrement dit, les entreprises gagneraient plus d’argent si les brevets n’existaient pas [1]. La seule exception est l’industrie pharmaceutique (mais nous en reparlons plus loin).

À qui profite le système ?

Si on s’intéresse à l’histoire, on trouvera que beaucoup de domaines sont comme l’informatique. Une grande explosion technologique a lieu, en l’absence de propriété industrielle. Ensuite, lorsque l’innovation ralentit, les grandes entreprises font du lobbying auprès des politiques pour obtenir une protection par brevets afin de garantir leur monopole. Regardez Microsoft aujourd’hui, ils déposent un nombre astronomique de brevets logiciels. Pourtant, si les brevets logiciels avaient existé au début, ils n’auraient sans doute pas pu reprendre l’idée d’Apple concernant l’interface graphique quand ils ont créé Windows (Apple avait elle-même repris l’idée de Xerox PARC). Une chance qu’il n’y avait pas de brevets à l’époque et que la concurrence ait pu jouer son rôle !

Les grandes entreprises ont aujourd’hui compris que les brevets empêchent l’innovation. En effet, il y a tellement de brevets que n’importe qui souhaitant créer une invention va nécessairement violer des centaines de brevets déposés par d’autres précédemment. Il suffit de s’arranger avec les inventeurs me direz-vous… Mais comment trouver parmi des millions de brevets lesquels votre invention peut violer sans même que vous le sachiez ? Pour éviter ce problème, les grandes entreprises ont créé des « patents pools ». Elles mettent tous leurs brevets dans un « pot commun », c’est-à-dire qu’elles s’autorisent les unes les autres à utiliser leurs brevets, sans avoir à négocier au cas par cas. Autrement dit, ces entreprises se rendent compte que les brevets sont néfastes et en quelque sorte abolissent la propriété industrielle entre elles. Tout le monde est content… sauf ceux qui ne font pas partie du club ! Pas terrible pour la concurrence tout ça.

Et les médicaments ?

Le cas de l’industrie pharmaceutique est souvent cité comme argument pour la propriété industrielle. Selon l’argument pro-brevet, créer un médicament coûte une fortune alors que copier un médicament existant ne coûte presque rien. Si les brevets n’existaient pas, plus personne ne créerait de médicaments, car dès qu’un médicament serait mis sur le marché, il serait immédiatement imité et la « copie » se vendrait beaucoup moins cher, puisqu’il n’y aurait pas à financer la recherche pour la créer.

En fait cet argument n’est pas vrai. Tout d’abord, « copier ne coûte presque rien » est une affirmation fausse. En fait, le coût pour le copieur est de 2/3 du coût original [1], ce qui est certes inférieur, mais beaucoup moins intéressant. L’inventeur original aura toujours l’avantage d’être le premier sur le marché et d’avoir pu ainsi se faire connaître (par la publicité) comme l’inventeur.

Il faut savoir par ailleurs que l’industrie pharmaceutique dépense beaucoup pour créer des médicaments presque identiques à leurs concurrents, pour éviter de violer leurs brevets justement. Cela représenterait même 68% des médicaments aux États-Unis [1]. Ce travail serait inutile en l’absence de brevets, ce qui diminuerait le coût des médicaments.

Si on regarde l’histoire, on remarquera qu’en Italie, les médicaments n’étaient pas protégés par des brevets jusqu’en 1978. Pourtant cela n’empêchait pas l’Italie d’avoir une production de médicaments comparable aux autres pays. Si on revient encore en arrière, vers 1900, l’industrie allemande de médicament (pensez à Bayer) s’est développée à une époque où les médicaments n’étaient pas brevetables en Allemagne, alors qu’ils l’étaient en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis [2]. Par exemple l’aspirine, découverte par Bayer, n’était pas protégée par un brevet en Allemagne. C’est donc l’industrie du pays sans brevets qui a écrasé celle des autres. La Suisse a également bénéficié de l’absence de brevets à la même époque (ex : Roche).

Par ailleurs, un coût important vient des études requises pour l’autorisation de mise sur le marché. Le brevet sert alors plutôt à protéger contre un concurrent qui profiterait, non pas de la découverte du médicament, mais du fait que les tests cliniques ont déjà été faits par l’inventeur.

Ce dernier argument est le moins mauvais pour défendre les brevets, et leur suppression nécessiterait de revoir le système d’autorisation de mise sur le marché. Mais retenez bien une chose importante : quand les partisans des brevets citent les médicaments comme argument, ils citent le cas précis où les brevets sont les moins néfastes. Mais l’industrie pharmaceutique est une exception, puisque c’est la seule où les entreprises sont en moyenne gagnantes à l’existence d’un système de brevets.

Si l’argument pro-brevet était vrai uniquement dans ce cas, cela signifierait qu’il faudrait garder les brevets dans l’industrie pharmaceutique, mais qu’ils pourraient être supprimés immédiatement pour tout le reste. On pourrait ensuite supprimer cette dernière forme de brevet en réformant le système d’autorisation de mise sur le marché.

Que faire alors ?

La solution à tous ces problèmes est très simple. Il faut supprimer purement et simplement le système de brevets. Les conséquences d’une telle suppression seraient :

  • une meilleure concurrence, qui favoriserait une plus grande innovation
  • la fin d’un système qui favorise les grandes entreprises au détriment des petites
  • une plus grande justice, avec la fin du problème du « premier à déposer le brevet » dans le cas d’inventions identiques indépendantes
  • une meilleure disponibilité des technologies pour les pays en voie de développement
  • des économies en services juridiques : les dépenses de recherche et développement des entreprises serviraient vraiment à payer des ingénieurs pour innover et non des juristes pour écrire les brevets et vérifier les brevets existants, ce qui conduirait à une augmentation du pouvoir d’achat
  • une plus grande liberté pour tous, dans le respect des droits de l’homme

Il est par ailleurs important de lutter pour que les brevets ne soient pas étendus à des domaines qui en étaient jusqu’à récemment indemnes, mais qui sont en train de devenir brevetables dans certains pays. Ces domaines sont en particulier les logiciels [4] et le vivant [5].

Références

[1] Contre les monopoles intellectuels – article sur Contrepoints – Cet article présente un résumé des arguments pratiques contre la propriété intellectuelle
[2] Against intellectual monopoly, Michele Boldrin et David K. Levine (en anglais)
   [2a] chapitre 3 – paragraphe « Profits without patents » (page 22 de ce PDF)
[3] Against Intellectual Property, Stephan Kinsella (traduction en français ici)
[4] http://stopsoftwarepatents.eu/
[5] http://www.no-patents-on-seeds.org/fr


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https://libertarianisme.fr/2014/10/20/abolissons-les-brevets/feed/ 1 almacha train1
L’allocation universelle https://libertarianisme.fr/2014/05/14/allocation-universelle/ https://libertarianisme.fr/2014/05/14/allocation-universelle/#comments Wed, 14 May 2014 21:35:42 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=612 Continuer la lecture ]]> L’allocation universelle est une proposition faite par certains économistes qui consiste à vouloir que l’État donne à chaque citoyen, sans conditions, une somme fixe tous les mois. Les fonds nécessaires pour financer cette allocation seraient bien évidemment prélevés sous forme d’un impôt, comme pour toutes les aides d’État.

Dans un article paru dans le Monde du 12 mai 2014, Marc de Basquiat et Gaspard Koenig proposent la création d’une allocation universelle d’un montant de 450€ par mois, financée par une taxe de 23% sur les revenus. Comment cela marche-t-il ? Si par exemple vous avez gagné 1000 € (après prélèvements « sociaux »), on vous prendrait 230€ en impôts et il vous serait donné 450€ en allocation universelle. Vous avez donc en fait reçu 220€. Si en revanche vous gagnez 3000 €, vous seriez taxé à auteur de 0,23 x 3000 = 690€ et l’État vous donnerait toujours 450€. L’État vous aurait donc pris 240€.

Un principe illégitime

Réfléchissons au principe de l’allocation universelle. Ce principe est que la collectivité doit assurer la survie de ses membres, car chacun a « droit à » un revenu permettant de survivre ou même d’avoir une « vie décente ». Mais ce principe est-il juste ?

La complexité de l’économie actuelle nous empêche souvent de voir les principes simples sur lesquels sont basées ces mesures. Imaginons donc une île déserte où 100 naufragés ramassent chacun des bananes pour se nourrir (exemple que j’ai utilisé dans un article précédent). Certains préfèrent construire des cabanes et échanger leurs efforts contre des bananes que les cueilleurs ont ramassées. Maintenant imaginons qu’un des naufragés, appelons-le Jean-Michel, ne ramasse aucune banane et dise « j’ai droit à la survie » et exige donc de recevoir des bananes sans rien échanger. Gérard en profite pour rajouter que se nourrir est un droit fondamental qui doit être garanti par « la société », car c’est ce qu’on lui a appris dans le pays où il vivait. Gérard explique donc que chacun devrait recevoir au moins une banane par jour. Linda dit alors « Mais tu vas donc aller chercher des bananes et en donner une à chacun ? ». Gérard lui répond « Mais bien sûr que non ! Ce sont à ceux qui ont les moyens de donner. Aussi je propose que chaque cueilleur qui cueille 10 bananes devra m’en donner 2 que je redistribuerai ensuite. »

Linda répond alors « C’est du vol déguisé ! Si certains habitants veulent donner des bananes à ceux qui ne travaillent pas, c’est leur droit, mais ne viens pas voler ce qui appartient aux autres. D’où vient cette idée que quelqu’un a le droit à la survie ? Si tu étais seul sur l’île tu pourrais bien crier dans le vent qu’on doit te fournir les moyens pour survivre, la nourriture ne tombera pas du ciel. Si tout le monde réagit comme toi, plus personne ne travaille et chacun attend de l’autre de quoi vivre. Il faut travailler pour obtenir de quoi survivre, c’est ainsi que ça fonctionne. »
Gérard : « Mais l’air est tout aussi indispensable à la survie que la nourriture, et personne ne me demande de travailler pour respirer ! »
Linda : « L’air que tu respires n’a pas demandé le travail d’un autre homme pour exister, alors que la nourriture dont tu veux t’emparer appartient à un autre. »

Revenons dans notre monde. Le droit « au travail », « au logement », « à un revenu décent », « à la santé » ne sont que des « droits de voler les autres » et ne sont donc pas des droits légitimes.

Travail au noir

Si un tel système d’allocation universelle était mis en place, il serait très intéressant pour un individu de ne pas déclarer l’argent qu’il a gagné, ou de n’en déclarer qu’une partie. Exemple : je gagne 2000€, j’en déclare 1000€, je paye donc une taxe de 230€ mais je reçois l’allocation de 450€ donc j’ai au final reçu 220€ de l’État. Vous me direz, quelle différence avec demander le RSA en faisant croire qu’on a un revenu faible pour y avoir droit ? Déjà, d’une part, celui qui ne déclare pas ses revenus pour éviter de donner une trop grande partie de ses gains à l’État aurait peut-être l’honnêteté de ne pas demander le RSA, mais dans le cas d’une allocation universelle, il la recevra sans rien demander.

D’autre part, la création d’une telle allocation rendra encore plus tentant le travail au noir, car on évitera ainsi la nouvelle taxe, tout en gardant l’allocation, puisqu’elle est automatique.

Universelle… enfin pas tout à fait

Si l’allocation est universelle, les étrangers y auraient-ils droit ? Si vous me dites que oui alors nous serions bientôt envahis d’immigrants voulant l’allocation. Si vous me dites que non alors qu’en est-il d’un étranger travaillant en France ? Doit-il payer la taxe sans recevoir l’allocation ? Dans ce cas il a énormément à perdre avec un tel système. Mais peut-être serait-il exonéré de la taxe ? Dans ce cas je réclame ce privilège des étrangers pour moi aussi !

Et si la solution était la liberté ?

Et si finalement on laissait libre chacun d’adhérer à ce système d’allocation ? Celui qui désire payer la taxe et obtenir du même coup l’allocation y adhère. S’il pense que c’est une bonne chose, il acceptera même si c’est à perte. Par contre il bénéficiera de l’allocation le jour où il en a besoin. Celui qui refuse un tel système gardera son salaire mais ne pourra prétendre à l’allocation. Il suffit que l’État rende l’adhésion volontaire… Mais attendez une minute, si l’adhésion est volontaire, il n’y a pas besoin de l’État !


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https://libertarianisme.fr/2014/05/14/allocation-universelle/feed/ 38 almacha
À quoi sert la science économique ? https://libertarianisme.fr/2013/12/10/la-science-economique/ https://libertarianisme.fr/2013/12/10/la-science-economique/#comments Tue, 10 Dec 2013 22:07:14 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=526 Continuer la lecture ]]> courbeBeaucoup d’économistes défendent l’intérêt de leur science en expliquant qu’elle permet aux hommes politiques de faire les bons choix : Limiter la durée de travail à 35 heures va-t-il permettre de diminuer le chômage ? Augmenter le salaire minimum va-t-il l’augmenter ? Taxer les produits étrangers va-t-il permettre de développer notre industrie ?

Pour les libertariens, ces questions sont illégitimes, car elles supposent d’utiliser ces connaissances pour limiter la liberté ou voler la propriété des citoyens. L’étude de l’économie permet de faire progresser la connaissance, mais n’est en aucun cas une justification du vol ou la suppression de liberté. Même si les 35 heures permettaient de faire diminuer le chômage, même si le salaire minimum ne l’augmentait pas, et même si le protectionnisme était bon pour l’industrie (ce qui n’est en fait pas le cas !), les libertariens s’y opposeraient.

En résumé, l’économie de marché libre est le seul système économique moral.

C’est tout ?

Pourtant, les libertariens ne sont pas indifférents à ces questions. En effet, si nous en restions là on pourrait nous répondre : « Peut-être qu’effectivement l’intervention de l’État dans l’économie limite notre liberté et nous vole (par des taxes), mais si cela permet d’augmenter les richesses de tous, c’est peut être un moindre mal ». Mais il n’en est rien, car en réalité la liberté économique est le meilleur moyen de créer des richesses et de faire progresser le bien-être de tous.

Cette découverte a été faite progressivement au cours de l’histoire, depuis le pionnier Adam Smith, et grâce à d’autres grands économistes libéraux comme (par ordre chronologique) Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat, Friedrich Hayek, Ludwig von Mises, Milton Friedman, Murray N. Rothbard (liste non exhaustive bien sûr…).

Quelques réponses libérales contre l’intervention de l’État

Beaucoup de mesures prônées les socialistes dans le but d’aider les travailleurs sont en fait mauvaises pour eux quand on y regarde de plus près, et qu’on considère toutes leurs conséquences. Ainsi, l’idée très (trop) répandue selon laquelle la liberté économique est l’alliée du patron et l’ennemie du salarié est entièrement fausse. Voyons quelques exemples.

Idée fausse : Le salaire minimum permet de limiter la pauvreté.

Le salaire minimum empêche l’accès à l’emploi pour les personnes ayant peu de qualifications. Il créé donc du chômage et cause une augmentation des prix.

Idée fausse : Les congés payés sont une victoire pour les travailleurs.

Si on décrétait que chacun a le droit d’avoir 6 mois de congés payés tous les ans (génial !), que se passerait-il ? Nous produirions tout simplement deux fois moins. Les salaires seraient toujours les même mais la même quantité d’argent permettrait d’acheter deux fois moins de bien ou services (c’est peut-être moins génial…). Exactement comme si ces 6 mois n’avaient pas été payés… Conclusion : Les congés payés sont payés… par vous, à chaque fois que vous achetez quelque chose.

Idée fausse : Taxer les produits étrangers est bon pour notre économie.

Prenons un exemple : on empêche l’importation d’acier étranger. Cela 1) obligera les consommateurs à le payer plus cher (si l’acier national était moins cher, ils l’achèteraient déjà), 2) cela va rendre les produits fabriqués avec de l’acier plus chers aussi, 3) cela va rendre les entreprises nationales qui fabriquent ces produits moins compétitives pour exporter (leurs concurrents étrangers achètent l’acier étranger moins cher) et 4) cela va nuire aux entreprises étrangères qui produisent cet acier bon marché (mais c’est des salauds d’étrangers donc on s’en fiche !).

Idée fausse : Fixer un loyer maximum permettrait à tous de se loger

Quand un bien est rare, le prix du marché correspond au prix où le nombre de personnes prêtes à le payer est égal au nombre de logements disponibles. Pourquoi ? Parce que si le prix est trop élevé, certains propriétaires ne trouveront pas de locataire, et auront donc intérêt à baisser leur prix. Inversement si le prix est trop bas, les propriétaires auront beaucoup de demandes et verront qu’ils peuvent demander un prix plus élevé. Maintenant, si la loi interdit de louer un logement au dessus d’un certain prix, la sélection des locataires va se faire par un autre critère que le prix : premier arrivé, argent sous la table, meilleur contrat de travail, discriminations, pistons, etc.

Les conséquences d’un loyer maximal fixé, ou de tout bien dont le prix maximum est fixé par la loi sont : 1) files d’attentes 2) discriminations 3) aggravation de la pénurie (le prix est moins élevé donc il est moins intéressant de produire plus du bien en question).

Voir aussi


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https://libertarianisme.fr/2013/12/10/la-science-economique/feed/ 0 almacha courbe
Les monopoles d’État https://libertarianisme.fr/2013/09/24/les-monopoles-detat/ https://libertarianisme.fr/2013/09/24/les-monopoles-detat/#comments Tue, 24 Sep 2013 13:20:16 +0000 https://libertarianisme.fr/?p=482 Continuer la lecture ]]> GO TO JAILUn monopole d’État est un secteur d’activité dans lequel seul l’État peut proposer un service, gratuit ou payant, où sont employés des fonctionnaires payés par l’État, où les locaux, l’administration, la juridiction sont sous le contrôle et à la charge de l’État.

Les monopoles d’État les plus connus sont les services de santé, la sécurité sociale et la retraite par répartition, mais il en existe bien d’autres tels que la SNCF ou encore la Poste qui, malgré de maigres concurrences qui prennent de l’importance comme Mondial Relay ou Thello, sont encore soumis à de nombreuses contraintes empêchant ainsi qui le veut de s’implanter sur le marché : Les services postaux doivent assurer l’entièreté du territoire dès leur création, et les trains ne peuvent être qu’internationaux et ne peuvent desservir uniquement le territoire français.

Certains secteurs, auparavant monopoles, sont aujourd’hui privés et la plupart des particuliers peuvent en jouir à moindre coût et dans de bien meilleures conditions que lorsque le monopole était encore actif, comme le téléphone, internet ou encore les transports aériens.

Cependant, il reste encore énormément de personnes sceptiques en ce qui concerne la privatisation des monopoles, et encore plus en ce qui concerne la santé, l’éducation et la sécurité sociale (et pourquoi pas la police, l’armée et la justice), cela venant surtout du fait que les monopoles d’État sont l’objet d’idées reçues qui, si l’on creuse plus profondément, se révèlent être fausses ou relevant du mensonge, de la tromperie ou de l’ignorance collective.

Idée reçue n°1 : Les monopoles offrent des services en dessous du prix du marché, et même parfois gratuits.

Malheureusement nous ne sommes pas chez les Télétubies ou dans un monde utopiste quelconque, mais bien dans la réalité.

Ici bas, rien n’est gratuit, tout du moins rien qui n’ait demandé le travail d’un être humain, sauf bénévolat. Les armes des policiers ne poussent toujours pas sur les arbres, les camions de pompiers ne se conduisent pas encore par magie, et la générosité de mère nature ne permet pas au sol de se couvrir automatiquement de bitume dès lors qu’un citoyen désire y tracter son véhicule.

Tout ceci a un coût, que ce soit des services moins chers que le marché comme les crèches ou les cantines d’école, ou les services « gratuits » comme la police ou la justice. Le personnel, les locaux, les services/objets vendus ne sont pas gratuits. Dans ce cas ils sont payés par nos impôts, et ne sont donc gratuits que pour les personnes non imposables (qui payent tout de même la TVA) et démultipliés pour les personnes ayant l’impôt sur la fortune.

A savoir également qu’AUCUN service à grande échelle proposé par l’État n’est rentable et demande donc des subventions ou des impôts en masse.

Idée reçue n°2 : Les monopoles, c’est la fraternité, l’égalité et la solidarité !

Et bien non, la solidarité de l’État passe par le vol organisé des citoyens et l’égalité par l’inégalité devant la loi.

Un monopole, comme expliqué plus haut, se sert d’impôts pour alimenter ou subventionner des secteurs, toujours non rentables (sinon pourquoi avoir besoin de subventions ?) sous prétexte qu’il s’agit de solidarité collective.
Prenons maintenant une définition bateau de la fraternité ou de la solidarité :
Solidarité : Dépendance mutuelle, fait d’être solidaire. Sentiment humanitaire qui pousse des personnes à s’entraider.
Où vous voyez, dans cette définition, le mot « forcer » « obliger » ou « voler » ? Nulle part. Mais pourtant, les impôts et les monopoles, notamment ceux de la sécurité sociale et de la retraite, se veulent solidaires.
Il existera forcément des personnes qui, dans un monde libre, décideraient par elles-mêmes d’adopter un système proche – et pourquoi pas identique – à ceux utilisés à l’heure actuelle, se basant sur une volonté de solidarité. Dans ce cas précis il s’agirait de réelle solidarité, car l’acte de payer un impôt ou de souscrire à une assurance utilisant le principe de redistribution est alors volontaire.
Cependant, la solidarité ne peut être imposée de force par le biais d’un impôt qui, s’il n’est pas payé, renvoi à une amende, voire une peine d’emprisonnement.
Si un cambrioleur donnait vos meubles volés à Emmaüs, cela ferait-il de vous quelqu’un de solidaire ? Si la réponse est non, alors il en est de même pour les impôts.

En ce qui concerne la solidarité de la sécurité sociale ou encore de la retraite par répartition, ce que l’on appelle solidarité est en fait un terme déguisé pour expropriation, ou encore arnaque totale.
Aujourd’hui, les cotisants à la retraite doivent toujours travailler plus pour gagner moins. Les personnes à la retraite, issues du baby-boom, sont des personnes ayant très peu cotisé et recevant aujourd’hui bien plus que ce qu’elles n’ont donné [1]. Ce n’est pas le cas pour les personnes actuelles qui doivent payer une retraite et demi par personne, et ça le sera encore moins pour les enfants à venir qui, propulsé dans un monde de taxes et d’impôts et n’ayant jamais rien demandé à personne, se retrouveront déjà avec des dettes sur le dos dès leur premier cri poussé.
Pour la sécurité sociale c’est encore le cas. Les cotisations étant progressives, il arrive forcément un seuil où vous ne recevrez pas ce que vous avez cotisé, car plus vous gagnez, plus vous donnez. 

On voit bien dans ce cas l’absurdité totale de l’utilisation du mot « solidarité ». Si plus on donne, plus on est solidaire, alors plus votre salaire est élevé, plus vous devriez être généreux et considéré comme tel. Or je n’ai jamais entendu un employé remercier son patron pour avoir payé ses médicaments ou aider à élever ses enfants.

Pour ce qui est de l’égalité, tant du fait que des catégories de personnes soient avantagées devant la loi (personnes immigrées, de couleur, les femmes etc) que du fait que les impôts sont différents selon le revenu que l’on a (qui fait donc varier de 0 à 75% l’impôt sur le revenu), du fait que les services soient différents selon son taux d’imposition ou de sa situation, l’égalité n’est pas respectée du tout et est même volontairement bafouée au profit de concepts tels que « la discrimination positive » ou le fait que les tickets de RER/Métro soient gratuits pour les immigrés illégaux.

Idée reçue n°3 : Qualité et prix bas sont les maîtres mots des monopoles !

Certainement pas !
Pour les plus vieux d’entre nous, saisissez vous d’une facture des télécoms à l’époque du monopole, et regardez maintenant ce que vous payez par rapport à ce que vous utilisez !
En avion, regardez les anciens tarifs et comparez.
Il faut être aveugle et piètre mathématicien pour se voiler la face et prétendre que les monopoles sont moins chers que le marché !
Bien au contraire. La course aux prix bas, la concurrence, les nouvelles entreprises contribuent à des services toujours mieux et toujours moins chers.
Le fait que les grèves de la SNCF puissent prendre en otage la moitié du pays, que les services de retraites soient aussi défectueux, que le service d’éducation national ait la même tête qu’il y a vingt ans n’est pas normal, et ne le serait jamais dans une économie de marché libre.
La SNCF fait grève ? Choisissez parmi ses nombreux concurrents un qui ne fait pas grève, et le tour est joué ! Vous souhaitez que votre retraite profite aussi à vos enfants ? Souscrivez à une assurance adaptée !
Les services offerts par les marchés sont divers et variés. Regardez dans un magasin le nombre immense de pâtes, de sauces, de plats cuisinés que vous pouvez trouver. Vous croyez qu’ils ont ça en Corée du Nord ou qu’ils avaient ça en URSS ?
Non, car c’est le marché libre qui permet de satisfaire la clientèle et les particuliers.
Fini le chocolat Milka, les yaourts Nestlé ou les pâtes Barilla dans un monde géré par l’État, et bienvenu au chocolat non existant, aux yaourts Kolkhoze, au bon goût de rien, et aux pâtes Staline ! Pour les accompagnements et la viande, faites avec votre imagination !

Idée reçue n°4 : L’État investit bien mieux que les particuliers et le privé.

Les Keynésiens et autres « économistes » dans le genre affirmeront que : oui, l’État investit tellement bien que tout le monde y gagne, alors pourquoi l’impôt serait-il du vol puisque, au final, les particuliers gagnent plus que ce que l’État leur prend ?

Si on retire les paillettes, la poudre aux yeux, et qu’on considère les faits avérés alors on se rend vite compte qu’un Keynésiens n’a eu ni bac scientifique ni bac économique.
Les comptes sont rapides : Si un particulier investit, il investira dans une branche qui lui plaît et alimentera un service qui lui semble utile.
Si j’aime les chaussures Prada, alors j’achète Prada et je contribue à son bon fonctionnement et au fait que Prada continuera à exister jusqu’à ce que je m’en lasse ou jusqu’à ce que je trouve une meilleure marque concurrente.

En revanche, si l’État décide d’investir à la place des particuliers, il choisira arbitrairement des secteurs qui n’auront aucun avantage pour les personnes. Si l’État décide que le bio c’est bien, il investira dans le bio. Donc, si les particuliers ne désirent pas de bio, ils n’auront pas la possibilité d’investir dans des secteurs agroalimentaires correspondant à leurs envies autant qu’ils auraient pu le faire avec la totalité de leurs revenus.
C’est ainsi qu’on peut affirmer sans se tromper que les placements que fait l’État ne sont d’aucune aide pour les particuliers, qui savent bien mieux que les hommes haut placés ce qu’ils désirent et les firmes qu’ils souhaitent voir perdurer.

Conclusion :

Pour conclure, nous pouvons dire qu’énormément d’idées reçues sur les monopoles, et ici volontairement caricaturées, sont basées sur l’ignorance d’une population qui pense encore que l’économie n’est pas à la portée de tout le monde, mais uniquement pour certaines personnes sages et supérieures à la race humaine.
L’économie, chacun y est confronté tous les jours. Quand on reçoit son salaire, quand on fait ses courses, quand on place de l’argent à la banque, quand on a des actions ou des placements. Et cette ignorance profite très mal aux particuliers, car l’État réussit encore à nous faire croire qu’il est meilleur que nous dans beaucoup de domaines, et que certaines choses sont trop importantes pour être laissées aux mains des privés.

[1] http://www.contrepoints.org/2013/06/12/127564-retraites-pourquoi-la-jeunesse-devrait-se-revolter


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https://libertarianisme.fr/2013/09/24/les-monopoles-detat/feed/ 0 mitsukipink GO TO JAIL
Les subventions https://libertarianisme.fr/2013/01/08/les-subventions/ https://libertarianisme.fr/2013/01/08/les-subventions/#comments Tue, 08 Jan 2013 20:11:59 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=293 Continuer la lecture ]]> mathafix-bourseComme le disait Frédéric Bastiat« L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » Cela s’applique particulièrement bien à la question des subventions, comme nous allons le voir.

Tout d’abord, les subventions vont nécessairement de pair avec les taxes, car l’argent vient bien de quelque part, et dans le cas de l’Etat il vient presque toujours d’argent pris de force aux individus. S’il s’agit de dons volontaires, on ne parle alors pas de subventions, mais de dons d’individus à des associations ou à des entreprises. L’origine de l’argent rend donc les subventions incompatibles avec le respect des droits de propriété. Voir l’article sur les taxes.

Les subventions faussent les prix. Lorsque les prix sont libres, chaque individu est libre de choisir les services qu’il veut acheter, et en paye le prix demandé par les vendeurs. Quand un consommateur achète un service subventionné, il fait en fait payer une partie à d’autres personnes qui n’ont rien demandé. Imaginons par exemple que l’électricité d’origine photovoltaïque soit subventionnée, c’est à dire que l’État paye une partie de votre facture d’électricité d’origine photovoltaïque. Pour le consommateur le prix « parait » moins élevé, mais c’est un prix faussé. La différence est payée par les contribuables, même ceux qui ne souhaitaient pas acheter cette électricité. Les acheteurs d’électricité produite avec du charbon sont alors lésés car ils ont payé une partie de l’électricité photovoltaïque achetée par les autres.

L’absence de subventions ne signifie pas qu’on est obligé d’acheter au moins cher sans tenir compte de ses convictions. Dans un marché libre, un individu peut décider d’acheter plus cher de l’électricité d’origine photovoltaïque parce qu’il pense qu’elle est meilleure pour l’environnement. Il accepte alors volontairement de la payer plus cher. S’il pense que d’autres personnes devraient faire de même, c’est à lui de les convaincre. Demander des subventions revient à persuader l’État de forcer les autres individus à payer plus cher (en payant le supplément en taxes). Peut-être pensez-vous que les contribuables sont d’accord pour payer un supplément en taxes ? Mais dans ce cas là pourquoi n’achètent-ils pas directement cette électricité plus chère ?

Les subventions entraînent aussi différents risques. Comme il s’agit d’argent donné par l’État à des organisations (entreprises ou associations), il y a un risque de détournement d’argent au profit des politiques (ou de leurs amis, entreprises, etc.).

Les subventions entraînent des débats et des tensions inutiles. Faut-il subventionner la recherche sur les OGM, le développement de l’énergie nucléaire, l’agriculture bio, la recherche sur les cellules souches ? Ces questions font l’objet de vifs débats. Plutôt que de créer de nouveaux conflits, en forçant les individus à payer des impôts pour subventionner des causes qu’ils désapprouvent, laissons les individus choisirent ce qu’ils souhaiter financer.

Les subventions peuvent avoir un effet néfaste à long terme. Faisant croire à une artificielle rentabilité d’un domaine, elles peuvent amener les individus à y investir fortement, et d’autres à en devenir dépendants. Plus les subventions sont rependues, plus les gens « compteront dessus » et plus il sera difficile de les annuler, bien qu’illégitimes. Pensez combien il a été difficile d’abolir les privilèges des nobles lors de la révolution, ou même l’esclavage. Les privilégiés et les propriétaires d’esclaves se battent alors pour conserver leurs droits illégitimes.

Sortir du cercle vicieux

Une difficulté dans la suppression des subventions vient de l’asymétrie des bénéfices et des coûts. Imaginons un pays de 100 habitants faisant 100 métiers différents. Chacun gagne 200 pièces d’or par son travail tous les mois. L’État en prend 100 et les distribue, une à chaque habitant. Comme il fait cela 100 fois, chacun reçoit 100 pièces d’or et n’a rien gagné. Maintenant imaginons que vous soyez le seul à qui l’État ne donne rien. Chacun reçoit alors 101 pièces d’or et est taxé de 100 pièces, et donc a un gain d’une pièce d’or au total. Par contre vous perdez 100 pièces d’or sans compensation.

Qu’est-ce qui est alors le plus facile ? Demander à recevoir aussi 100 pièces d’or fera perdre 1 pièce d’or à chaque autre personne, qui ne sera pas très motivée pour s’y opposer. Par contre vous, vous avez 100 pièces à y gagner, et êtes beaucoup plus motivé pour obtenir votre subvention.

Si par contre vous choisissez de faire cesser ce vol, vous devrez annuler 99 lois différentes qui concernent les 99 métiers des autres habitants. Quel travail ! Lorsque vous allez vous attaquer à la première de ces lois, le bénéficiaire y perdra ses 101 pièces d’or et criera au scandale, expliquant que c’est une violation de ses « droits acquis ».

La solution ne peut venir que de la suppression de toutes les subventions, seule solution juste, car chacun, en échange de renoncer à ses subventions, ne devra plus non plus payer celles destinées aux autres.


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https://libertarianisme.fr/2013/01/08/les-subventions/feed/ 1 almacha mathafix-bourse
La dette publique https://libertarianisme.fr/2012/12/31/la-dette-publique/ https://libertarianisme.fr/2012/12/31/la-dette-publique/#comments Mon, 31 Dec 2012 10:45:05 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=266 Continuer la lecture ]]> L’endettement public est-il légitime ? L’État doit-il recourir à l’endettement pour investir ? Doit-on et peut-on répudier la dette publique ?

Dette_publique2011D’où vient la dette ?

Une dette en soit n’est pas forcément un mal. Si une entreprise décide de réaliser un investissement dans une nouvelle machine permettant d’augmenter sa production, elle peut emprunter pour acheter la machine et rembourser l’emprunt avec les bénéfices obtenus. Par contre, si l’entreprise réemprunte pour rembourser l’emprunt  puis emprunte encore pour rembourser ce deuxième emprunt, et ainsi de suite, on a affaire à une gestion irresponsable. C’est malheureusement souvent le cas des dettes publiques.

Les dette publiques ont également un certain nombre de caractéristiques qui les différencient des dettes d’entreprises ou d’individus :

  • Elle sont décidées par des politiques qui ne s’engagent par pour eux-mêmes mais pour les contribuables. Cela diffère d’une entreprise où la décision est prise par les actionnaires (ou indirectement par un dirigeant choisi par eux) qui sont impactés par une mauvaise gestion de la dette (faillite de l’entreprise, pertes, etc.). Les politiques risquent donc de faire preuve d’irresponsabilité car la dette ne les engage plus en rien une fois leur mandat terminé.
  • Le remboursement se fera in fine en taxant les contribuables, c’est-à-dire par le vol. Ainsi, comme le disait Murray Rothbard, acheter des bons du trésor c’est investir dans le pillage des contribuables futurs.
  • La dette engage nos enfants à la rembourser, alors qu’ils n’ont eu aucune possibilité de décider des endettements.
  • Il est extrêmement tentant pour les politiques d’utiliser l’endettement. En effet, devant le choix de réduire les services de l’État ou d’augmenter les impôts, toutes deux impopulaires, la solution consistant à financer le fonctionnement de l’État par l’emprunt évite les deux, en reportant le problème à plus tard, et en l’aggravant (il faudra payer des intérêts).

L’endettement de l’État est-il nécessaire ?

Il est clair qu’il est nécessaire d’emprunter pour la réalisation de certains équipements, comme la construction d’une école, d’une route, d’un pont, etc. Mais un système libertarien, de tels investissements sont réalisés dans le secteur privé. La construction d’une autoroute par exemple peut être réalisée par des investisseurs privés qui deviennent actionnaires de la société. Le « risque » que la route ne soit pas rentable est alors pris en charge par ces actionnaires. La violation des droits de propriété n’est donc pas nécessaire.

Néanmoins, les partisans de l’État minimal considèrent que l’État doit s’occuper de la justice (et de cela seulement). On voit alors que la nécessité d’endettement est bien moindre.

L’annulation de la dette publique

La dette publique, comme on l’a vu, peut être considérée comme illégitime, car engageant par contrat des gens qui n’ont rien signé. Une solution proposée par les libertariens radicaux est de refuser de payer les créanciers et ainsi de supprimer la dette publique, c’est qui est moralement acceptable car il s’agit d’un contrat illégitime.

La conséquence principale est que les banques refuseraient probablement de prêter à nouveau aux États (ou alors à des taux d’intérêt très peu intéressants). La répudiation de la dette publique est une solution souvent proposée par l’extrême-gauche (communistes, anticapitalistes, etc.), ce qui est curieux car en fait, ils ont très largement besoin d’endettement public futur étant donné qu’ils attribuent une place importante à l’État. Pour les libertariens, au contraire, l’impossibilité d’emprunts futurs n’est pas un problème, l’État n’ayant pas besoin d’investir.

Liens


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https://libertarianisme.fr/2012/12/31/la-dette-publique/feed/ 2 almacha Les dettes publiques dans le monde
Le marché libre https://libertarianisme.fr/2012/12/18/le-marche-libre/ https://libertarianisme.fr/2012/12/18/le-marche-libre/#comments Tue, 18 Dec 2012 18:31:50 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=246 Continuer la lecture ]]> egore911_marketDans un article précédent (Le capitalisme), nous avons expliqué en quoi l’économie de marché est fondée sur les droits légitimes que sont la liberté et la propriété, et qu’ainsi il s’agit d’un système d’organisation légitime. Ici nous expliquons certains des avantages de ce système, et en quoi la liberté économique est si importante.

L’innovation

Une des qualités de l’économie de marché est de permettre l’innovation. Par exemple imaginons une entreprise qui découvre un nouveau moyen de produire le même produit avec moins d’heures de travail. Elle va commencer par en profiter en faisant plus de bénéfices et en vendant le produit un peu moins cher pour avoir plus de clients. Mais ensuite, du fait de la concurrence, d’autres entreprises vont imiter la méthode et vont vendre le produit à un coût légèrement inférieur pour attirer les clients. Au final, le prix va baisser jusqu’à ce que l’économie réalisée pour le consommateur corresponde à l’économie réalisée par l’entreprise.

Ainsi, les entreprises impliquées ont réalisé un objectif qui n’était pas le leur initialement : permettre au consommateur d’acheter un produit à un coût inférieur. Leur seul but était de faire du profit et en tentant de le réaliser, elles ont contribué à l’intérêt général. C’est ce que Adam Smith a appelé la main invisible.

Grâce à ce phénomène, l’efficacité progresse sans cesse et avec elle notre pouvoir d’achat. Les progrès les plus spectaculaires sont visibles par exemple dans la production de microprocesseurs (dont le coût est divisé au moins par deux tous les deux ans), la baisse des prix des forfaits de téléphone mobile ou des accès à Internet, la conception des logiciels à qui Bill Gates doit sa fortune, etc.

La liberté du consommateur

Une caractéristique intéressante du marché est qu’il permet aux individus d’obtenir ce qu’ils auraient envie. Si suffisamment de gens veulent quelque chose et sont prêts à le payer, il y a très probablement un entrepreneur qui finira par « détecter » ce marché potentiel, et fabriquera le produit en question, dans le but de faire du profit, mais ayant pour conséquence de satisfaire le souhait des clients.

Une conséquence importante est que les clients potentiels n’ont pas besoin de convaincre une majorité que ce dont ils ont besoin est utile. Il suffit qu’ils en ai envie et soient prêts à payer le coût correspondant.  C’est grâce à cela que nous avons par exemple les jeux vidéo ou les parcs d’attraction, dont on aurait eu du mal à convaincre une majorité de leur utilité sociale lors de leur création.

Il faut voir aussi que la liberté économique est indispensable à la liberté d’expression en pratique. En effet, si toutes les entreprises appartenaient à l’État, pourrait-on obtenir un financement pour faire un journal disant du mal de l’État ? Qui déciderait de combien de ressources lui allouer ? Grâce à la liberté économique, pour faire ce site Internet, je n’ai pas eu besoin de commencer par convaincre qui que ce soit qu’il faut promouvoir les idées libertariennes, je me suis contenté d’acheter les services sur le marché (hébergement, nom de domaine, etc.).

La responsabilité

L’économie de marché permet l’expérimentation, « l’aventure » pourrait-on dire (en anglais il y a l’expression « venture capitalist »). Un entrepreneur qui créé un nouveau produit prend un risque, et peut avoir des pertes, qui sont payées par les actionnaires. Les propriétaires de l’entreprise sont à la fois libres de prendre les risques qu’ils souhaitent et doivent les assumer. Le marché est donc le lieu d’une expérimentation permanente, avec bien sûr souvent des échecs. Mais de temps en temps une bonne idée marche, et une invention utile vient améliorer la vie de l’humanité.

Le chemin parcouru

Grâce à l’économie de marché, nous avons aujourd’hui accès à un niveau de vie auxquels seuls les aristocrates pouvaient prétendre il y a quelques siècles. C’est grâce aux échanges libres réalisés par des millions de personnes que nous pouvons aujourd’hui nous déplacer en voiture, téléphoner ou naviguer sur Internet. Ces interactions économiques complexes, basées sur la liberté d’échange, permettent de réaliser des chaînes de production si complexes, et impliquant un grand nombre de compétence différentes, qu’elles ne pourraient pas être planifiés par un groupe d’hommes au pouvoir.

Références

  • Capitalisme et liberté, Milton Friedman
  • Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Adam Smith
  • Droit, législation et liberté, Fridrich Hayek
  • L’Action humaine, Ludwig von Mises

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https://libertarianisme.fr/2012/12/18/le-marche-libre/feed/ 7 almacha egore911_market
Le capitalisme https://libertarianisme.fr/2012/12/11/le-capitalisme/ https://libertarianisme.fr/2012/12/11/le-capitalisme/#comments Tue, 11 Dec 2012 22:33:35 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=236 Continuer la lecture ]]> johnny_automatic_bag_of_moneyLe libéralisme et le capitalisme sont-ils la même chose ? Ou l’un est-il une version plus forte de l’autre ? Nous verrons qu’il s’agit de deux choses différentes mais qui sont malgré tout liées d’une certaine manière.

Le libéralisme

Rappelons que le libéralisme c’est le respect des droits fondamentaux : la vie, la liberté et la propriété. L’histoire que nous allons présenter se situe dans ce cadre et suppose que la propriété est parfaitement respectée.

Le capital

Reprenons l’histoire de nos chers naufragés sur une île déserte où on peut trouver des bananes pour se nourrir. L’un d’entre eux a l’idée de fabriquer une machine pour cueillir les bananes, qui permettra de ramasser beaucoup plus de bananes avec le même temps de travail. Cette machine est en économie ce qu’on appelle un capital. Seulement voilà, pour construire sa machine il lui faudra plusieurs mois, et il ne pourra pas en même temps continuer à ramasser des bananes se nourrir.

Alors va parler aux villageois et leur propose de lui donner des bananes le temps qu’il construise sa machine, et lorsqu’elle sera construite, il espère pouvoir récolter facilement beaucoup de bananes et ainsi rembourser sa dette. Bien sûr, ceux qui acceptent de lui donner des bananes doivent pour cela les acheter en échangeant par exemple du bois dont ils ont constitué une réserve. Avant que notre inventeur les rembourse, ils n’auront plus ce bois à leur disposition s’ils veulent l’échanger contre autre chose, c’est pourquoi ils acceptent seulement à condition que le remboursement soit un peu plus élevé. C’est le prêt avec intérêt.

Les actions

Le problème de notre inventeur, c’est qu’il n’est pas sûr de son coup à 100%. Peut-être qu’il n’arrivera pas à faire marcher sa machine, peut-être qu’elle ne sera pas aussi efficace que prévu, et dans ce cas il sera endetté jusqu’à la fin de ses jours. Il propose alors aux villageois d’avoir une part des bénéfices qu’il fera avec sa machine, mais si elle ne marche pas par contre, ils ne récupéreront jamais les bananes qu’ils ont donné à l’inventeur au départ. Ce que ces villageois ont alors acheté, c’est une action dans la machine à cueillir des bananes, c’est à dire le droit aux bénéfices qu’elle permettra.

Maintenant, après plusieurs mois, la machine est presque terminée et il ne fait plus aucune doute que ce sera un succès. Un des villageois, appelons-le Antoine, regrette néanmoins  d’avoir investi ses bananes, car il voudrait les échanger contre du bois pour agrandir sa maison. Heureusement Bernard regrette au contraire de ne pas avoir investi dans la machine. Il propose donc à Antoine de lui donner le nombre de bananes qu’il a donné à l’inventeur au départ, en échange des bénéfices futurs de la machine (les actions). Mais Antoine s’écrit « Pas si vite ! C’est facile pour toi maintenant qu’on sait que la machine va marcher. Moi je n’en savais rien et j’ai pris bien plus de risques. Alors que toi tu es sûr d’avoir des bénéfices. Je te vends mon action dans la machine pour plus que les bananes que j’ai investies au départ ». Bernard accepte alors l’accord et a ainsi acheté l’action plus chère qu’Antoine. En faisant cela, ils ont inventé le marché financier.

Dans notre histoire, certains individus ont inventé, d’autres ont travaillé et d’autres ont fourni le capital de départ. Ce sont ces derniers qui sont les vrais propriétaires de la machine créé qui est le capital. Ce sont les actionnaires et le fait qu’il soient des individus différents des premiers (inventeurs et cueilleurs de bananes), c’est cela le capitalisme.

La propriété collective par les travailleurs

En inventant le capitalisme, ils n’ont violé aucun droit de personne car ils ont conclu uniquement des accords volontaires. Mais s’ils avaient été convaincu que le capitalisme est une mauvaise chose et qu’il faut que « les moyens de production appartiennent aux travailleurs » ils auraient pu à la place décider de former une coopérative de cueilleurs de bananes, et de mettre leur capital en commun (des bananes pour se nourrir le temps de construire la machine), et ensuite utiliser la machine pour vendre beaucoup de bananes et se partager les bénéfices.

Cela ressemble assez à la situation précédente si on considère que dans ce cas particulier les travailleurs sont les mêmes que les actionnaires. Il n’y a rien qui interdit un tel mode d’organisation a priori. Il est parfaitement acceptable d’un point de vue libertarien car là encore il ne viole les droits de personne, à condition que chacun soit libre de créer une entreprise selon le modèle de son choix. La raison qui fait que le premier mode d’organisation est plus souvent utilisé dans la réalité est que les gens n’ont généralement pas forcément envie d’être actionnaires (et de prendre les risques associés) et employés dans la même entreprise (ou n’ont pas envie d’être actionnaires du tout).

Conclusion

Le rapport entre libertarianisme (ou le libéralisme) et capitalisme est donc le suivant :

  • Le libertarianisme n’impose pas a priori le capitalisme. Les individus peuvent créer une entreprises avec un mode d’organisation différent. Les droits de propriétés sont simplement protégés. Notons quand même que certains appellent capitalisme la propriété elle-même, et que dans ce cas en effet le libéralisme et le capitalisme sont alors la même chose, ie. le respect de la propriété.
  • Par contre chacun doit avoir le choix de créer son entreprise selon le modèle de son choix, et il n’est pas question que l’État impose une collectivisation forcée comme dans les États socialistes. Le capitalisme est donc en quelque sorte autorisé (du fait du respect des droits naturels).
  • En pratique, on observe (dans les économies occidentales par exemple) que quand on laisse la liberté à chacun de passer des contrats librement, le mode d’organisation capitaliste avec des actionnaires apparaît très souvent, c’est-à-dire qu’il est choisi volontairement par les individus.

On peut donc défendre le capitalisme avec deux types d’arguments :

  • C’est ce que les individus ont choisi de faire avec leurs droits de propriété légitimes. Le capitalisme est donc vu comme légitime (l’État ne doit pas l’empêcher) car il est basé sur le respect des droits de propriété. C’est l’argument basé sur le respect de la liberté de chacun.
  • Les qualités du système lui-même qui a permis d’améliorer les conditions de vie d’une grande partie de l’humanité. C’est un argument d’efficacité (qui peut être très convainquant) mais qui n’est pas en tant que tel une justification éthique basée sur les droits.

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Le diable de Taxmanie https://libertarianisme.fr/2012/11/30/le-diable-de-taxmanie/ https://libertarianisme.fr/2012/11/30/le-diable-de-taxmanie/#comments Fri, 30 Nov 2012 22:44:09 +0000 http://libertarianisme.wordpress.com/?p=191 Continuer la lecture ]]> Les taxes sont le moyen moderne de contrôler la vie des gens. Nous sommes très loin d’une taxe uniforme et neutre ne dépendant que du revenu des individus. Les taxes sur les marchandises limitent la liberté d’acheter de différentes manières.

La nature des taxes

D’un point de vue libertarien, les taxes sont intrinsèquement immorales. En effet que se passe-t-il quand l’État taxe quelque chose ? Au départ, deux individus se mettent d’accord pour échanger quelque chose (souvent un bien ou un service contre de l’argent) « sans rien demander à personne » et là l’État intervient et s’empare d’une partie de leur propriété. Dans une société libertarienne, deux individus qui décident d’échanger ou de donner une partie de leur propriété ont toujours le droit de le faire (sauf s’il s’agit de biens volés mais c’est une autre histoire). Leur accord, s’il est libre, n’a pas à être empêché par qui que ce soit, et personne n’a le droit de voler une partie de la propriété des deux individus au passage.

Vous n’achetez pas ce que vous voulez

Le raisonnement précédent s’applique à toutes les taxes, qu’elles soient générales (comme la TVA), ou portent sur des marchandises ou services particuliers. Mais souvent, les taxes portent sur une marchandise particulière, dans le but de dissuader les gens d’acheter cette marchandise. L’État se mêle alors de ce que vous choisissez d’acheter, en plus de prendre une partie de votre propriété. C’est à la fois une violation de la liberté de l’acheteur, que l’on chercher à empêcher d’acheter la marchandise, et de la propriété du vendeur, qu’on empêche de vendre sa propriété comme il le souhaite.

Mauvaise excuse n°1 : C’est pour votre bien

Un type particulièrement sournois de taxes sont celle en vue de dissuader le gens d’acheter quelque chose pour leur propre bien. Ainsi on taxe le tabac et l’alcool parce que c’est mauvais pour votre santé. Quelle est la logique ? Vous n’êtes pas capable de décider ce qui est bon pour votre santé, mais vous êtes radin. Donc on va rendre la marchandise mauvaise pour vous plus chère, comme ça vous en achèterez moins, et ce sera meilleur pour votre santé. Cela est en flagrante contradiction avec le principe libertarien qui dit que vous êtes le seul propriétaire de votre corps et donc seul responsable de décider ce qui est bon pour vous.

Une variante encore plus malsaine de cet argument est de dire « vous allez être en mauvaise santé donc cela va coûter cher à la collectivité qui va payer pour vous ». Vous auriez pensé que votre propre corps vous appartenait ? Eh bien non c’est un bien collectif, les coûts et les décisions ne dépendent pas de vous. La réponse des libertariens à cet argument est « qu’ils n’ont rien demandé » c’est-à-dire qu’ils n’exigent pas de la collectivité qu’elles leur fournissent des soins. Bien sûr, cela n’empêche pas de s’assurer (chez une mutuelle par exemple), ni les individus de faire des dons pour financer des soins (par exemple à la Croix-rouge), mais tout cela repose un choix libre. Votre voisin ne peut donc pas se plaindre que vous le forcez à payer vos soins. Vous êtes responsable de votre santé, mais vous pouvez revendiquer votre totale liberté dans ce domaine.

Mauvaise excuse n°2 : C’est pour protéger les producteurs de …

Un type de taxes particulièrement répandu sont toutes celles qui rentrent dans la catégorie du protectionnisme. On taxe une marchandise produite par les « méchants » (les producteurs étrangers typiquement) comme ça les gens achètent plutôt la marchandise des « gentils ». En faisant cela, on viole la liberté du consommateur, qu’on empêche d’acheter le produit qu’il aurait choisi sans cela, et on empêche aussi le producteur de vendre son bien (mais bon d’habitude lui on s’en fiche il est loin !).

Adam SmithPar ailleurs, en plus de violer la liberté et la propriété des individus, ce type de taxe est néfaste globalement pour l’économie, comme on le sait depuis Adam Smith (1776), mais cette explication nécessite un article à part entière. Heureusement, une grande partie des taxes et des restrictions existant à l’époque d’Adam Smith ont aujourd’hui disparu.

Mauvaise excuse n°3 : C’est pour protéger l’environnement

Il est souvent proposé de créer des taxes sur les activités polluantes. Pour justifier ces taxes, on dit qu’il faut protéger l’environnement, la biodiversité, etc. mais pour les libertariens, une activité ne peut être empêchée que si elle viole les droits d’autres individus. De tels cas existent, par exemple imaginons une usine qui pollue une rivière. On propose alors de taxer l’usine pour la pollution causée.

water_pollutionDans un cas comme ça, les libertariens proposent plutôt que le propriétaire de la rivière attaque en justice l’usine pour violation de sa propriété. Les dirigeants de l’usine ont alors intérêt à faire un accord préalable avec le propriétaire de la rivière pour par exemple l’indemniser ou dépolluer la rivière. On pourrait bien sûr remarquer que la rivière n’a pas forcément de propriétaire. La proposition libertarienne serait alors de privatiser la rivière.

Dans certains cas, le bien en question ne peut pas être approprié, l’air au dessus d’une ville par exemple. On peut alors taxer les activités polluantes en vue d’utiliser l’argent pour indemniser les victimes. La taxe est alors plutôt un moyen de réparer le dommage causé à la vie et à la propriété des victimes. Il s’agit donc plutôt de rendre la justice, mais alors trois conditions doivent être respectées :

  • L’argent obtenu doit réellement servir soit à annuler la conséquence de l’action néfaste (dépolluer par exemple), soit à indemniser les victimes.
  • La somme totale obtenue par la taxe doit correspondre réellement au dommage causé, et ne pas être décidée arbitrairement pour financer en plus n’importe quelle autre activité de l’État.
  • La taxe doit s’appliquer aux individus en fonction du dommage causé.

Si seul ce type de taxe existait, qui sont en fait plutôt une réparation pour dommage à la propriété privée, ainsi qu’une taxe uniforme utilisée seulement pour financer la justice (voir L’État minimal et les anarchistes) , nous aurions fait un immense progrès pour la liberté et la propriété de chacun.


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